3. Perversion des pratiques sociales et culturelles
Au Burundi comme dans la plupart des pays africains, les
valeurs traditionnelles caractérisées par un fort sentiment de
domination du groupe sur l'individu, recourir au pouvoir (politique,
économique) dont on dispose pour favoriser un membre du groupe, est tout
à fait approuvé.36
34PNUD, Problématique de corruption et
développent humain, Presses du Faso, Ouagadougou, 2003, p.21.
35 IFES., op.cit., p.13.
36 PNUD, op.cit, p.9
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Aussi, il ne faut pas ignorer que l'honneur et la
considération sociale se mesurent par la richesse de la personne, sa
capacité d'intervenir pour la satisfaction des besoins financiers de ses
parentés voire des voisins.
En effet, dans la culture burundaise, la pauvreté est
prise pour une maladie comme on le dit:«Ubukene ni indwara»
et le pauvre est la cible de tous les malheurs d'où l'assertion:
«Umukene na nyina aramwanka» pour dire que le pauvre est
détesté par tous y compris sa mère. Devenir riche se
traduit en Kirundi par«Gukira ubukene» qui signifie
guérir de sa maladie de pauvreté. S'enrichir pour un Burundais,
qui en trouve l'opportunité est une façon de se faire un homme de
parole et se doter d'un statut social acceptable.
D'autres se réfugient derrière certains
proverbes burundais encourageant le détournement comme «Impene
irisha aho iziritse» qui signifie que la chèvre broute
là où elle est attachée.
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