Pour quelle(s ) histoire(s ) d'être(s ) ? Associations 1901, inter relations personnelles et interactions sociales, un art de faire( Télécharger le fichier original )par Jean- Marc Soulairol Université Lumière Lyon 2 - Diplôme des hautes études des pratiques sociales D. H. E. P. S. 2002 |
2.3.2 Développer sa relation sociale ou l'élaboration du sensMaintenant que nous savons comment le membre semble prendre connaissance d'autrui309(*) et comment il semble identifier, prendre conscience de la part réelle310(*), voyons quel est le sens de son engagement qui s'élabore. Pour se faire nous avons suivi deux axes qui nous ont été indiqués par les entretiens et que nous allons appeler "l'éclat de la parole" et "l'utilité sociale". Autrement dit la communication et le bien commun. 2.3.2.1 "l'éclat de la parole" ou de la communication à l'interrelation créative :A maintes reprises, déjà, nous avons fait état de règles relationnelles acceptées tacitement entre les membres de cette association, le civisme qui se caractérisait par le débat et l'écoute ; c'est-à-dire la communication. Nous avons même approché une construction de sens du membre dans ses relations. Fort de tout ce qui précède, nous pouvons aborder une piste qui nous est apparue dans nos entretiens, sous-jacente de sens : de la communication vers la relation sociale311(*). La personne suivante la résume en quelques énoncés : 9è entretien « Lorsque je suis arrivée dans cette ruche, où tout était en l'air, y'avait des bureaux, y'avait des planches, y'avait des fils qui pendaient de partout, et puis chacun arrivait, tombait le blouson, prenait... bon s'occupait... qu'il y avait un branchement à faire. » (l.488) « Fallait pas demander, fallait dire qu'il y avait un branchement à faire » (l.494) Ces énoncés nous indique que l'atmosphère semble telle que la communication tacite qui s'y déroule (« Fallait pas demander, fallait dire ») semble permettre une relation sociale créative (« chacun arrivait, tombait le blouson, prenait... bon s'occupait »). Mais comment déterminer quels sont les éléments qui permettent à des membres de s'investir avec enthousiasme et dynamisme alors que rien n'apparaît dans l'analyse intentionnelle du sens ? Pourtant, à travers la manière dont les adhérents expriment leur perception de la communication dans cette association, nous avons pu déterminer le rôle de celle-ci : un langage qui semble un reflet de la structure des relations sociales. 2è entretien « Les valeurs d'écoute, de solidarité, de transmettre des connaissances, d'échanger, d'accueil, deee... d'apport de connaissances, oui... d'aide... » (l.163) 6è entretien L'esprit d'échange entre les individus, qui me paraît, moi, être la source même du Club, en fait. » (l.870) 7è entretien « L'aide un p'tit peu, donc peut-être aider [...] Le club, c'est un lieu de rencontres, d'échanges. » (l.78) * 309 C'est-à-dire par un codage mental simplifié, ses représentations symboliques. Cf. section p. 103, 2.3.1.1 Les représentations ou la part symbolique. * 310 C'est-à-dire par des repères d'identité. Cf. p. 105, 2.3.1.2 Les repères d'identité et les identifications ou la part réelle. * 311 Voir aussi p. 95, section 2.2.3 Du rapport à la relation sociale. |
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