La guerre internationale africaine éclate le 2
août 1998 en RDC. Les combats entre forces gouvernementales et rebellions
éclatent en méme temps dans la capitale Kinshasa qu?à
l?est. Deux jours plus tard, L.D Kabila est sauvé par l?intervention des
troupes angolaises, envoyées en renfort suite à une
décision prise le 19 août à Harare quand Zimbabwe,
Namibie
155 CPAP, op.cit, p.18
et Angola répondirent favorablement à une
demande d?assistance du président Kabila156. Après de
nombreux sommets impliquant la SADC, l?OUA et l?ONU, un accord est signé
à Lusaka le 10 juillet 1999.
L?accord de paix signé à Lusaka157
est un accord de cessez-le-feu. Il comporte 03 articles concernant entre autre
: le cessez-le-feu, les préoccupations en matière de
sécurité et les principes dudit accord. Toutes les parties
conviennent du cessez-le-feu, c?est-à-dire la cessation de toute
hostilité, tout renfort militaire ainsi que la propagande hostile, selon
les termes de l?accord. Le cessez-le-feu doit être effectif, et implique
des éléments tels : les attaques aériennes terrestre ou
maritime, toute tentative d?occupation de nouvelles positions sur le terrain,
l?arrêt de toute violence contre les civiles telles que les
exécutions sommaires, la torture, le harcèlement, les crimes
ethniques. De façon générale, l?accord de Lusaka, esquisse
des mesures politiques et militaires susceptibles de ramener la
paix158. Dans son chapitre III (11a), l?accord institue la MONUC
dont le rôle est d?assurer sa mise en oeuvre. Il est prévu une
commission militaire mixte chargée d?exécuter
immédiatement après l?entrée en vigueur de l?accord en
collaboration avec le groupe d?observateur de l?ONU et de l?OUA les
opérations de maintien de la paix jusqu?au moment du déploiement
de la mission de maintien de la paix de l?ONU. La CMM est composée de 02
représentants de chaque partie à l?accord et d?un
président neutre désigné par l?OUA en consultation avec
les parties et, d?un comité politique composé de ministres des
affaires étrangères et de la défense ou de tout
représentant dûment mandaté par les parties. Il est aussi
prévu le retrait de toutes les forces armées
étrangères de la RDC. Cette commission donc a entre autre pour
mandat de vérifier le retrait des forces étrangères et le
respect du cessez-le-feu159. Au plan politique, l?accord de Lusaka
dans un premier temps dispose d?agir sur les causes ethniques du conflit via la
nationalité. A ce titre il affirme que la nationalité doit
être attribuée à toutes les personnes ou tout groupe dont
le territoire était situé dans le Congo(RDC) à
l?indépendance. Dans un second temps, il institue le dialogue
intercongolais, pourparler devant regrouper toutes les forces vives de la
nation congolaise dans l?optique de mettre un terme au conflit qui embrasait le
pays depuis des décennies.
156 Parqué, Véronique : Le rôle de la
communauté Internationale dans la gestion du conflit en RDC in :
L?Afrique des Grands Lacs, annuaire 1999-2000, avril 2000
157 Les parties signataires de l?accord de Lusaka sont entre
autre : la RDC, l?Ouganda, l?Angola, la Namibie, le Rwanda, la Zambie, le
Zimbabwe, le RCD et le MLC (31 et 01 août). Comme témoins nous
avons : les représentants de l?ONU, de l?OUA, de la SADC et de la
Zambie.
158 International Crisis Group : Le partage du Congo,
anatomie d'une sale guerre, ICG rapport no 26, 20 décembre 2000,
p.1
159 Willame, Jean Claude : Le
processus de paix en RDC après Lusaka in : l?Afrique des Grands
Lacs, annuaire 2002-2003, avril 2003
L?essentiel de ce dialogue entre également dans les
efforts internationaux de gestion/résolution du conflit et violences en
RDC et au Nord Kivu et mérite qu?on lui accorde une forte attention.