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Intercommunalité et gestion participative de l'approvisionnement en eau potable dans le département du Mbam- et- Inoubou (région du centre Cameroun )

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par Louis Merlin TSAMO
Université deYaoundé I Cameroun - Diplôme d'études approfondies en géographie 2008
  

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2- Fondements théoriques des formes d'accessibilité à l'eau

Le secteur de la gestion des ressources en eau connaît actuellement une phase transitionnelle, entre omnipotence de l'État et désengagement progressif de ses administrations, entre domanialité de l'eau et protection des ressources, entre réforme agraire et développement rural. L'enjeu est double : mettre en cohérence les réseaux et les stratégies par la co-construction d'un référent commun, d'une part, et assurer, d'autre part, une place grandissante à des acteurs provenant de la société : associations et entreprises. En effet, le processus de décentralisation confère aux organes administratifs locaux des prérogatives de plus en plus complètes, exigeant des moyens techniques et humains de plus en plus importants auxquels on pallie par le recours à des sous-traitants, souvent des microentreprises.

Si les interventions procèdent par un accroissement de la part d'eau utilisable, tant en jouant sur la dimension anthropique du risque de pénurie que sur sa dimension naturelle, l'approche fait de plus en plus référence aux prérogatives énoncées par les financeurs internationaux : consulter la population et la faire participer aux aménagements pour qu'elle s'approprie leur entretien. C'est ce qui explique quelque peu l'émergence de deux nouveaux modèles de gestion de l'approvisionnement en eau en Afrique en général et en Afrique au sud su Sahara en particulier.

2-1 Du modèle rural au " modèle " de gestion communautaire

La gestion communautaire des ressources naturelles, et plus précisément celle de l'eau doit faire partie intégrante des vastes approches adoptées pour résoudre les problèmes de pénurie. Gérer localement permet de démocratiser et de décentraliser la prise de décisions et l'obligation de rendre compte. Bien orchestrée, la gestion locale donne aux gens (surtout aux pauvres et aux défavorisés) la possibilité de prendre part à des décisions qui façonnent leur avenir. Elle encourage l'intégration du savoir traditionnel aux avancées scientifiques afin de favoriser une gestion efficace et équitable des ressources. Ces moyens devraient permettre que la pénurie d'eau et la dégradation de cette ressource puissent se transformer en approvisionnements durables. (COING H. et al 2000)

Le modèle communautaire est surtout répandu en milieu rural : un collectif d'habitants (généralement un " village "), représenté par un comité ou une association, est responsable

de la fourniture du service de production/distribution de l'eau, à partir d'installations souvent financées dans le cadre d'un projet et presque toujours propriétés de l'Etat. La vente de l'eau est confiée à un fontainier, salarié ou rémunéré à la marge, tandis que le comité (ou l'association) est lié à un prestataire de service pour l'entretien. Les relations entre les différents acteurs sont rarement explicitées dans le cadre d'un document (contrat) écrit.

Les avantages théoriques de ce modèle sont d'assurer la " participation " des populations, c'est-à-dire leur responsabilisation et leur représentation, et la pérennité du dispositif en prévoyant explicitement les modalités de financement du fonctionnement et de la maintenance (tarif) ainsi que celles du renouvellement partiel des installations (épargne placée). Soulignons que la " délégation " demeure ici virtuelle. Ce n'est d'ailleurs pas tant l' " informalité " (absence de document écrit) du contrat qui est en cause que la faible légitimité du système de redevabilités sous-jacent : l'identification des responsabilités, leur répartition entre opérateurs et la construction socio-technique de ces derniers étant inachevées, les règles stabilisant les relations entre acteurs demeurent imparfaitement admises et constamment soumises à contestation.

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