C.3) - type de communication dans la maison de
placement
Dans la famille de placement, il existe une forme de
communication verticale. L'enfant en domesticité n'a pas le droit de
faire valoir son point de vue. Il est battu constamment et très souvent
humilié ou agressé continuellement. Il regarde rarement les
autres dans les yeux. Il reste tête baissée quand on lui parle. La
communication, dans ce cas, n'est pas un exercice d'ouverture à l'autre,
de compréhension mutuelle, de respect réciproque... et ne tend
pas vers l'autonomie.
La grande docilité de l'enfant placé en
domesticité est une stratégie de survie en face de
l'autoritarisme du propriétaire de la maison de placement. Son repli sur
soi et son sentiment d'infériorité doivent être
interprétés comme le résultat du processus chronique
d'exploitation. Ses rapports avec les membres de la famille de placement sont
fondés sur la domination.
C.4) - personnalité autoritaire
La dialectique maître-esclave nous permet de comprendre
la culture de chef commandeur dans la maison de placement. La formation sociale
du pays est porteuse des traces de l'autorité, de l'intolérance,
de l'exploitation, des traitements inégalitaires... Des causes
économiques forment des bases matérielles prêtant leur
concours au développement de la personnalité
autoritaire. L'héritage de la culture coloniale
autoritaire considère l'ouvrier, les paysans, les enfants (voire la
femme) comme des êtres immatures. C'est ainsi que le développement
de l'enfant devient le reflet du bon vouloir du maître de la maison de
placement.
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