2.2.2 La nouvelle politique monétaire
(après 1990)
A partir de 1991, la BEAC assouplit progressivement la
nature dirigiste de sa politique monétaire sur plusieurs fronts
:
v' elle abandonne sa politique d'encadrement du
crédit qui lui permettait de contrôler le volume de crédit
à l'économie et d'agir sélectivement sur sa distribution.
Cette politique présentait le défaut intrinsèque de figer
la situation relative des banques en entravant le développement des
banques les plus dynamiques et en compromettant celles nouvellement
créées ;
v' elle modifie sa pratique de réescompte qui
manquait de souplesse pour les banques car l'échéance des effets
ne correspondait pas nécessairement à la durée de leurs
besoins de trésorerie et fait recours au système d'avances sur
titres, plus souple, dont le plafond trimestriel est fixé par pays et le
taux d'intérêt par le Gouverneur de la banque
centrale.
v' elle institue en juillet 1991, la programmation
monétaire dans chaque Etat ;
v' elle créé en juillet 1994 un
marché monétaire sous-régional avec un compartiment
interbancaire, qui permet ainsi aux banques confrontées aux besoins de
liquidité, de pouvoir combler leur déficit auprès de
celles disposant de liquidités en excès, à des conditions
librement débattues et sous le contrôle de la banque centrale. Le
marché interbancaire constitue avec le système d'avances sur
titres, les deux seules voies de refinancement des banques ;
v' elle libéralise partiellement les taux
d'intérêt sur les dépôts et les crédits en
adoptant deux taux d'intérêts jouant le rôle de bornes
notamment un Taux Créditeur Minimum5 (TCM) et
5 Les taux
d'intérêt créditeurs sont les taux qui
rémunèrent les dépôts de la clientèle. Le TCM
est de 5 % en 2004.
un Taux Débiteur Maximum6 (TDM) et
fixés par le Gouverneur de la banque centrale. Le TCM s'applique
obligatoirement dans le cas de placements à moins d'un an et d'un
montant inférieur à 5 000 000 F CFA. A l'exception de ce type de
placement, les banques fixent librement leurs taux créditeurs. Pour les
opérations de crédit à la clientèle,les banques
sont autorisées à fixer librement leurs taux débiteurs
dans la limite du plafond fixé par la banque centrale.
La politique de libéralisation
financière a consisté également à reformer le
dispositif de supervision des établissements de crédit notamment
à travers les conventions du 16 Octobre 1990 et du 17 janvier 1992
portant création de la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC)
et harmonisation de la réglementation bancaire en Afrique
Centrale.
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