INTRODUCTION
Il n'y a pas de gestion assez difficile dans les services
publics comme la gestion du personnel dans les établissements scolaires
d'enseignement secondaire de Côte d'Ivoire depuis le début de la
crise sociopolitique ivoirienne du 19 septembre 2002. Gérer le personnel
semble dynamique, car l'homme travailleur vit au gré des humeurs et des
caprices. L'homme travailleur peut, par sa nature, son esprit d'aventure
infini, faire avancer ou régresser le travail selon qu'il est de bonne
ou de mauvaise humeur. La situation est beaucoup plus complexe pour les
établissements scolaires car l'effectif des travailleurs dépend
étroitement de celui des élèves fréquentant ces
établissements, d'où la nécessité d'une bonne
planification des mouvements des personnels dans les écoles en tenant
évidemment compte des effets collatéraux de la crise
sociopolitique sur les effectifs des élèves dans les zones non
occupées par les rebelles.
Partie d'un taux de scolarisation de 10 % à son
accession à l'indépendance en 1960, la Côte d'Ivoire s'est
fixé l'objectif d'une scolarisation à 100 %. Elle a
consacré 44% de son budget à l'atteinte de cet objectif. Cette
décision a même été renforcée par
l'inscription, dans la constitution ivoirienne de juillet 2000, d'une
obligation de l'État d'assurer l'accès à
l'éducation à tous les enfants du pays :
« L'État assure à tous les citoyens
l'égale accès à la santé, à
l'éducation, à la culture, à l'information, à la
formation professionnelle et à l'emploi. »
Plus de quarante ans après l'indépendance,
même si cet objectif n'est pas atteint, le taux de scolarisation avoisine
les 74 %.
Les managers de l'école en Côte d'Ivoire ont
ajouté à ce défi de scolarisation à 100 %, celui
d'une école de qualité avec des bons taux de réussite. Les
lycées qui répondent à ces critères ont
été étiquetés « lycées d'excellence
». C'est ainsi que le lycée Mamie Adjoua de Yamoussoukro a vu son
nom inscrit sur cette liste d'élites depuis l'année 1997-1998.
Mais après l'attaque rebelle contre la Côte d'Ivoire le 19
Septembre 2002, nous avons constaté que les normes fixées par
certains établissements scolaires pour atteindre leurs objectifs de
rendement n'étaient plus totalement respectées. En effet, la
migration des populations du centre, du nord et de l'ouest vers le sud du pays,
a entraîné un sureffectif dans les écoles du sud.
Dès lors, l'on ne cherchait plus à avoir les conditions optimales
de travail permettant d'obtenir de bons résultats dans les écoles
; on cherchait plutôt les moyens d'installer tous les
élèves dans des salles de classe. Malgré son statut de
lycée d'excellence, le lycée Mamie Adjoua n'a pas pu
échapper à cette malencontreuse situation. Or l'effectif des
élèves par classe est un facteur très déterminant
dans la recherche d'un bon taux de succès car, comme l'a écrit le
professeur Noel Kouassi AYEWA de l'université de Cocody-Abidjan, dans
son rapport sur la scolarisation en Côte d'Ivoire, de l'effectif
des élèves d'une classe dépend en grande
partie le type de pédagogie que l'enseignant pourra déployer
ainsi que le succès que les élèves pourront avoir dans
leurs apprentissages. En effet, un enseignant qui gère un effectif
léger peut facilement mettre en oeuvre la méthode active qui
exige une intense activité et une prise de parole fréquente des
élèves : ceux-ci posent des questions à l'enseignant et
à leurs condisciples, ils apportent des réponses ou font des
recherches pour trouver des solutions ou expliciter leurs connaissances. De
tels élèves acquièrent rapidement et durablement des
connaissances, à l'école et dans la vie.
La capacité de l'enseignant d'un meilleur encadrement
pédagogique et d'un suivi régulier des apprentissages des
élèves dépend également du nombre
d'élèves à sa charge. Un enseignant qui dispose d'un
nombre rationnel d'élèves dans sa classe sera en mesure de faire
deux ou trois devoirs par mois. Il aura le temps de corriger attentivement
chaque devoir à la maison et d'en exploiter les types d'erreurs commises
par les élèves pour préparer une séance de
correction collective en classe, c'est-à-dire une séance de
ré-explication et de ré-médiation pour les uns et/ou une
séance de renforcement pour les autres (ceux qui ont compris le cours
à la première explication et qui par conséquent ont fait
moins d'erreurs ou qui n'en ont pas fait du tout). Or quand l'effectif de la
classe est pléthorique, l'encadrement pédagogique des apprenants
pose problème à l'enseignant : celui-ci n'est pas capable de
faire plusieurs devoirs ou exercices par mois, par trimestre...
Et à défaut d'une évaluation formative
fréquente et bénéfique aux apprenants, il ne peut se
livrer qu'à une évaluation sommative. Une telle situation est
évidemment loin d'être favorable à un apprentissage
efficace chez les élèves.
Les taux de réussite au lycée Mamie Adjoua
varient en dents de scie depuis un certain nombre d'années. (Voir annexe
6). Les effets collatéraux de l'attaque rebelle du 19 septembre 2002 ont
favorisé l'accroissement du ratio élèves/classes des
écoles de la partie sud du pays. Cela ayant pour incidence la
réduction des taux de réussite au lycée Mamie Adjoua, la
gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences
d'enseignants pourrait-elle permettre de réduire cette baisse de taux de
réussite en vue de conserver son appellation « lycée
d'excellence » ?
Cette interrogation constitue la question principale de la
problématique de notre étude.
PROPLEMATIQUE
Le lycée Mamie Adjoua de Yamoussoukro, classé
« lycée d'excellence » en 1997-1998, voyant ses taux de
réussite varier en dents de scie, ne doit-il pas adopter maintenant une
gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences du
personnel enseignant en vue d'avoir une réduction de ses taux
d'échec qui pourrait lui éviter la perte de son label «
lycée d'excellence » ?
Les fréquentes baisses de taux de réussite
pourraient inciter les parents des meilleures élèves à
retirer leurs enfants de cet établissement. Il en est de même pour
les enseignants qui ont un fort sentiment d'efficacité
professionnelle. Ceux-ci pourraient
quitter le lycée Mamie Adjoua par manque de motivation
dû à ces résultats de moins en moins bons. Tous ces
éventuels départs ne ferraient que favoriser la baisse des taux
de réussite et à la longue, faire sortir le lycée Mamie
Adjoua du cercle des lycées d'excellence de Côte d'Ivoire. Pour
éviter cette malencontreuse situation, la gestion prévisionnelle
des effectifs et des compétences du personnel enseignant pourrait
permettre d'avoir des effectifs d'enseignants (en qualité et en
quantité) souhaités par le chef d'établissement en vue
d'affronter efficacement les situations qui pourraient provoquer une
éventuelle chute de rendement au lycée Mamie Adjoua.
L'étude de cette gestion prévisionnelle des
effectifs et des compétences d'enseignants au lycée mamie Adjoua
se fera en deux parties.
· Dans la première partie nous aborderons en premier
lieu les considérations générales sur le lycée
Mamie Adjoua (ses structures, ses effectifs et son fonctionnement) et en second
lieu nous traiterons de l'approche méthodologique du thème,
notamment la définition des concepts clés ainsi que la revue
littéraire.
· La deuxième partie procèdera à
l'examen des taux de réussite et des effectifs des élèves
et enseignants au lycée Mamie Adjoua ainsi que les causes de la
dégradation de la qualité de l'encadrement et les propositions de
solutions pour faire cesser ces dysfonctionnements, notamment la gestion
prévisionnelle des effectifs.
PREMIERE PARTIE
1ère Partie Cha pitre 1
CADRE DE REFERENCE DE L'ETUDE
Section 1 : HISTORIQUE, STRUCTURE ORGANIQUE ET
FONCTIONNEMENT DU LYCEE MAMIE ADJOUA
1-1 Historique
Pour concrétiser le principe de
l'égalité de tous les citoyens devant l'instruction, Il a
été créé à Yamoussoukro un
établissement public secondaire de jeunes filles dénommé
« COURS NORMAL DE JEUNES FILLES ». Cette école a ouvert ses
portes le 1er Octobre 1962 sur l'initiative du président
HOUPHOUET BOIGNY.
Pour cette première année l'école a
fonctionné avec une seule classe de sixième ayant un effectif de
quarante élèves.
Cet établissement a occupé provisoirement les
locaux de l'actuelle école primaire catholique SAINTE FAMILLE (au
quartier HABITAT de Yamoussoukro) avant la pose de sa première pierre
sur le cite actuel le 02 Novembre 1964 par le président Félix
HOUPHOUET BOIGNY et son homologue mauritanien MOKTAR OULD DADDAH. Mais c'est en
1966 que les élèves occuperont ces nouveaux locaux battis sur une
superficie totale de treize hectares.
Cet établissement s'est peu à peu
développé en prenant successivement les
noms
- cours normal ou petit collège de 1962 à 1964
;
- collège classique et moderne de 1964 à1970 ;
- lycée de jeunes filles de 1970 à 1987 ;
- lycée Mamie Adjoua (1) depuis 1987.
De son ouverture jusqu'en 1977, cette école a
été dirigée et gérée par la
congrégation religieuse catholique des soeurs dénommée
FILLES DU COEUR DE MARIE. C'est à partir de 1977 que la direction et la
gestion ont été assurées par des laïques.
(1) Mamie Adjoua est le nom de la soeur aînée du
président Félix Houphouet Boigny
1-2 Structure organique
Le lycée Mamie Adjoua est un petit établissement
dont la structure a une commodité qui n'a rien à envier à
celle des autres lycées de Côte d'Ivoire.
En effet, en plus des salles ordinaires de cours,
l'établissement dispose de
- sept salles spécialisées pour les travaux
pratiques de sciences physiques (SP) et sciences de la vie et de la terre
(SVT);
- une salle spécialisée pour les travaux pratiques
d'arts plastiques ; - une salle de collection de matériels et produits
de physique ;
- une salle de collection de matériels et produits de
chimie ;
- une salle de collection de matériels et produits de SVT
;
- une salle de collection de matériels d'histoire et
géographie
- une salle polyvalente climatisée d'une capacité
de mille dix-sept (1017) places ;
- une salle d'étude de plus de cent tables bancs ;
- une salle d'ordinateurs de quinze machines pour les
élèves;
- un centre de documentation et d'information (CDI) de plus de
deux mille cinq cent (2500) ouvrages.
Pour faire fonctionner correctement toute cette structure le
lycée Mamie Adjoua dispose d'un personnel de cent cinquante-neuf (159)
travailleurs (toutes qualifications confondues).
L'organigramme suivant met en évidence les relations
entre les différents animateurs des services et structures existant dans
ce lycée.
Bibliothécaire
Aide Bibliothécaire
Infirmière
Aide Infirmière
Econome
Agents techniques et de bureau
Professeurs principaux
Censeurs
Chefs de classes
Educateurs
Conseillères d'éducation
Conseillère à la vie scolaire
Proviseur
1-3 Fonctionnement du lycée Mamie Adjoua
Conformément à la circulaire n° 12724 du
10 oct obre 1968 le proviseur est le seul responsable du fonctionnement (moral,
pédagogique et matériel) du lycée (devant la
hiérarchie). Il est aidé dans sa tâche par
- les censeurs
- les conseillers d'éducation
- les personnels administratifs et autres agents techniques avec
à leur tête l'économe.
Dans le fonctionnement du lycée Mamie Adjoua, le
proviseur reçoit les instructions du ministre de l'éducation
nationale directement ou par l'intermédiaire du directeur de
l'enseignement secondaire, ainsi que du directeur régional de
l'éducation nationale (DREN) de la région des lacs basé
à Yamoussoukro.
Dans son rôle de manager, le proviseur qui est le chef de
l'établissement, distribue les tâches à effectuer en
fonction de leurs contenus.
Les censeurs sont les adjoints du proviseur. A ce titre ils sont
généralement désignés pour les taches à
caractère pédagogique.
A chaque fin d'année scolaire, des prévisions
sont faites sur les effectifs de l'année scolaire suivante à
propos du nombre de classes par niveau, en concordance avec l'effectif
prévisionnel des enseignants. La hiérarchie est tenue
informée de ces prévisions afin d'en tenir compte pour les futurs
mouvements de personnels et d'élèves en début
d'année suivante.
Au début de l'année scolaire, sur instruction du
proviseur, les censeurs élaborent les emplois du temps qui se font
très souvent en plusieurs étapes.
Dans un premier temps, des emplois du temps provisoires sont
conçus sur la base d'un effectif prévisionnel
d'élèves et d'enseignants.
Après la publication de la liste des
élèves affectées en classes de sixième et seconde,
les censeurs comparent les effectifs prévisionnels aux effectifs
réels des élèves devant fréquenter le lycée.
Si la différence est relativement faible, les emplois du temps
deviennent `'provisoirement `' définitifs en attendant les
éventuels mouvements de professeurs. C'est après toutes ses
éventuelles affectations et mutations que les censeurs pourront produire
des emplois du temps définitifs pour les professeurs et les
élèves.
Au cours de la dernière semaine qui
précède la date officielle de rentrée des classes (sauf
cas de force majeure), se tient une réunion au lycée Mamie
Adjoua. A cette réunion le proviseur informe le personnel de
l'établissement sur la politique générale de
l'école pour la nouvelle année scolaire ainsi que les objectifs
spécifiques au lycée
Mamie Adjoua. C'est ce même jour que les professeurs
reçoivent leurs emplois du temps (qui peuvent être
provisoires).
Les premières tâches pédagogiques sont
assurées par les professeurs principaux qui vont communiquer les emplois
du temps aux élèves. (Les professeurs principaux sont
nommés par le chef d'établissement). Les cours commencent
effectivement le lendemain du jour de la publication des emplois du temps.
Les professeurs d'une même discipline sont
regroupés en une cellule appelée conseil d'enseignement (CE) pour
chacun des deux cycles. L'animateur du CE est élu par ses paires. Cet
animateur constitue un relais entre le conseil d'enseignement et l'antenne
pédagogique et de la formation continue de Yamoussoukro.
La préparation de certains cours délicats
(surtout par la méthode de formation par compétence) se fait en
conseil d'enseignement afin que tous les élèves d'un même
niveau aient le même contenu de formation. Quant aux travaux
dirigés, travaux pratiques et devoirs surveillés, ils sont les
mêmes pour tous les élèves du même niveau car leur
élaboration se fait entièrement en conseil d'enseignement comme
l'exigent les consigne du chef d'établissement.
Les activités d'un CE se font toujours avec la caution de
l'administration du lycée à qui l'animateur de CE dépose
une copie du procès verbal de chaque réunion.
Les conseils d'enseignement d'un groupe d'établissements
secondaires sont
regroupés au sein d'une unité
pédagogique (UP) pour coordonner les activités des CE pour que
les élèves d'établissements différents aient le
même contenu de formation. C'est dans ce cadre que le lycée Mamie
Adjoua fait partie de l'UP
702/Y-01 pour le premier cycle. Cette UP regroupe les
établissements suivants: - le collège KONAN:
- le collège moderne 1 (BAD) ;
- le collège municipal ;
- le collège Notre Dame des Lacs ;
- le lycée Mamie Adjoua.
Pour le second cycle le lycée Mamie Adjoua fait partie de
l'UP 702/Y-02 qui regroupe trois établissements :
- le collège KONAN ;
- le collège Notre Dame des Lacs ;
- le lycée Mamie Adjoua.
L'animateur de chaque UP est élu par les professeurs
des établissements membres de cette UP. Le responsable de l'UP est un
chef d'établissement des écoles membres de l'UP. Il assiste aux
réunions de l'UP. En cas d'empêchement il se fait
représenter par un adjoint.
Les activités de l'UP sont faites avec l'aide des
conseillers pédagogiques de l'antenne pédagogique et de la
formation continue de Yamoussoukro.
En début d'année scolaire, les CE et les UP
élaborent des plans d'action qu'ils sont tenus de suivre. Ces plans
d'action couvrent toute l'année scolaire. En fin d'année
scolaire, à la dernière réunion, chaque CE ou UP
s'évalue en faisant le bilan de ses activités. Mais il faut noter
qu'avant le bilan final en fin d'année, des bilans partiels sont faits
à chaque fin de trimestre. Ces bilans partiels mettent principalement
l'accent sur le nombre d'évaluations (devoirs et d'interrogations) et
l'état des progressions (nombre de leçons éventuellement
en retard).
Le proviseur est le chef de l'administration. Il a la haute main
sur tous les services. Il apprécie la bonne exécution du travail
des professeurs ;
Il note les subordonnés ;
Il informe les parents d'élèves sur la situation de
leurs enfants ;
Il représente le lycée dans les relations avec les
autorités administratives et politiques.
Depuis l'année scolaire 2003-2004, la journée
de travail des enseignants du lycée Mamie Adjoua commence à sept
heures quinze minutes pour prendre fin à treize heures. Cet emploi du
temps a été expérimenté au début de la
période de guerre en vue d'installer un lycée relais dans les
locaux du lycée Mamie Adjoua pour accueillir les élèves de
sexe féminin sortis des zones occupées par les rebelles. Les
élèves du lycée Mamie Adjoua arrêtent les cours
à treize heures afin de céder les salles de classe l'après
midi à leurs camarades déplacées par la guerre. Ce
lycée relais a fonctionné avec un personnel entièrement
constitué d'enseignants et encadreurs sortis des zones de guerre.
Après la suppression des établissements relais,
l'administration du lycée Mamie Adjoua n'a pas trouvé utile de
revenir à l'ancien système de découpage classique de la
journée de travail car la vacance des après midis est profitable
aussi bien aux élèves qu'aux enseignants. L'emploi du temps des
élèves au lycée Mamie Adjoua concentre la majorité
du travail de sept heures quinze minutes à douze ou treize heures. Avec
ce découpage les élèves ont les après midis libres
pour leurs révisions car un seul aprèsmidi par semaine est
réservé pour les devoirs de niveau, après celui
réservé aux cours d'éducation physique et sportive dans
quelques classes.
La concentration du travail dans la première
moitié de la journée donne la possibilité aux professeurs
d'organiser sans grande contrainte, des cours supplémentaires dans les
classes qui, pour une raison ou une autre se trouveraient en retard par rapport
aux autres classes de même niveau, dans l'exécution du programme
de l'année scolaire. Certains professeurs profitent de ces
après-midi libres pour organiser des séances spéciales de
travaux dirigés de renforcement de niveau, surtout pour les classes de
fin de cycles.
La tenue scolaire est libéralisée en Côte
d'Ivoire depuis l'année 2001-2002, mais sachant qu'une tenue correcte
est un signe de respect envers soi-même et envers les autres, les parents
d'élèves et la direction du lycée Mamie Adjoua ont
décidé de demeurer regardants sur la tenue vestimentaire des
élèves de cette école. C'est la raison pour laquelle,
l'uniforme bleu et blanc y est encore porté. Les filles donnent d'elles
même une impression favorable en veillant sur leur tenue, tant à
l'intérieur qu'à l'extérieur du lycée. Pour cela
des signes particuliers ont été ajoutés à
l'uniforme ordinaire afin de distinguer une interne d'une externe et même
reconnaître de loin le niveau de la classe de chaque élève
à la simple vue de son uniforme.
Chaque matin, les élèves externes
accèdent au lycée sous le regard vigilant du personnel
d'encadrement qui les interpelle pour toute tenue s'éloignant de la
ligne vestimentaire recommandée par le lycée Mamie Adjoua. A cet
effet il faut noter que les jupes bleues qui ne doivent pas mouler le corps,
doivent descendre en dessous des genoux mais ne doivent pas être trop
longues (car une jupe n'est pas un maxi). La chemise blanche à manches
courtes, ample et non transparente, qui constitue le haut de l'uniforme doit
être fourrée dans la jupe et les chaussures doivent être
fermées. Quant aux cheveux, ils doivent être coupés
courts.
Les élèves internes, qui constituent à
peu près le tiers de l'effectif total, ne sont pas exemptées de
ces contrôles. Elles sont réveillées à cinq heures
trente minutes pour leur toilette et descendent des dortoirs à six
heures trente minutes pour le petit déjeuner au réfectoire qui se
ferme à sept heures. Le déjeuner est servi à douze heures
trente minutes pour les élèves qui finissent leur cours à
douze heures cinq minutes. Il est servi à treize heures trente minutes
pour celles qui sortent des cours à treize heures. Pour le dîner,
le réfectoire s'ouvre de dix-huit heures à dix-huit heures
quarante minutes.
Afin de contrôler le mouvement des
élèves, aucune sortie de l'école ne leur est
autorisée avant douze heures cinq minutes. Il en est de même pour
l'entrée des internes au dortoir. Les après-midi n'étant
pas officiellement ouvrables pour toutes les élèves, les
entrées et sorties sont libres pour les externes. Quant aux internes,
une fois sorties du dortoir pour les cours de sept heures quinze minutes, elles
ne pourront y retourner qu'à partir de douze heures cinq minutes.
Après le déjeuner, elles ont un temps de repos au dortoir
d'où elles sortiront à quinze heures pour les cours ou
l'étude non surveillée qui prend fin à dix-sept heures
trente minutes. A cette heure elles ont à nouveau accès au
dortoir qui leur sera fermé à dix-neuf heures trente minutes
après le dîner de dix-huit heures à dix-huit heures
quarante.
La séance d'étude de dix-neuf heures trente
minutes se fait sous la surveillance des éducatrices d'internat et des
surveillantes d'internat (qui sont des aides éducatrices). Cette
étude surveillée du soir prend fin à vingt-et-une heures
trente minutes pour les élèves du premier cycle et vingt-deux
heures pour les élèves du second cycle.
Pour les samedis, dimanches et jours fériés,
les périodes d'étude sont de huit heures trente minute à
onze heures trente minutes pendant ma matinée et de quinze heures
à dix-sept heures trente minutes pendant l'après-midi.
Les sorties de l'internat sont autorisées après
le petit déjeuner tous les dimanches et le premier samedi de chaque
mois. Pour les sorties des dimanches, le retour doit se faire avant midi. Quant
aux sorties des premiers samedis de mois, le retour a lieu le lendemain
après-midi.
Tous ces mouvements sont supervisés par les
conseillères d'éducation, aidées par les
éducatrices et surveillantes d'internat. Un carnet de correspondance
permet de contrôler les sorties de ces élèves internes. En
effet, le parent, le tuteur légal ou le correspondant est tenu de viser
le carnet dans lequel sont mentionnées la date et l'heure de sortie de
l'internat. C'est ce visa qui atteste que l'élève est
effectivement allée en famille.
Section 2 : LES MOYENS 2-1 Les moyens humains
Dans un établissement scolaire, le facteur humain
s'avère indispensable dans la recherche de bons taux de réussite.
Pour le lycée Mamie Adjoua, il s'agit de maintenir son taux de
succès à un niveau tel que son appellation de lycée
d'excellence ne soit pas caduque. C'est la raison pour laquelle nous proposons
qu'une gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences
soit faite en vue de contribuer à la réduction des taux
d'échec les années à venir.
Le lycée Mamie Adjoua étant un
établissement public, les moyens humains dont il dispose pour son
fonctionnement sont ceux mis à sa disposition par l'état
ivoirien.
Ces moyens humains regroupent le personnel enseignant, le
personnel d'encadrement, le personnel administratif et les agents techniques
(ouvriers, manoeuvres, etc.)
Pour l'année scolaire 2007-2008 ce personnel est
constitué comme suit :
TRAVAILLEURS
|
EFFECTIFS
|
Proviseur
|
1
|
Censeurs
|
3
|
Intendante
|
1
|
|
TRAVAILLEURS
|
EFFECTIFS
|
Conseillères d'éducation
|
2
|
conseillère à la vie scolaire
|
1
|
éducateurs d'internat
|
8
|
Enseignants
|
76
|
Infirmières
|
2
|
Aide infirmière
|
1
|
Bibliothécaire
|
1
|
Aide bibliothécaire
|
1
|
Autres agents (manoeuvres, gardiens, cuisiniers, agents de
bureau, etc )
|
56
|
|
Depuis la déflation des agents journaliers en 1998 le
lycée Mamie Adjoua connaît un déficit en personnel
d'entretien, de ménage, de gardiennage, etc. Pour palier à ce
déficit, le lycée Mamie Adjoua a été obligé
de recruter du personnel avec l'aide des parents d'élèves
à travers le COGES. C'est ainsi que pour ces cinquante-six agents, nous
avons la répartition suivante :
Situation des agents
|
Nombre
|
Agents de l'état
|
06
|
Agents sous-traités par LAVEGARDE
|
11
|
Agents sous-traités par IVOIRE GARDIENNAGE
|
02
|
Agents sous-traités par COOPRESSI
|
05
|
Agents rémunérés par le fonds MAMIE ADJOUA
(1)
|
10
|
Agents rémunérés par le COGES
|
14
|
Agents rémunérés avec l'apport financier
reçu du ministère de
l'éducation nationale
|
08
|
TOTAL :
|
56
|
|
(1) Le fonds MAMIE ADJOUA représente un somme d'argent
que le président HOUPHOUET BOIGNY a donnée
au lycée lors du changement de son nom de `'lycée
des jeunes filles» à `'lycée Mamie Adjoua».
2-2 Les moyens matériels
Comme tout établissement public, les moyens
matériels du lycée Mamie Adjoua sont constitués
principalement du matériel que le ministère de l'éducation
nationale installe régulièrement dans cette école.
En plus de ce matériel classique dont disposent
généralement les lycées et collège, le lycée
Mamie Adjoua s'est doté d'un supplément de matériel en
fonction des formations complémentaires dont bénéficient
les élèves de cette école. Il s'agit principalement
d'ordinateurs pour les cours d'initiation à l'informatique et de
matériel de tennis pour l'équipe de ce lycée qui est
revenue plusieurs fois des compétitions avec des trophées.
Il faut noter que les moyens matériels
supplémentaires du lycée Mamie Adjoua sont obtenus avec la
caution des parents d'élèves qui financent ces acquisitions avec
les moyens financiers du COGES.
2-3 Les moyens financiers
Les moyens financiers qui servent à gérer le
lycée Mamie Adjoua sont constitués de fonds ayant trois origines.
Il s'agit du budget, du fonds Mamie Adjoua et des cotisations des parents
d'élèves gérées par le comité de gestion
(COGES).
2-3-1 L'apport financier annuel du ministère de
l'éducation nationale
Cet apport représente l'essentiel des entrées
au niveau du budget du lycée car il ne génère aucune
ressource financière après les droits d'inscription des
élèves dont une part revient au lycée.
Si pour le bon fonctionnement de l'établissement, les
dépenses tendent à dépasser les ressources, il existe deux
voix de recours pour remédier à cela :
- Le fonds spécial Mamie Adjoua.
- les cotisations exceptionnelles des parents
d'élèves (gérée par le COGES) après
approbation du ministère de tutelle.
2-3-2 Le fonds Mamie Adjoua
C'est une somme d'argent que le président HOUPHOUET
BOIGNY a donné au lycée Mamie Adjoua en guise de cadeau lorsqu'en
1987 le nom « Mamie Adjoua » de la soeur aînée du
président HOUPHOUET a été donné au lycée. Ce
fonds, qui avait un montant initial de deux cent millions de francs (200 000
000 F) CFA est placé dans une
banque. Ce sont les intérêts produits par cette
somme d'argent qui sont utilisés. Le capital reste toujours égal
à deux cent millions de francs (au minimum).
2-3-3 La contribution du COGES
Il s'agit des éventuelles cotisations exceptionnelles des
parents d'élèves et des soixante-dix pour cent (70 %) des droits
d'inscription des élèves.
Cet argent est géré par le COGES dont la
présidence et la trésorerie sont assurées par les parents
d'élèves.
1ère Partie Cha pit re 2
ASPECT THEORIQUE
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