Dans l?ensemble, le gouvernement central de la RDC s?investit
beaucoup plus dans le processus de paix au Nord Kivu après la seconde
guerre du Congo c?est-à-dire à partir de1999. Mais, en ce qui
concerne des initiatives prises singulièrement, son action se
déroule de façon significative après la transition,
c?est-à-dire autour de 2008.
La contribution majeure de l?Etat se retrouve en son
déploiement pour la négociation avec les forces
belligérantes ; la protection des civiles et l?application en vue de
garantir une insertion sociale aux multiples déplacés,
réfugiés et déshérités de guerre. Dans cette
perspective, la conférence de paix de Goma constitue
l?élément central d?analyse du rôle de l?Etat dans le
retour de la paix au Nord Kivu.
Organisée par les pouvoirs publics en janvier 2008, la
conférence de Goma, conférence sur la paix, la
sécurité et le développement dans les provinces du Nord et
du Sud Kivu, aboutit à la signature d?un acte d?engagement par 09
groupes armés et le gouvernement congolais ; soit 10 parties
belligérantes. Aussi, cette conférence débouche sur
l?établissement d?un programme national de développement
dénommé « programme Amani ». Celui-ci a pour objectif
de créer les conditions de sécurisation, de pacification et de
reconstruction des provinces du Nord et du Sud Kivu153.
En matière de paix, l?acte d?engament constitue la
résolution pertinente de la conférence de Goma. Il est relatif
à la paix et à la fin de la guerre. Cet acte contient 4 articles
qui disposent : du cessez-le-feu ; du désengagement des groupes
armés rebelles, de leur brassage et de la création des zones
démilitarisées ; des principes humanitaires et du respect des
Droits de l?Homme ; et, enfin, des mesures de garanties politiques et
juridiques154.
153 Cellule Provinciale d?appui à la Pacification(CPAP) :
Revue bibliographique des travaux principaux sur les causes des conflits
dans le Nord Kivu, PNUD, 2008
154 Cf. Texte intégral de l?acte d?engagement in
http://unionducongo.blogspot.com
En ce qui concerne le cessez-le-feu, les parties signataires
s?engagent à arréter totalement et immédiatement les
hostilités sur toute l?étendue du territoire du Nord Kivu.
Celles-ci affirment arrêter tout acte de violence ainsi que tout
recrutement dans leurs forces armées. Bien plus, l?abstention de poser
des actes nuisibles à la paix et à la sécurité
intègrent les mesures prisent par les factions. De là,
l?approvisionnement en arme et en munitions, toute attaque ou provocation,
toute déclaration de nature à favoriser les hostilités
ainsi que toute tentative d?occuper des positions sur le terrain sont
prohibées.
Pour renforcer cet état de fait, des dispositions
communes sont prises pour le désengagement des groupes rebelles et de
leur réinsertion sociale. Pour ce faire, les exactions sur les civiles
principalement les femmes et les enfants doivent être
arrêtées. Dès lors, ceux-ci doivent être
rétrocédés de leurs biens enlevés par les groupes
armés et, leur liberté notamment de circulation rétablie.
Pour que l?ensemble de ces décisions soit effectif l?Etat a un
très grand rôle à jouer. C?est pourquoi il s?engage tout
d?abord à respecter les termes de l?acte d?engagement ; puis accorder
une amnistie pour fait de guerre. L?Etat s?engage donc à
décréter le cessez-le-feu et s?abstenir de tout appui militaire
national ou étranger.
Tout le travail du gouvernement congolais a consisté
de faire appliquer et respecter les principes de cet acte d?engagement. Mais,
au prise des « agendas idéologiques et des stratégies de
lutte des groupes locaux »155 , il fera recourt quelquefois
à la force pour asseoir la paix. Tel est par exemple l?objectif des
« opération Kimia I » et « opération Kimia II
» lancées en vue de pourchasser les FDLR considérés
comme menace principale à la paix au Nord Kivu.