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Intercommunalité et gestion participative de l'approvisionnement en eau potable dans le département du Mbam- et- Inoubou (région du centre Cameroun )

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par Louis Merlin TSAMO
Université deYaoundé I Cameroun - Diplôme d'études approfondies en géographie 2008
  

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2-2 Du modèle urbain au " modèle " de distribution déléguée

La délégation de la distribution aux bornes-fontaines à des gérants privés tend à se généraliser dans les milieux urbains et périurbains d'Afrique noire, où les liens traditionnels sont moins forts, les habitants plus individualistes, et donc les actions communautaires plus difficiles à mettre en oeuvre (Tanawa, 1997). L'entreprise concessionnaire du service de l'eau à l'échelle nationale (qu'elle soit publique ou privée), intègre les fonctions de production, transport et distribution, mais elle externalise le segment aval de la filière.

Les responsabilités liées à la vente au détail de l'eau et à l'entretien des points de distribution sont déléguées à un exploitant généralement privé (parfois associatif). Elles sont généralement consignées dans un contrat écrit plus ou moins détaillé. Imposé au fermier, ou au gérant, par le concédant, ce contrat est plus destiné à préserver les intérêts de ce dernier qu'à assurer la qualité du service aux usagers. Ce service est d'ailleurs souvent assuré par un fontainier, recruté par le gérant, rémunéré par lui (au forfait ou à la marge) et, de fait, exclu de la relation contractuelle formalisée.

Les principaux apports de ce dispositif sont doubles :

· Améliorer le service de proximité en responsabilisant un tiers proche des usagers et potentiellement soumis à leur pression ;

· Alléger les coûts de gestion de l'autorité concédante en délocalisant l'aléa d'exploitation.

Exclues de la contractualisation, les normes de qualité du service de distribution ne sont pas régulées : aucune instance n'est officiellement chargée de définir le niveau des prestations, de les transcrire dans un cahier des charges et de surveiller le respect de ce dernier. Le déficit de cette fonction de régulation est d'ailleurs l'un des traits marquants qui ressort de très nombreuses études de cas. En revanche, la sûreté procurée par le transfert du risque d'exploitation est réelle, toute une série d'outils (caution, rachat de caution, fermeture du compteur) permettant à l'autorité concédante d'encadrer l'activité marchande du délégataire (COLLIGNON B. et al. 1997)

2-3 Dysfonctionnements et rapprochement des deux " modèles "

Les principaux dysfonctionnements identifiés peuvent être classés en trois grandes catégories :

ceux issus de défauts de conception des systèmes de desserte. Effet les technologies mises en oeuvre et les moyens nécessaires à leur entretien sont dans certains cas en inadéquation avec les capacités financières et techniques des populations bénéficiaires.

ceux qui résultent de pratiques antérieures à l'organisation de la gestion déléguée qui, en persistant, viennent en parasiter le fonctionnement. En dépit des changements qui parfois opérés dans les modes de gestion, il arrive que les structures de gestion mises en place n'ont pas toujours la capacité ou les moyens de s'acquitter de la tache qui leur est confiée.

ceux issus d'un fréquent décalage entre la définition formelle des rôles et des fonctions d'une part, les responsabilités et les usages empiriquement construits sur le terrain d'autre part. Ceci se traduit sur le terrain par l'absence de cadre légal (documents écrits et légaux) définissant les rôles de chacun. Cet état de chose ouvre la porte à des dérives pouvoiristes, des abus d'autorités ou encore à des malversations financières.

Face à ces difficultés, la tendance actuelle semble de tenter de tirer " le meilleur " de chacun des deux " modèles ", sans aller jusqu'à une " standardisation " des modèles de gestion des points d'eau collectifs, urbains et ruraux, car les contraintes qui s'y imposent sont trop différentes.

S'inspirant de l'affermage, ces modes d'exploitation nouveaux reposent sur une " désintégration " de la chaîne gestionnaire (plusieurs opérateurs se partagent les rôles), une contractualisation croissante des fonctions (parfois sous la forme d'une cascade de contrats : affermage, vente au détail, entretien) et la recherche de relations triangulaires stables favorisant l'intervention d'un tiers dans la régulation du service.

Cette étude s'inscrit en droite ligne des deux modèles de gestion ci-dessus évoqués. En effet, en milieu urbain, nous examinerons et ferons une évaluation des caractéristiques, des performances et des limites du modèle de distribution déléguée. En milieu rural, l'approche sera plutôt axée sur une évaluation du modèle de gestion communautaire qui est le plus utilisé par les populations du département

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci