Annexe 2. Analyse comparative des types de
marchés envisagés (NMA, 13 mars 2012)
BAS CHANTENAY- Procédures marchés
Année
2012 i
r,
2013
2014 2015 2016 2017 2616 2019
2020 e
8
2021
2022 2023 2024 2025
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1
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2
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3
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Marché "classiciti re,ill-
Accord Cadre Dominante études
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Accord Cadre
Dominante opérationnel - Dialogue compétitif
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Marche L Accord cadre d'étude
Marché Négocié
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Marché 1: accord cadre de MOE urbaine
Phase de Dialogue Compétitif
Etudes
Durée: 1 an minimum (dialogue)
Phase de MOE
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Marché 2: Marché ou Accord Cadre de MOE Urbaine
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Marché 2: Marché ou Accord Cadre de MOE urbaine
y. MOE urbaine
Coordination architecturale & urbaine MOE espaces
publics
Durée :6 a 10 ans
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Avantages
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Passation Gestion
de marchés de projet
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--
· Missions bien identifiées
· Changement de moe possible si non satisfaisant
|
' Missions bien identifiées
· Changement de moe possible si non satisfaisant
· Missions de MOE travaux en plus de l'étude =
implique davantage le bénéficiaire et permet
d'anticiper sur le MOE OP p p
* Mise en rewre immédiate duprojet
quelquesréalisationspeuvent étre faites sur l'espace
r
public dans un délai court
|
· Toutes les missions dans un méme accord cadre
=> Implique le bénéficiaire
> Assure des études touméesvers
l'Opérationnel
'L'urbaniste peut etre remis en question à la fin de
l'Accord Cadre
· Dialogue compétitif = implique les élus
dans le choix et les orientations d'aménagements dès I
origine(Portage politique)
· Permet de démarrer l'étude dés le
début de la procédure
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· Passation rapide si les marchés subséquents
sont bien évalués
· Gestion de la phase transitoire entre mandat et
concession
· Possibilité de marché subséquent
dés le début de la concession
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Inconvénients
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Passation Gestion
de marchés do projet
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· Ne donne pas de dimension OP au MOE études :
=> Risque d'implication moindre de l'urbaniste
_> Risque de déconnexion études/ OP et
d"'empilement" d'études
· Gestion de la phase intermédiaire entre mandat et
concession ' Choix de l'urbaniste uniquement ver références et
note d'intention
|
· La MOE sur les espaces publics reste restreinte
(raccordement ou dévoiements réseaux par ex.)
· Nouveau marché (accord) à repasser
rapidement
' Choix de l'urbaniste uniquement sur références
et note d'intention
|
'Dialogue Compétitif
-' Rémunération pour les équipes
retenues
=> Nécessite une gestion du dialogue lourde
(analyse et accompagnement des équipes complexe, besoin éventuel
d'un AMO).
Besoin de relancer un marché avant la fin de la
concession pour prolonger le projet d'aménagement
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Durée de passation
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6 mois
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6 mois
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1 an minimum (mais production des équipes pendant le
dialogue)
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Coût de passation
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Faible
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Faible
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Elevé:Rémunération des équipes
[1.50k€ env.]+ AMO dialogue [30k€ env.)
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Annexe 3. Quelques exemples de projets de renouvellement
urbain issus de nos lectures
Lyon
Deux exemples d'aménagements lyonnais nous semblent
importants à mettre en avant, car les sites présentent des
caractéristiques similaires au Bas Chantenay, et chacun présente
sa propre logique d'investissement :
? Les ZAC du quartier de l'Industrie à Vaise (Lyon 9e
).
Il s'agit d'un secteur en bordure de la Saône qui
était occupé en majorité par des entrepôts et des
friches industrielles. En vue de la reconversion de l'ensemble du quartier, de
très importants équipements publics y ont été
apportés : ligne et stations de métro, interconnexion avec la
gare SNCF, aménagements routiers et contournement autoroutier pour
désengorger le site. L'objectif était de proposer les terrains
aménagés à des entreprises de haute technologie que la
ville de Lyon voulait conserver. Les terrains équipés ont
été cédés à des investisseurs ou à
des entreprises à des prix notoirement inférieurs au prix du
marché. Si l'on examine les budgets des deux ZAC, ils ne sont
équilibrés que grâce aux subventions des
collectivités qui couvrent respectivement 80% et 64% des dépenses
(Marc Bonneville 2004).
Cet exemple illustre que même les opérations de
renouvellement urbain qui sont bien situées et destinées à
des usages de bureaux, de commerce et de loisirs, ou de logement privé,
c'est-à-dire au marché immobilier, ne sont pas réalisables
sans d'importantes contributions publiques. Dans le cas de Vaise Industrie,
elles sont justifiées par des considérations de politique
économique et d'emploi, et par l'espoir de récupérer les
investissements publics par les recettes fiscales à venir.
? La ZAC Berthet dans le même secteur de Vaise.
Cette ZAC nuance le constant fait précédemment
puisqu'elle a été réalisée par un aménageur
privé. L'objectif était de recycler une friche industrielle de
14,5 hectares libérés par l'entreprise Rhodiacéta.
Celle-ci a souhaité valoriser ce patrimoine par un programme de bureaux
et de logements privés de 145 000 m2 . L'opération a
bénéficié de la réalisation d'importantes
infrastructures par le Grand Lyon et la ville de Lyon (ouverture d'une station
de métro, voiries d'accès au tunnel routier, voiries primaires,
équipements scolaires, sociaux et sanitaires, espaces verts) et
d'aménagements réalisés dans le centre du quartier de
Vaise, qui n'ont pas été imputés sur son budget. Mais
elles ont créé les conditions nécessaires pour placer ce
quartier dans une situation immobilière attractive qu'il n'avait pas
jusque-là. La forte densification du projet et une
conjoncture immobilière redevenue favorable lui ont
permis de dégager des excédents, tout en assurant la production
des équipements publics nécessaires à son fonctionnement
(Marc Bonneville 2004).
Cette opération montre que dans un contexte immobilier
favorable et porteur, mais aussi grâce à un très important
investissement public sur l'environnement du quartier,
Grenoble
Laurent Gaillard, Directeur de l'urbanisme à la ville
de Grenoble, explique que la ville s'est dotée très tôt de
directives strictes en matière d'exigences énergétiques et
de
86
développement durables. Ces directives sont issues du
quartier de Bonne, sorte de laboratoire, habité depuis 2010, et sont
aujourd'hui appliquées à toutes les ZAC de la ville. Ainsi la ZAC
Bouchayer-Viallet, opération de reconversion d'une friche industrielle.
Pour gérer les nuisances créées par l'autoroute qui jouxte
le quartier et traverse la ville, une barrière phonique formée
par des bureaux a été édifiée le long du Drac. A
l'intérieur de la ZAC, un parc, des équipements culturels, et un
maillage qui reprend autant que possible les tracés
préétablis.
En termes de zones d'activités, le projet de la
Presqu'île, grand pôle de recherche situé en limite du
centre-ville, de la gare et du quartier Europole, prévoit 250 ha
à diversifier, avec pour objectif ambitieux d'aboutir à un
quartier neutre en carbone. Parmi les moyens proposés, un travail en
profondeur sera mené sur les transports : développement des
conditions favorables aux modes alternatifs à la voiture, retrait des
voitures en coeur d'îlot et construction de parkings silos. Mais plus que
les moyens développés, c'est ici l'ambition du projet qu'il faut
saluer. Il est utile de rappeler que le premier bâtiment HQE en France
est sorti de terre il y a moins de 10 ans et consommait 280 KWh/m2/an. Il faut
donc, dès l'origine d'un projet urbain, chercher de nouvelles exigences
pour aller plus loin encore que ce qui est la norme actuelle.
Et pour ce qui est de la concertation, Grenoble dispose de
près de 23 unions de quartiers et des comités consultatifs pour
chacun des six secteurs de l'agglomération, qui sont
régulièrement consultés afin d'expliquer et de
réexpliquer les projets. En outre, depuis 2008, tout projet privé
sortant en dehors des ZAC doit être présenté en
réunion publique avant le dépôt du permis de construire.
Ceci afin d'entamer les discussions tôt, et de limiter le recours
éventuel au contentieux.
Montpellier écocité : densifier et rendre
durable une entrée de ville
CONSTANS Laurence, HEBERT Florent & FAUCHEUX Franck,
« Les leçons de la démarche écocité », in
Projets urbains durables, Stratégies, Editions du Moniteur,
2012.
L'écocité de Montpellier, labellisée par
l'Etat, s'articule sur 8km de la RD 21, de Castelnau-le-Lez à
Pérols, vers la mer. Le territoire de la route de la mer, sur les
communes de Lattes et Pérols, nous intéresse puisqu'il
intègre le plus grand secteur commercial de la ville (220.000m2
d'enseignes) ainsi que la salle de spectacles Arena et le parc des expositions,
dans ce qui est une des principales entrées de la ville. Le projet a
été confié à Bernard Reichen et son équipe,
et s'assoit sur la nouvelle ligne 3 du tramway, tout juste mise en service au
printemps 2012. Des dispositifs associent les enseignes au montage des projets
pour leur permettre de recomposer leur patrimoine, et les stations
génèrent de la valeur en apportant une fonction urbaine majeure
dans cet axe routier. Au même titre que sur le Bas Chantenay on peut
présumer que certaines implantations ne sont plus optimales pour les
activités qui y sont installées, ici c'est l'obsolescence d'un
urbanisme commercial de boites à chaussures, et l`évolution des
formes de consommation qui permettent d'envisager la destruction de près
de 100.000m2 de surfaces commerciales pour entremêler commerces, habitats
et bureaux.
Les auteurs considèrent ainsi que c'est, en France,
l'un des rares projets à grande échelle tentant de
résoudre une équation jamais résolue à ce jour :
transformer une zone d'entrée de ville en quartier mixte. Et pour ce
faire, la Société d'équipement de la région
montpelliéraine (SERM) devra faire preuve d'une inventivité sur
tous les registres
87
(juridiques, financiers et opérationnels) pour
transformer l'essai et montrer la voie à d'autres opérations en
gestation en France.
Strasbourg écocité : à la
reconquête des industries portuaires du Rhin
CONSTANS Laurence, HEBERT Florent & FAUCHEUX Franck,
« Les leçons de la démarche écocité », in
Projets urbains durables, Stratégies, Editions du Moniteur,
2012.
A travers l'écocité Heyritz-Kehl, Strasbourg a
désigné son fleuve, le Rhin, comme axe de développement
urbain privilégié. Le premier geste fort pour rapprocher la
capitale européenne de sa voisine allemande Kehl a été la
construction d'une passerelle dessinée par Marc Mirmam qui relie les
deux cités.
Le projet se structure sur une réflexion autour de la
mobilité et des déplacements, en utilisant le tramway comme axe
de développement et outil de désenclavement, ainsi que les 540km
d'itinéraires cyclables que propose la ville. L'objectif est de
maîtriser le rapport entre la vocation économique portuaire et le
développement urbain vers l'Est ; chaque secteur à urbaniser est
une entité propre avec une coloration thématique
spécifique en fonction de sa géographie, son histoire et son
patrimoine, et en s'articulant autour des transports.
Des nombreux secteurs opérationnels identifiés,
le plus avancé est l'axe Strasbourg-Kehl, retenu pour illustrer cette
stratégie. Faisant partie de l'ancienne ceinture des glacis militaires,
le périmètre de 250ha vise à reconquérir les
friches portuaires et industrielles et à désenclaver certains
quartiers populaires situés à proximité du port. La route
du Rhin en est la ligne directrice, reliant, côté Ouest, le
quartier du Heyritz, à, côté allemand à l'Est,
l'ancien hôpital civil de Kehl.
Desservi par plusieurs lignes de tramway, doté
d'équipements majeurs, cet axe vise à limiter l'usage de la
voiture, et à désenclaver les quartiers sensibles des Deux-Rives
à l'Est par le prolongement de la ligne D du tramway.
Aujourd'hui le fer de lance de cette reconquête est le
quartier Danube, primé lors de chaque appel à projets
écoquartiers ; c'est un véritable laboratoire des savoir-faire en
matière de développement urbain durable (MOE Devillers et
associés). Sur les 650 logements programmés, 50% seront
aidés et 10% seront issus de l'autopromotion. Un îlot à
énergie positive est envisagé, il est prévu une place de
stationnement pour deux logements ainsi que de nouveaux services de
déplacements (un « pass mobilité » offrira un bouquet
de services alternatifs à la voiture individuelle, de l'auto-partage,
etc.). Un second îlot a été imaginé
entièrement en bois pour la constitution d'une filière bois
locale.
Sur le plan opérationnel, un schéma directeur de
programmation et d'aménagement a été défini par le
groupement piloté par Reichen et Robert & Associés afin
d'articuler ces ZAC ou ces projets. En termes de maîtrise d'Ouvrage, la
Société d'aménagement et d'équipement de la
région de Strasbourg (SERS) est en appui sur de nombreux projets, et la
compagnie des transports strasbourgeois est également présente.
Il faut noter sur ce point la grande capacité des acteurs et
investisseurs locaux à se mobiliser autour de la Communauté
urbaine de Strasbourg (CUS).
Les waterfronts
88
RODRIGUES-MALTA Rachel, « Une vitrine métropolitaine
sur les quais, villes portuaires au sud de l'Europe », in
Renouvellements Urbains, Annales de la Recherche Urbaine, n°97,
2004.
Dans le panorama sud-européen, après
l'élection de Barcelone au titre de «Poisson pilote », c'est
au tour de Bilbao d'être élevée au rang de «Mecque de
l'urbanisme » et d'être donc désignée comme «
l'exemple » à suivre.
Plusieurs générations de waterfronts peuvent
être distinguées (Chaline, 1994 ; Marshall, 2001).
Première génération : Inner Harbor
à Baltimore, Union Wharf à Boston (1970)
La première génération, illustrée
par les opérations d'Inner Harbor à Baltimore ou d'Union
Wharf à Boston au cours des années 1970, regroupe des
interventions dont la finalité vise essentiellement à
reconquérir une centralité perdue. À partir de la
reconversion physique et fonctionnelle des emprises des ports anciens, il
s'agit de lutter contre la désertification et la dégradation du
coeur des villes en les dotant de fonctions urbaines exceptionnelles :
équipements culturels et récréatifs
complétés par une infrastructure d'accueil haut de gamme pour le
tourisme d'affaires. Ces réalisations prennent aussi valeur de manifeste
contre l'étirement infini de l'espace urbain de la ville
nord-américaine et contre la rénovation urbaine selon les dogmes
de l'urbanisme moderne alors vigoureusement dénoncés.
Seconde génération : les Docklands de
Londres (1980)
L'opération des Docklands de Londres,
initiée à la fin des années 1980,
est représentative d'une seconde génération de
waterfronts où les objectifs poursuivis concernent tout autant la
requalification physique de vastes territoires que la reconversion de la base
économique locale. À Londres, les quelque 2000 ha de friches
portuaires au coeur de la ville sont considérés comme une
véritable opportunité foncière pour le
développement de grandes opérations d'immeubles de bureaux, la
création de zones d'entreprises dotées de nombreux avantages
fiscaux et la création d'un nouveau parc de logements haut de gamme.
Cette expérience qui repose largement sur le dynamisme du marché
immobilier, devient ainsi, pour un temps, une référence majeure
pour les autres villes portuaires européennes.
En Italie, par exemple, les premières interventions sur
les espaces industrialo-portuaires concernent la construction de quartiers
d'affaires comme l'illustrent le centre directionnel de San Begnino
à Gênes et le centre directionnel de
Naples.
Les premiers projets pour la transformation du secteur
de la Joliette à Marseille sont eux aussi fortement
conditionnés par cette aspiration au « tout tertiaire ».
Barcelone, Bilbao, Gênes et Marseille,
en dépit du degré d'avancement variable des
opérations sur les quais participent à l'émergence d'une
nouvelle génération. Le terme de friche convient mal pour
qualifier les liens unissant ces villes à leurs ports. Certes, les
espaces urbano-portuaires y sont communément ponctués par des
fractures singulières. Toutefois, l'inventaire des emprises et des
équipements promis à la reconversion n'offre rien de comparable
avec les situations britanniques et étasuniennes. Dans le contexte de
89
l'Europe du Sud et plus particulièrement en
Méditerranée, la topographie de l'espace littoral a le plus
souvent généré une forte compression de la ville sur le
rivage et n'a généralement pas permis au port de se
développer autrement que par le recyclage permanent des emprises
portuaires existantes. Aussi, le découplage prend-il davantage la forme
d'une densification de l'interface, de la construction d'une épaisseur
que
les logiques divergentes de la ville et du port ont
contribué à rendre opaque et stérile (Guillermin,
Hagège et al ., 1994). Les opérations de reconversion s'y
caractérisent donc par leur taille contenue et des objectifs visant
moins la production d'une nouvelle pièce urbaine unitaire que la
recherche d'une nouvelle articulation entre l'espace portuaire et la ville.
Selon ce scénario, le waterfront est alors promis
à fonctionner comme une vitrine où seront mises en scène
les « potentialités », « les singularités »,
les « modernités » de ces villes portuaires aspirant au titre
de « vraies » métropoles européennes.
Barcelone
En 1988, dans le cadre des avancées de la jurisprudence
espagnole en matière d'aménagement portuaire, l'autorité
portuaire prend l'initiative de la rédaction du plan
d'aménagement des 55 hectares du Port Vell qui sera approuvé en
juin 1989. La mise en oeuvre de l'opération et sa promotion commerciale
sont confiées à la Gerencia urbanistica Port 2000, structure
créée par le port et dotée d'une personnalité
juridique propre. Le projet élaboré par l'autorité
portuaire, résolument tourné vers la mise en valeur commerciale
et jugé peu respectueux de la singularité du lieu, a d'ailleurs
fait l'objet de vives critiques de la part des acteurs locaux. Cependant,
l'accord donné par les institutions municipale et régionale pour
la mise en oeuvre d'une opération sacrifiant quelque peu
l'intérêt général à celui de la
rentabilité économique témoigne ici du pragmatisme des
décideurs locaux et de l'art du compromis.
Gênes
En Italie, dans le cadre de la réforme de la
législation portuaire (loi n° 84/1994), les nouvelles
autorités portuaires ont été invitées à
réviser leur position hégémonique avec une obligation de
se doter d'un piano regolatore portuale (PRP). Désormais, il ne s'agit
plus d'établir une simple liste de travaux et de dépenses
à effectuer mais d'élaborer un véritable schéma
d'aménagement en concertation avec la ville, document qui sera ensuite
évalué par les ministères de l'Environnement et des Beni
culturali avant d'être définitivement approuvé par la
Région.
En 1996, pour l'élaboration de son nouveau document,
l'autorité portuaire crée « l'Agence du plan »,
structure qui associe les techniciens du port, de la ville et de la
Région, les facultés d'architecture, d'économie et de
droit. Quatre consultants internationaux (M. Smets, R. Koolhaas, M.
Sola-Morales, B. Secchi) sont invités à animer les
réflexions et à développer des scenarii de
développement sur des zones urbano-portuaires spécifiques (Port
de Gênes, 1999). Après évaluation par les ministères
compétents, le PRP a été définitivement
approuvé par la Région en juillet 2001. C'est dans le cadre de ce
nouveau document qu'est aujourd'hui activement poursuivie la reconversion du
vieux port avec, notamment, la programmation d'un nouveau pôle culturel
et récréatif dans le secteur Darsena- Ponte Parodi, haut lieu de
la célébration de
« Gênes, capitale européenne de la culture
2004 ».
90
91
GLOSSAIRE INACHEVÉ
La place
David Mangin et Philippe Panerai l'abordent dans leur ouvrage
Projet Urbain (2009) à travers la problématique du
parcellaire : si les places anciennes ont du charme et fonctionnent aujourd'hui
sans que l'on ne sache trop pourquoi, c'est qu'elles sont le fruit de
bâtisseurs qui dessinaient depuis le sol, petit à petit,
avec en face d'eux les conséquences directes de ce que leur travail
produisaient sur l'espace public. On constate que beaucoup de places
contemporaines fonctionnent moins bien aujourd'hui. Pour prendre un exemple
local à Rennes, il est, de notre point de vue, difficile de
« lire » l'usage des places de Bretagne, carrefour routier avant
tout, ou Charles de Gaule, esplanade aux proportions gigantesques d'où
souffle le vent et sur laquelle la vie sociale est somme toute très
limitée. Est-ce lié à la planification par le
haut, le plan dessiné puis appliqué d'un seul tenant sans laisser
le temps à la ville d'intégrer ces changements ? Il
faudrait reprendre les méthodes anciennes, revenir sur le site, le
parcourir, le sentir, et éprouver les dessins du projet directement sur
place, pour bien évaluer la pertinence des modifications
envisagées.
La rue
Françoise Choay, dans son ouvrage Espacements
(2003), explique qu'une ville, c'est d'abord ses rues. La rue peut
être aimable, revêche, prétentieuse, accueillante,
colorée, animée, déserte, monotone, triste, angoissante.
Avec la multiplication des déplacements quotidiens et le
développement des transports (individuels et collectifs), la ville
s'affiche aujourd'hui comme fonctionnelle et régulée. Une telle
conception de la ville, qui associe sa morphologie à son
réseau viaire, est contemporaine de la généralisation du
chemin de fer, du tramway, des réseaux souterrains et de la voiture
individuelle. La ville de la modernité, née de la
révolution industrielle, se veut en perpétuel mouvement,
traversée par d'innombrables flux. D'un refuge pour ses habitants (dans
une anfractuosité, au fond d'une vallée, derrière une
muraille, autour d'un carrefour marchand) dans lequel la circulation est
exclusivement piétonne, rarement véhiculée (les chevaux et
calèches sont restés en dehors des enceintes pendant bien
longtemps), elle est devenue un lieu de passage pour des machines de transport
souvent surdimensionnées.
Le trottoir
Le trottoir est un signe d'aménité pour une rue,
et d'efficacité pour la voirie (c'est sous les trottoirs que sont
installés les réseaux). C'est également un
élément révélateur de la qualité de vie d'un
quartier : un trottoir défoncé révèle la faillite
ou l'abandon d'une municipalité. A l'inverse, sa propreté et son
animation expriment la « bonne santé » de la ville et de sa
population. Elément symbolique s'il en est, sa fin signifie souvent le
passage en dehors des limites de la ville, l'entrée dans les faubourgs
ou la campagne. Sa qualité peut également mettre en
lumière l'usage du quartier. Aussi sur le Bas Chantenay les trottoirs
sont, soit absents, soit de piètre qualité, puisqu'il n'existe
que très peu d'usage de ces équipements par les
piétons.
L'art
D'après L'Esthétique de la rue (1900)
de Gustave Kahn, poète symboliste, la rue est une école
d'art pour tous, qui élève l'âme des citoyens et les initie
au sentiment du beau.
Ainsi, les différences de coloris et de
matériaux des façades attirent l'oeil, ponctuées par
des
92
monuments, des affiches, des luminaires... La rue en
elle-même est également un élément fort de
diversité : une rue qui serpente donne à la ville un aspect de
grandeur, mais surtout un aspect familier et intime, en raccourcissant les
chemins. En effet, si la distance réelle est allongée par des
angles, la distance morale est elle raccourcie, par un effet de
découverte : des images nouvelles et imprévues se
déroulent devant vos yeux et charment la route, tandis qu'une ligne
droite amplifie la linéarité du chemin. C'est la
variété des cheminements qui permet de casser l'ennui d'un
parcours linéaire.
Camillo Sitte, dans son ouvrage de référence
L'Art de Bâtir les Villes insistera sur l'émouvante
courbure des rues, la diversité des devantures de boutiques, les statues
qui « entrent essentiellement dans le décors de la rue », les
encorbellements et autres saillies d'immeubles au dessus de la chaussée
qui rythment les façades. Mais ces attributs ne peuvent
révéler la beauté d'une ville ou d'un quartier s'il ne
réside pas de vie dans la rue. Sur ce point, il introduit son chapitre
« Le mouvement de la rue » ainsi : « Une rue, si belle
soit-elle, ne manifeste pas d'existence par la seule vertu de son architecture.
Organisme inerte, elle a besoin d'être parcourue et habitée pour
acquérir une âme. Dès lors, reflet d'humanité, elle
adopte, dans la collectivité urbaine, l'attitude que lui communiquent
ses habitants et ses passants ». Robert de Souza appuie le propos en
expliquant que les rues, les places, les espaces libres, les éclairages,
les affiches, les vitrines, l'animation de la rue, tout ce qui
caractérise une cité doit mériter le plus grand soin, ce
qui ne veut pas dire les dépenses les plus somptuaires, au contraire
même, parfois une intervention minimale suffit à embellir un coin
de rue, un bout de trottoir, un accès à un bâtiment.
On peut penser que ces propos relèvent de situations
passées, et que pour un aménageur il est difficile de rajouter de
la complexité volontairement. Instinctivement, il sera attentif au
coût des aménagements et cherchera l'efficience avant tout. Ce
n'est pas nécessairement vrai : si l'on regarde par exemple les
aménagements mis en place sur la ZAC du quai d'Auchel à Rennes,
on remarquera que par quelques artifices de composition, la promenade au bord
de la Vilaine est animée et offre des effets de découvertes :
conçue sur deux niveaux, l'un en hauteur en bordure de fleuve, l'autre
plus bas en stabilisé, et séparée par des plantations
variées, elle offre tout à fait ce dont Kahn fait
référence. S'agissant du Bas Chantenay, le fleuve est plus vaste
et surtout plus rectiligne, mais le redécoupage du parcellaire et
l'aménagement de sections de berges pourraient aussi créer un
effet similaire. Ce sont des points sur lesquels il faudrait insister lors du
recrutement du maître d'oeuvre urbain.
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