Dans de nombreux rapports et publications, des ONG comme les
U.N dénoncent des atrocités humaines commises lors des guerres et
autres séries de violences au Nord Kivu. De graves violations des Droits
de l?Homme et du Droit de la guerre sont relevées chez les
belligérants. Viols, assassinats, traitements inhumains et
dégradants, crime de génocide sont des principaux impacts au plan
humain des violences répétitives. En plus d?utiliser les
populations comme bouclier humain, les groupes de rébellion
procèdent à de sévisses corporel
147 Nations Unies-Bureau de la coordination des affaires
humanitaires : Nord Kivu-RD Congo, Rapport mensuel, juin 2011
148 Programme des Nations Unies pour le développement
(unité de lutte contre la pauvreté) : Résumé et
Conditions de vie des ménages au Nord Kivu, PNUD-RDC, mars 2009,
p.5
ignobles. Certaines personnes sont brülées vives,
d?autres décapitées à l?aide d?une machette, d?un couteau
ou d?une lame de rasoir. L?on assiste à des scènes ou des
nouveaux nés sont transpercés à l?aide d?un bois puis
passés à la braise pour être rôti comme de la viande.
Dans ses recherches, Global Witness rapporte l?histoire d?un homme dont les
rebelles du RCD ont d?abord coupé les oreilles, puis les
paupières avant de lui cisailler les lèvres, ceci à l?aide
d?une lame de rasoir. Comme Braeckman149 le souligne, cette
région a atteint le seuil de l?indignation. Le lait est injecté
quelquefois à certaines personnes ; d?autres se voient traîner par
terres à des dizaines de kilomètres avant de trouver la mort. Des
torses atrocement carbonisés, des bras tordus et brûlés
témoignent aussi de cette indignation dont parle Braeckman. Ces crimes
et atrocités sont le plus souvent dirigés vers les femmes et les
enfants principalement. L?essentiel des viols et autres mutilations sont
commises contre les femmes. Individuellement ou en groupes, des soldats
à tour de rôle viols femmes, jeunes filles et parfois des enfants
de moins de 7 ans. En plus d?être violées, leurs organes
génitaux sont mutilés à l?aide des lames de rasoir.
Certaines femmes se voient enfoncées des revolvers dans le vagin avant
d?en recevoir les balles, tandis que d?autres sont déportés vers
des camps de rebelles pour servir comme ménagères et instruments
sexuels des leaders de ces dits groupes avant d?être coupées en
morceaux. Quelques fois, l?on a relevé des scénarios ou des
femmes enceintes sont d?abord violées, puis éventrées. Les
enfants quand à eux sont plus enrôlés et
déportés pour être des soldats. Dans la plupart des cas,
les atrocités les plus idiomes sont perpétrés par ces
derniers. Tout ceci explique qu?environ 4 millions de personnes ont perdu leur
vie suite aux violences au Nord Kivu depuis 1990, quoiqu?il y?ait une certaine
opacité sur les drames en Afrique. L?influence de ces exactions tourne
aussi bien autour de l?aspect psychologique, culturel que physique. A titre
illustratif, suite aux viols, plusieurs femmes développent des phobies
et des traumatismes150. Elles sont dès lors sujettes au rejet
de leur familles voir de leurs époux. Dans ces conditions, elles n?ont
plus autre choix que de vendre leur corps pour survivre. C?est ce qui explique
par exemple qu?à Goma, l?essentiel des prostitués soient des
femmes victimes des viols lors des guerres. Le risque encouru par ces
149 Braeckman, op.cit, pp 149-178
150 Dans les cultures congolaises, les femmes victimes de viols
sont rejetées de facto par leur mari et leur famille. La raison en est
que le viol est un acte de souillure, qui apporte la malédiction. C?est
dans cette optique que très souvent, ces femmes préfèrent
se pendre ou se refugier vers la ville pour chercher de quoi de vivre en
pratiquant la prostitution. Les phobies concernent l?acte sexuel ; car, en
contact avec leur mari ou partenaire, les femmes victimes de viol revivent ces
scènes de viols, ce qui ne les en encourage pas. La conséquence
se situe alors sur le système de procréation et par ricochet sur
la démographie. Pour plus de detail Cf NDI, Mercy :The role of women in
post-conflict peace building in the democratic republic of Congo :case study of
South KivuBukavu.Master thesis presented and defended for the obtention of
academic diploma of Master of Arts in peace and Development, Protestant
University of Central Africa, Yaounde, October 2009
femmes en définitive est la contraction du VIH/SIDA dont
la rumeur de son introduction au sein de la population par les soldats
Ougandais, cours le long des villes du Nord Kivu.
Bien plus, les enfants soldats développent l?esprit de
guerre et ne vivent que par et pour la violence. L?avenir est donc
scellé car, si l?essentiel de la population du Nord Kivu a moins de 15
ans et constitué en grande partie d?enfants soldats, ceux-ci le
retransmettront aux générations qu?ils formeront ; au risque de
la perpétuation de la violence.