Transcender le conflit c?est le dépasser, en trouver
un issue favorable qui satisfait à l?ensemble des parties. La
transcendance en matière de conflits dérive d?une dialectique
contradictoire où, des réflexions sont posées sur le
conflit et des potentielles solutions imaginées dont l?objectif vise au
maximum une issue gagnant-gagnant entre parties. Les scénarios
imaginatifs de la transcendance des conflits dépassent le cadre des
contradictions entre parties tout en évitant des réponses
précipitées, à court terme. Elle propose des options de
gestion des conflits et de prévention de la violence durable et à
long terme. Galtung précise que dans sa conception, la transcendance se
fonde sur les valeurs. C?est pourquoi, tout effort de transcendance doit avoir
pour fond de toile les valeurs.
La non-violence développe et entretient l?aptitude au
pardon. L?amour est sous-tendu par le pardon, la nécessité de
pardonner à l?injustice et le mal présage l?amour.
Pardonner ce n?est pas ignorer le mauvais acte commis, mais
agir de tel sorte que cet acte cesse d?être un obstacle aux relations. Le
pardon est un acte catalyseur qui crée l?ambiance nécessaire
à un nouveau départ et à un recommencement. Ce pardon non
plus ne divise, mais se focalise sur la réconciliation et
l?établissement d?une relation nouvelle. Ainsi, la non-violence,
prônant ce principe est favorable à la paix via une transcendance
positive.
En effet, l?acte mauvais n?exprime pas la nature de
l?être qui le commet car la personnalité est fluctuante
truchée de bon et de mauvais. De mauvais actes peuvent parfois
dériver de l?incompréhension ; ceci doit entrainer une
réduction de la haine.
King affirme que « si nous regardons sous la surface,
sous l'impulsion mauvaise, nous trouvons en notre prochain ennemi ce qu'il y a
de bon et nous constatons que la méchanceté et la malice de ses
actes n'étaient pas une représentation adéquate de tout ce
qu'il est »101. Des sentiments et attitudes tels la peur,
l?orgueil, le préjugé, l?ignorance sont la cause de la haine. Ce
constat amène à aimer l?ennemi et pardonner ses actes à
travers un comportement non violent.
La non violence refuse d?abattre l?ennemi ou de l?humilier,
mais cherche plutôt à le comprendre, à gagner son
amitié. Pour cela, chaque mot et chaque acte contribuent à la
compréhension de l?adversaire et ouvre des voies au dialogue
bloqué par les murailles de la haine. En effet, la haine accroit la
haine et développe une chaine inépuisable. « Rendre
haine pour haine multiplie le haine, ajoutant une obscurité plus
profonde encore à une nuit déjà privée
d'étoiles. L'obscurité ne peut chasser l'obscurité ; seule
le peut la lumière. La haine ne peut chasser la haine, seul le peut
l'amour »102. Aussi, la non violence considère que
la haine produit des effets boomerang. En depis de causer des dommages sur
l?adversaire, la haine a des impacts négatifs sur celui qui le commet.
Les psychiatres expliquent par exemple que les conflits intra personnels sont
enracinés dans la haine. A ce titre, ils pensent que si l?on n?aime pas,
on périt. L?amour est donc la force pouvant transcender des situations
critiques de violence en de véritables havres de paix.