Section 3 : Approche d'analyse et mesures de contrôle de
l'absentéisme
Pour agir sur l'absentéisme, il faut avant tout
être en mesure de le caractériser : il faut identifier les
différents types d'absentéisme (nature des absences,
durée, fréquence, etc.), les hiérarchiser et mesurer
leurs évolutions respectives.
La première étape de la construction d'un plan
d'action et de prévention de l'absentéisme consiste donc à
analyser et traiter les données chiffrées disponibles.
I. Analyser les données : quel type
d'absentéisme ?
Une première analyse des données devrait mettre
en évidence le type d'absentéisme qui domine dans l'entreprise,
l'établissement ou le service : absentéisme de longue ou
courte durée, absentéisme pour accident du travail, etc.
Figure02 : les principes causes de
l'absentéisme
Les principales causes de
l'absentéisme
Source : l'absentéisme outils et
méthodes pour agir, édition anact, page 17.
Cette première approche, destinée à
« dégrossir » le problème, doit permettre
d'établir les bases d'un plan d'action visant à prévenir
ou à réduire l'absentéisme : c'est souvent en
agissant sur le type d'absentéisme le plus important (ou bien dont la
tendance est à l'accroissement) que l'on obtiendra les meilleurs
résultats. On peut ainsi agir rapidement sur les principales causes
d'absentéisme, sans attendre de disposer des données
complètes.
Cependant, si certaines catégories d'absences peuvent
apparaître explicites (c'est -à- dire en liaison étroite
avec les conditions de travail), comme les accidents du travail, d'autres
catégories sont moins évidentes, comme les absences sans
autorisation ou plus globalement l'absentéisme de courte durée
(inférieur à 3 jours).
Il faut alors tenter de comprendre ces types
d'absentéisme, afin de ne pas confondre, par exemple, des
problèmes de santé réels récurrents, avec des
« oublis à répétition » de venir
travailler...
Après l'analyse des proportions relatives des
différents types d'absentéisme, l'autre paramètre
important pour un diagnostic est la fréquence des absences. En effet,
pour une même durée d'absence, sur une période
donnée, le fait qu'elle soit d'un seul tenant ou bien la
résultante de multiples petits arrêts n'est pas sans
signification. Il faut ajouter que la démultiplication de petites
absences de courte durée aggrave les conséquences perturbatrices
pour l'organisation : elles engendrent des coûts qui peuvent se
révéler importants (coût organisationnel, de remplacement
de subrogation...). Pour le salarié, ces « pettes absences
à répétition » peuvent être un signe de
désengagement du travail, et elles ont tendance à renforcer ce
désengagement, en l'éloignant chaque fois un peu plus de son
collectif de travail. Faute d'action correctrice, ce peut être le
début d'un cercle vicieux aboutissant à une forme d'exclusion du
collectif.
Tableau 01 : Exemple de ventilation par types
d'absences
Exemple de ventilation par types d'absences
ABSENCES PAR CATÉGORIES
|
Jours calendaires
|
%
|
Jours de carence
|
%
|
maladie
|
9550
|
0.79
|
1356
|
89,8%
|
maladie longue durée
|
498
|
4,2%
|
5
|
0,3%
|
accident du travail
|
1777
|
14,8%
|
133
|
8,8%
|
accident de trajet
|
35
|
0,3%
|
7
|
0,5%
|
rechute accidents travail
|
114
|
1,0%
|
9
|
0,6%
|
|
|
|
|
|
TOTAL
|
11974
|
100,0%
|
1510
|
100,0%
|
Source : l'absentéisme outils et
méthodes pour agir, édition anact, page 18.
|