b.2) - mode de perception sur la
domesticité
difficultés économiques et du manque
d'opportunités qui existent pour un enfant élevé dans les
régions rurales. Par conséquent, ils se résignent.
Joseph, le 3e cas présenté, nous a
raconté qu'il a été voir sa mère pendant le mois de
décembre. Il en a profité pour dire à sa mère que
son plus beau cadeau de Noël serait de le retirer de cette maison de
placement. Et la mère a ainsi répondu : « c'est une chance
que tu as parmi ses autres enfants de vivre à la capitale qui peut, dans
bien des cas, t'offrir de meilleurs possibilités ».
C)- AUTOUR DE LA FAMILLE DE PLACEMENT c.1) -
profil social
La famille de placement est généralement
urbaine, plus ou moins fortunée ou instruite par rapport à la
famille naturelle de l'enfant en domesticité. Souvent, cette famille
maltraite l'enfant qu'elle prétend aider. La maltraitance domestique est
banalisée. Cette banalisation entraîne l'enfant en
domesticité vers une adaptation fragile à cet espace de placement
qui rend continuellement son développement psychologique
façonné par des expériences brutales.
Le mode de traitement donné à l'enfant en
domesticité varie suivant l'appartenance religieuse, le niveau
d'éducation, la capacité financière, les valeurs
partagées par la famille d'accueil...
Le chercheur Legrand Bijoux a porté un regard critique
sur l'usage arbitraire du pouvoir ou le complexe du tigre dans les moeurs
haïtiennes.70
D'un autre point de vue, il faut mentionner que, dans le
langage populaire, l'enfant est représenté comme une petite
bête ( on dit : Timoun se ti bèt ). Tout ceci influe sur la
façon d'accueillir l'enfant et de se comporter avec lui.
7°Of. Legrand Bijoux , Des moeurs qui blessent un
pays (Haïti) , Media-texte , P-au-P, 1997
c.2) - mode de perception sur la
domesticité
Nous avons rencontré deux familles d'accueil qui nous
ont laissé comprendre que c'est un sacerdoce quand elles choisissent
d'aider certains enfants dont les parents sont démunis en dépit
des difficultés économiques qu'elles affrontent elles-même
souvent. Elles reconnaissent que placer l'enfant en domesticité est
parfois le seul choix qui se présente à ces parents incapables de
répondre aux besoins essentiels de leurs enfants.
Elles avouent que l'enfant confié à une maison
de placement doit être bien traité comme tout le monde, mais selon
elles pour qu'un enfant soit bien élevé, il faut le fouetter
dès qu'il commet l'excès. Enfin, elles confessent que, dans
certaines familles, l'enfant placé est parfois maltraité de
manière excessive.
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