Les enjeux de la consultation
Après avoir cerné, il nous semble, ce qui fait
espace public, reprenons les enjeux identifiés actuellement dans le
cahier des charges tel qu'il est à ce stade, puisqu'il n'est pas encore
finalisé. Ce document, issu d'un travail sur les acquis des
études précédentes et fruit de nombreux échanges
entre NMA et les services de Nantes Métropole, est volontairement
très pragmatique. Sans entrer dans des considérations
théoriques sur l'avenir d'un ancien quartier industriel, il recense des
éléments matériels et factuels sur lesquels pourront
s'appuyer les candidats admis en phase offre. Il rassemble ainsi les enjeux
identifiés à ce jour, auxquels il nous semble indispensable que
l'urbaniste lauréat répondre dans ses intentions programmatiques.
Ce sont des enjeux spécifiques au territoire, mis en exergue tout
d'abord par les travaux de Pierre Gautier (en 2006 puis 2008), puis plus
récemment par la mission de cohérence des deux rives de Marcel
Smets (en 2011). Ils relèvent certains éléments
distinctifs de l'urbanisation du site, de ses atouts et de ses contraintes
actuelles, et laissent volontairement apparaître des premières
orientations pour le dessin du projet. A ces éléments nous avons
essayé d'associer certaines des pistes de réflexion
proposées par les candidats, afin d'amorcer le dessin de ce qui pourrait
être l'approche urbaine demain.
Les enjeux de la forme urbaine
Faire cohabiter deux fonctions urbaines distinctes
Marcel Smets 2011
L'urbanisation originelle du Bas Chantenay s'est faite sur les
hauteurs, en tissant un maillage serré et de petites parcelles
d'habitations. Dans un second temps, l'industrie s'est développée
en bas du quartier, sur les parties planes de bord de Loire. Le maillage de ce
territoire est donc majoritairement lâche, composé de grandes
parcelles d'activité industrielle ou logistique. Il s'agit de
réfléchir à la cohérence entre ces deux grandes
fonctions urbaines et de travailler à rétablir une forme
d'articulation entre ces deux espaces aujourd'hui très distincts.
De la même manière, le lien qui unissait
naguère, à travers les activités navales, les habitations
en surplomb au fleuve en contrebas n'existe plus.
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Marcel Smets 2011
Le site est ainsi marqué par un réseau viaire
peu irrigué qui contrarie les jonctions entre l'habitat au nord et le
bord de fleuve. Cette absence de liaison vers le fleuve demande une
réflexion poussée sur le rôle des deux axes
parallèles à la Loire, boulevards au nord et rue des usines au
sud.
Cet enjeu est bien saisi par les candidats. L'équipe
formée autour de Devillers propose ainsi d'assurer la traversée
des infrastructures et autres barrières pour accéder au bord de
Loire. Elle propose de privilégier « la requalification des
escaliers et ruelles existantes, la réalisation de certains ouvrages
permettant de franchir les fractures urbaines mais aussi d'augmenter les flux
et l'accessibilité avec des parcours spécifiques (ascenseurs
urbains, funiculaires, rampes...) ». Bernardo Secchi et Paola Vigano
envisagent eux le lien entre haut et bas Chantenay à travers le prisme
des usages : « Le projet (...) devra donc s'intéresser à la
mixité des usages comme moteur de nouvelles relations qui
s'établissent, de sociabilité et d'échanges. Cela pose la
question de la politique à adopter en termes de mixité des
usages, quels types d'activités, quel type d'habitat, pour qui, quelle
place aux lieux de la culture, de la sociabilité ?
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