III-2-2 En milieu urbain
En milieu urbain, la présence du réseau SNEC
impose une gestion individuelle du branchement qui a été souscrit
auprès du concessionnaire. L'usager paie mensuellement ses factures sous
peine de suspension d'approvisionnement. Les ménages qui ne sont pas
raccordés au réseau ont recours aux bornes fontaines payantes ou
ils achètent l'eau chez le voisin à raison de 10 FCFA par
récipient de 10 litres.
Les coupures fréquentes d'eau rendent plus complexes
les mécanismes d'approvisionnement. Dans tous les centres urbains du
Mbam-et-Inoubou, le réseau SNEC côtoie les ouvrages d'hydraulique
villageoise (forages, puits aménagés). En cas de coupure, les
populations ont recours aux ouvrages décentralisés situés
en ville ou vont dans la zone rurale se ravitailler.
Il n'existe généralement pas de structure
chargée de la gestion des ouvrages situés en ville.
L'hétérogénéité de la population est le
principal facteur qui handicape la mise sur pied d'un mode de gestion. La
question de l'eau est tellement cruciale en milieu urbain que la
municipalité, les organisations confessionnelles, les ONGs, etc,
prennent en charge les frais de dépannage ou d'aménagement des
ouvrages d'hydraulique.
Il est important de signaler que le taux de raccordement est
très faible (inférieur à 20 %). Les ouvrages
décentralisés d'AEP (forages, puits aménagés,
sources...) constituent un palliatif non négligeable pour
l'approvisionnement en eau des populations urbaines du département du
Mbam-et-Inoubou.
Les points d'eau bien gérés sont ceux qui sont
situés dans des localités où les populations ont
conscience de la nécessité de consommer une eau saine. Cette
prise de conscience collective découle du fait que la ressource est rare
et qu'il y a obligation de préserver ce qui existe. Par contre,
là où l'eau est abondante, les populations n'éprouvent pas
la nécessité de bien s'organiser. Elles ne déploient pas
beaucoup d'effort pour avoir accès à l'eau. Elles savent qu'en
cas de panne, elles peuvent toujours compter sur une source pérenne pour
se ravitailler. La présence de ce type de source dans une
localité est un facteur gênant pour le fonctionnement d'un ouvrage
d'hydraulique aménagé. L'eau y est gratuite et les populations
préfèrent aller puiser cette eau de qualité parfois
douteuse que de contribuer pour le bon fonctionnement d'un forage par exemple.
Elles prétendent que la source a servi des générations
sans problèmes sanitaires. Il serait donc absurde de ne pas s'y
approvisionner alors que son eau est gratuite.
On distingue un mode de gestion propre aux ouvrages
situés dans le périmètre des hôpitaux, des
écoles ou de tout autre bâtiment public. Ces points d'eau qui ne
représentent que 2 % de l'ensemble des ouvrages, sont
généralement construits grâce au financement du BIP, des
associations des parents d'élèves, etc. Pour des
nécessités sociales, ils sont ouverts au public contre une
contribution très modeste et sous une réglementation très
stricte. Les populations environnantes ne sont en aucun cas associées
à la gestion de l'ouvrage. En cas de panne, le responsable du service
public concerné prélève des fonds dans son budget pour
assurer l'entretien. De temps à autre il peut recevoir un appui de la
municipalité.
35 30 25
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20 15
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10 5 0
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Ndikinimeki Bafia rural Bafia urbain Nitoukou Makenene Ombessa
Bokito Deuk
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Source : investigations de terrain
Fig 20: Répartition des modes de gestion des
points d'eau par municipalité
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