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Influence du packaging sur l'achat des consommateurs: cas de Malta Guinness au Cameroun

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par Patrick Félicien NKAMBA
Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales de Douala Cameroun - DEPA 2011
  

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SECTION 2 : EMERGENCE DES PROPOSITIONS

Cette seconde section a pour principal objectif d'abord de faire des recommandations pour l'innovation-packaging ; puis, nous ferons part des limites de notre recherche et des voies futures de recherches sur le packaging.

Les recommandations qui seront faites dans le cadre de cette section s'étendront d'une part sur le plan managérial et d'autre part sur le plan théorique. Le management visé ici est celui de Guinness Cameroun puis, l'ensemble des entreprises faisant usage de packaging et susceptibles d'en faire des modifications.

1. RECOMMANDATIONS POUR « L'INNOVATION PACKAGING »

Comme annoncé plus haut, le traitement des recommandations s'articulera sur le plan managérial et sur le plan théorique.

1.1. Sur le plan managérial

Notons d'entrée que nos recommandations ciblent principalement l'entreprise Guinness Cameroun pour s'étendre dans la suite sur les autres entreprises faisant usage du packaging pour leurs produits. En effet, la dernière modification du packaging de Malta Guinness s'est faite sur l'ensemble de ses éléments. Seule la matière du packaging et le nom de marque (et les mentions associées) n'ont pas été modifiés.

Cependant, l'analyse des résultats de notre étude nous fait savoir que la majorité des achats des consommateurs est d'abord influencé par la forme de la bouteille, ensuite la couleur (étiquettes et bouteille), enfin la marque, les étiquettes et la matière. La forme et la couleur apparaissent ainsi comme les éléments phares du packaging d'un produit. Cet avis est également partagé par Patin-Sohier (2009) qui associe la forme et la couleur du packaging pour former le groupe d'éléments influençant le consommateur. Cette influence pour lui réside sur le fait que ces éléments produisent certaines associations fonctionnelles (croyance envers la marque) et symboliques (personnalité de la marque), ce qui favorise le positionnement d'un produit chez le consommateur, et par là son achat. Pour Wansick (1996), Priya et Krishma (1999) ainsi que Yang et Raghubir (2006), la forme est l'élément qui influence le plus l'achat des consommateurs. Dans la suite de la classification obtenue dans notre étude, des auteurs comme Lichtlé (2002), Droulers (1987) cité par Patin-Sohier (2005) s'appuient sur la couleur du packaging comme élément moteur d'attraction des consommateurs. Dano (1998), Orth et Malkewitz (2008) quand à eux, positionnent le nom de la marque comme l'élément attractif d'un produit sur un point de vente.

Au regard de ce qui précède, nous pouvons faire comme recommandation à l'entreprise Guinness Cameroun de plus se focaliser soit sur la forme ou sur la couleur du packaging lorsque celle-ci souhaiterai apporter une modification au packaging de ses produits. Compte tenu du budget que cela représente, le respect de cette classification permettra à l'entreprise de faire d'énormes économies et d'augmenter par la même occasion son chiffre d'affaire.

Les recommandations managériales ainsi faites, il sera convenable pour nous de proposer des recommandations théoriques découlant de notre travail de recherche.

1.2. Sur le plan théorique

Les recommandations sur le plan théorique consistent pour nous d'apporter une modeste contribution aux immenses réalisations des auteurs du packaging. En effet, l'observation faite sur les travaux d'auteurs en packaging ne laisse pas assez d'espace pour une étude toute particulière du packaging des produits. Toutefois, notre étude a pu se démarquer en abordant un aspect tout particulier du packaging qu'est la classification hiérarchisée de ses éléments les plus influençant lors de l'achat.

Nous nous intéressons ainsi à l'impact des caractéristiques physiques du produit sur l'achat d'un consommateur et surtout l'influence de ceux-ci sur le choix d'un produit concurrencé. Cette recherche apporte une validation empirique concernant la classification des éléments du packaging qui influenceraient l'achat des consommateurs.

Les résultats de notre recherche nous ont permis d'obtenir la classification suivante : la forme, la couleur, le nom de marque et la matière. L'ensemble de ces éléments étaient évoqués de façon aléatoire dans les travaux précédents ; ce qui montrait une certaine spéculation sur la hiérarchisation effective de ceux-ci. Cependant, la prise en compte de la forme comme premier élément du packaging rejoint les travaux de Yang et Raghubir (2006). Ceux-ci se sont appuyés sur quatre études multi-méthode pour soutenir que la forme du packaging est l'élément qui agit plus sur l'achat du consommateur. Cet avis est partagé par Wansik (1996) qui pense que la forme de la bouteille est l'élément qui augmente le volume des ventes. C'est dans le même courant de pensée qu'il a pu établir dans une autre étude que la longueur de la bouteille influence la consommation volumique (Wansik et Ittersum, 2003). La forme apparait donc comme une référence pour le consommateur qui recherche avant tout le volume du produit dans ses achats. C'est sans doute pourquoi Priya et Krishna (1999) affirment que le consommateur perçoit le volume sur la base de la forme du packaging.

Bien au-delà de la forme, on a pu remarquer que certaines associations ont été faites entre la forme et la couleur du packaging pour évoquer leur influence sur le consommateur. Cependant, l'évocation de ces éléments n'a pas été faite dans le but d'en faire une classification mais plus pour justifier l'usage de ces éléments pour faire une différence sur le marché. C'est dans ce sens que pantin-Sohier (2009) affirme que la couleur et la forme sont les deux éléments essentiels pour éveiller le sens visuel du consommateur et de produire chez lui une forme d'attraction. Nous partageons totalement ces rôles assignées par l'auteur à la forme et la couleur du packaging mais, pensons également que la classification de ceux-ci apporterait plus en théorie. La forme ne fait pas toujours l'unanimité chez les auteurs du packaging qui s'appuient sur la couleur ou sur une globalisation des éléments du packaging.

Lichtlé (2002) pense que la couleur dominante d'une annonce publicitaire suscite des émotions envers cette annonce. Autrement dit, le packaging, qui est aussi l'élément de communication du produits sur le point de vente peut attirer le consommateur par le seul fait de sa couleur dominante. Cette position justifie en quelque sorte la place qu'occupe la couleur dans notre classification. Notre recherche empirique a révéler cet aspect attractif de la couleur du packaging sur l'achat des consommateurs. Contrairement aux précédents auteurs, Dano (1998) pense que la réussite d'un produit résidera en partie dans le fait que le conditionnement aura su tenir un discours en résonance avec les attentes des consommateurs vis-à-vis du produit. Autrement dit, il ne faudrait pas juste se focaliser sur un seul aspect ou élément su packaging mais, de pouvoir faire de l'ensemble des ses éléments un discours en résonance avec les attentes des consommateurs.

Cette recherche permet entre autre d'identifier les parties d'une bouteille de Malta Guinness qui influencent l'attitude du consommateur dans un point de vente. Elle montre l'importance du packaging dans le processus de perception des produits et vient par là compléter les recherches scientifiques et académiques faites sur la perception du produit en grande surface ; exemples de Priya et Krishma (1999), et la thèse de Pantin-Sohier (2004).

La classification qui découle de notre recherche organise d'une certaine façon les travaux théoriques sur le packaging. En effet, si la réalisation des études sur le packaging ne fait qu'évoquer les éléments de ce dernier dans toute fois accorder un certain leadership aux éléments qui le méritent, on semblera toujours être dans l'inaccompli. Il a donc été utile pour nous d'en faire la classification et de pouvoir aisément s'aligner avec certains auteurs au niveau des éléments du packaging évoqués comme influençant l'achat du consommateur.

Toutefois, ces précédentes recommandations ne devraient pas être rigides car, notre étude, comme toutes les autres n'a pas tenu compte de certains aspects. C'est cet état de chose qui nous invite à présenter dans la suite les limites de notre étude et les perspectives possibles.

2. LIMITES DU PROJET ET VOIES FUTURES DE RECHERCHE

Tout d'abord, même si notre recherche intègre un aspect particulier par rapport aux autres recherches sur le packaging, quatre aspects visuels du produit ont été considérés. Or, il convient de compléter cette étude par l'introduction d'autres aspects qui feront l'objet des voies futures de recherche après avoir fait la présentation des limites de notre projet.

2.1. Limites du projet

L'une des plus grandes limites de notre étude concerne l'opérationnalisation stricte de notre classification en utilisant par exemple des bouteilles et des cannettes de boisson qui diffèrent sur de nombreux points. Par ailleurs, nous avons opté pour un produit de grande consommation qui, par sont statut suscite une certaine affluence de la part des consommateurs ; ce qui ne pourrait pas être le cas pour les produits dits de faible consommation. D'autres supports pourraient être étudiés tels que la presse, les publicités télévisées mais aussi les pages internet. En effet, la couleur du fond d'écran d'un site Web d'une marque d'une marque pourrait lui conférer une personnalité spécifique. De plus, la nature du produit (hédonique ou utilitaire) pourrait modérer les effets de la couleur ou de la forme sur la perception d'un produit ainsi que la conception de soi qui agit sur les préférences esthétiques pour les formes angleuses ou les formes rondes (Pantin-Sohier, 2009).

Une autre limite a trait à la présentation des stimuli qui est uniquement visuelle, alors qu'habituellement, les consommateurs regardent les objets, les touchent ou se déplacent autour. En effet, l'observation des consommateurs dans les grandes surfaces commerciales permet de faire la remarque selon laquelle le touché du produit et l'observation stricte et profonde de ce dernier jouent de plus en plus sur leurs achats. Ce type de présentation sous la forme de dessins bidimensionnels engendre une diminution du champ perceptuel des produits par rapport aux conditions réelles de consommation. Il conviendrait d'expérimenter des photos ou des présentations en trois dimensions. De toutes ces limites, il ressort que l'aspect méthodologique semble être la principale.

En effet, selon certains auteurs, la méthode qualitative tend à être peu flexible et parfois artificielle dans ce sens que les mesures n'ont plus grande chose à voir avec les construits théoriques qu'elles sont sensées respecter. Par ailleurs, il semble que cette méthode soit peu efficace pour expliquer les processus ou le sens que les gens attribuent à leurs actions. Une autre limite de cette méthode est liée à la sophistication croissante des outils statistiques qui masque un certain nombre de limites. C'est dans ce sens que Wacheux (1996) affirme que : « pour les recherches quantitatives, le projet concorde avec une stratégie de vérification d'hypothèses. La validité ou la robustesse des outils d'analyse prime sur le sens. Le chercheur s'attache à repérer les similitudes à l'intérieur des groupes homogènes ». On peut donc aisément faire le constat que, par souci de fiabilité et de validité des instruments de mesure, les méthodes quantitatives se rigidifient. L'échantillon de notre étude et le nombre villes ou s'est réalisée l'étude, représente également une limite non négligeable.

Cependant, dans le cadre de notre recherche, le besoin de flexibilité important qui se présentait ne semble pas compatible avec la méthode quantitative. A travers la méthode qualitative, on avait l'occasion d'apporter une solution à notre problème et par la même occasion, fournir un maximum d'informations à l'entreprise.

La présentation de ces différentes limites qui ressortent de notre recherche nous permet dans la suite de faire quelques propositions de voies futures de recherche sur le packaging.

2.2. Voies futures de recherche

Les voies futures de recherche se présentent d'abord comme quelques aspects à améliorer dans notre recherche, puis comme une façon d'étendre ou d'affiner la recherche sur le packaging des produits. A cet effet, notre étude qui a pris appui sur Malta Guinness, semble plus viser le secteur brassicole et toute sa gamme de produits ; ceci incluant les techniques de vente utilisées par les distributeurs de ce secteur. Il à conviendrait dans d'autres occasions d'étendre cette recherche à d'autres domaines, notamment les cosmétiques ou bien l'électroménager. Le marché de l'immobilier ne saurait être négligé car, les produits qui y sont placés ne présentent pas le même type de gestion que les produits de grande consommation. Bien plus notons ici que l'échantillon de notre étude nous a permis d'obtenir des résultats fiables dans l'ensemble mais, il n'en demeure pas moins qu'une recherche future, sur un échantillon plus large de la population pourrait réduire les différentes limites précédemment citées.

Afin de faciliter la collecte des données, l'étude a été menée auprès des consommateurs de Malta Guinness. Dans un but de généralisation, cette recherche pourra être répliquée sur un échantillon plus large afin de prendre en compte d'autres variables tels que le statut socioprofessionnel mais aussi l'âge. Une étude spécifique portant sur les enfants pourrait également être envisagée, car l'utilisation des formes des couleurs dans les produits destinés aux enfants offre un champ de recherche conséquent. Enfin, Aaker, Benet-Martinez et Garolera (2001) cités par Pantin-Sohier (2009) ont mis en avant le rôle de la dimension culturelle sur la manière dont les individus perçoivent et répondent face aux différents packagings, entrainant des évaluations de marque différentes d'un pays à un autre et fournissant une nouvelle voie de recherche à explorer.

Une autre voie intéressante est d'étudier si les perceptions des individus concernant les variations de volume dépendent de la forme de l'emballage.

Un axe de recherche possible consiste à faire usage de la méthode quantitative dans toutes les régions du Cameroun ou l'on trouve la Malta Guinness. En effet l'usage de cette méthode et d'un échantillon aussi représentatif nous permettra d'obtenir des résultats plus expressifs qui nous aideront à mieux localiser les propositions de solution dans l'innovation du packaging.

Il serait aussi utile à l'avenir de prendre en considération l'impact d'un nouveau packaging sur l'argumentaire de vente de son produit. Cet aspect a été étudié de façon partielle dans notre recherche à cause de notre principal objectif mais, il mériterait à l'avenir qu'une étude soit faite sur cet impact, à la fois au niveau de l'argumentaire de vente provenant de l'entreprise et l'impression qu'ont les consommateurs à l'issu d'une telle modification.

Cette recherche peut en outre être élargie à des produits qui reflètent l'individualité du consommateur et expriment plus sa personnalité, comme le secteur automobile. En effet, les véhicules commercialisés sur le marché ont pour la plus part un type de consommateurs bien ciblés ; les modèles, les formes, les couleurs de ces dernier pourraient faire l'objet d'études profondes afin d'améliorer le chiffre d'affaire de certaines entreprises de ce secteur.

Par ailleurs, plusieurs auteurs (Drugeon-Lichtlé, 1998 ; Maille, 1999 ; Rieunier, 2000) cités par Patin-sohier (2009) ont montré le rôle de la congruence et de l'agrément sur les liens entre variables sensorielles et réactions des consommateurs. Des recherches futures devraient permettre d'introduire ces notions afin d'identifier leur implication et vérifier si elles pourraient constituer des variables explicatives à l'attribution des traits de personnalité et des croyances envers la marque.

Le chapitre qui s'achève nous a permis de faire une présentation de l'apport du nouveau packaging sur l'argumentaire de vente de Malta Guinness et de faire une classification des éléments du nouveau packaging influençant l'achat des consommateurs. On a pu arriver à la conclusion que le premier élément qui influence l'achat des consommateurs est la forme, suivit de la couleur, la marque, les étiquettes et la matière. Nous avons aussi pu par là faire des recommandations à l'entreprise sur l'innovation-packaging. En effet, celle-ci gagnerait plus à modifier la forme de son packaging ou sa couleur. Il a été aussi question pour nous de présenter les limites de notre travail afin que le lecteur puisse faire bon usage de l'information fournie.

Au terme de cette partie qui avait pour objectifs de présenter la méthode qui nous permettra de faire une classification des éléments du packaging influençant le consommateur de Malta Guinness, et de ressortir cette classification ; il est important de noter que grâce à l'usage d'une méthodologie rigoureuse, on a pu établir que la forme du packaging est le principal élément du packaging qui attire les consommateurs de Malta Guinness. La couleur, le nom de marque, les étiquettes et la matière suivent. Toutefois, à travers les recommandations faites à l'entreprise, on voudrait faire une remarque selon laquelle, la classification ici établie s'est faite en utilisant un échantillon réduit, et une méthode présentant quelques limites.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci