III-6-2 La mobilisation des fonds dans le cadre d'un
comité de développement
Lorsque l'AEP dans une communauté est
géré par un comité de développement, les
populations et les élites intérieures et extérieures ne
contribuent plus uniquement pour la gestion du point d'eau mais, pour toutes
les actions de développement au sein de ladite communauté.
La mobilisation des fonds parce mode de gestion, se fait
durant l'assemblée générale du comité de
développement. Les sommes exigées sont plus considérables
et varient en moyenne entre 3000 FCFA pour les femmes et 5000 FCFA pour les
hommes. L'apport des élites intérieures et extérieures
représente plus de 75 % du budget total.
Une part de la somme totale collectée est
prélevée pour l'approvisionnement en eau potable. Elle est
confiée à l'organe du comité de développement
chargé des questions d'eau. Cet organe a pour rôle de veiller au
fonctionnement des ouvrages existants et de créer de nouveaux points
d'eau là où le besoin se fait sentir.
Ce mode de gestion est très efficace dans la mesure
où l'argent est toujours disponible en quantité suffisante. Dans
ce système, il n'existe pas de quêtes ponctuelles. En cas de
grosses pannes, on fait appel aux élites extérieures. Les temps
de réaction entre les pannes et les réparations sont
extrêmement courts. Lorsque la cohésion au sein de la
communauté est grande et que la localité dispose de nombreuses
élites importantes, ce système est encore plus performant.
La nécessité de disposer de nombreuses
élites et l'obligation d'entente entre elles, constituent
l'inconvénient de ce système. En outre, le système
maintient les populations dans l'attentisme.
III-6-3 Les contributions ponctuelles
Elles ont cours là où il n'existe aucune forme
d'organisation autour des points d'eau. C'est uniquement en cas de panne que
les populations cherchent à se mobiliser pour y faire face. Le
responsable de la collecte est généralement le chef de quartier
ou la personne qui avait été formée pour la maintenance au
moment de la mise en oeuvre. Dans la réalité, plusieurs
difficultés entravent le recouvrement des fonds. Il s'agit de :
- malentendus ;
- problèmes de personnes ;
- mauvaise foi ;
- manque de volonté, etc.
Le taux de contribution varie en fonction des pannes.
Généralement, la somme nécessaire pour la
réparation est répartie entre tous les ménages de la
communauté. Les sommes à mobiliser ne sont pas toujours
considérables mais, le temps pour le faire est long ; ce qui fait en
sorte que la localité reste pendant longtemps privée d'eau. En
cas de grosses pannes, le point d'eau n'est jamais réparé.
Ce système ne présente que des
inconvénients car le point d'eau finit toujours par ne plus
fonctionner.
CONCLUSION
Les populations du Mbam-et-Inoubou ont développé
plusieurs modes de gestion autour de leurs ouvrages d'approvisionnement en eau
potable. Ces modes de gestion ont des performances différentes et ne
suffisent pas toujours pour pourvoir aux besoins des populations. Toutefois, la
gestion intégrée dans les activités d'un comité de
développement semble apporter des résultats plus efficients dans
la mesure où elle prend en compte non seulement le volet maintenance des
ouvrages, mais également, l'aspect investissement pour la construction
de nouveaux ouvrages.
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