10.3 Oui mais concrètement ?
Les données mises en avant dans ce
mémoire proviennent donc d'entretiens semi-directifs, illustrant les
« observations indirectes » (Quivy et Van Campenhoudt : 2006), de
conversations plus informelles (en groupe, lors d'activités, dans les
couloirs, etc.) et de mes observations, dites « observations directes
» (idem : 2006), lors de ma participation aux
repas ou au nettoyage des chambres103, bref de mon observation
générale de la vie en maison de repos et de soins. J'ai
également tenté de récolter des réponses par
questionnaires auprès du personnel nursing mais cette tentative fut peu
fructueuse : sur 25 questionnaires distribués (en
120
main propre, avec explications pers
onnalisées104 !), je n'en ai reçu que 3 en retour,
dont 2 inutilisables vu la brièveté des réponses (Oui
ou Non). Je me base également sur les documents officiels,
dits « compléments d'exploration » (idem : 2006)
fournis par le directeur (voir littérature citée) ainsi que la
répartition « locale » des tâches par étage
(entre les ailes).
J'ai profité du climat chaleureux d'une
équipe (2ème étage) pour passer mes
journées à leurs côtés et profiter ainsi de leurs
conversations. Cela a été ma solution face à cet
établissement fragmenté tant spatialement que temporellement. Il
a fallu néanmoins du temps pour qu'elles me fassent confiance, qu'elles
laissent leur rôle de soignantes « dans le couloir
».
J'ai assisté aux réunions plus formelles
: conseil des résidents, rapports du matin et réunions
interdisciplinaires. Je « zonais » également près des
lieux publics (cafétéria, restaurant) pour me faire voir des
résidents et les habituer à mon visage, c'était
également une occasion d'observer le quotidien de la maison. Par contre,
je n'ai pas participé aux soins techniques en tant que tel, ne voulant
pas déranger les résidents et m'immiscer dans leur
intimité, même, si le personnel n'y aurait sûrement vu aucun
inconvénient...
Cependant,
l'hétérogénéité de cette population et
l'importante division des tâches liées au « care »,
impliquent n'avoir que quelques entretiens par fonction. Ceci pourrait
être vu comme une lacune car les données alors ne proviennent pas
d'un échantillon représentatif de la fonction en question. Ainsi
je n'ai côtoyé réellement qu'une aide-logistique,
Joëlle, et deux aides-ménagères, Jeanne et Christelle, peu
de gens par rapport à la fonction d'aide-soignante, bien plus
représentée105! De plus, dans le groupe des «
électrons libres », chaque personne incarne une fonction
particulière et toutes ces personnes participent à la prise en
charge de la personne âgée. J'ai alors suivi le conseil de mon
promoteur, Marc Lenaerts, et n'ai véritablement pris en compte que les
personnes importantes pour les résidents interrogés, les
personnes qu'ils considèrent faisant partie de leur monde. Ainsi, une
personne comme l'assistante sociale, Mme Tulipe, peut-être importante
pour d'autres, n'est pas revenue dans les discours de mes répondants et
se voit donc quelque peu évincée de ce
mémoire...
|