2.2 La politique de libéralisation
financière
La crise qui a profondément bouleversé
le système bancaire de la CEMAC à la fin des années 80 et
dans les premières années de la décennie passée, a
conduit les autorités avec le concours des institutions de Bretton
Woods, à mettre en oeuvre une nouvelle politique de
libéralisation financière comportant essentiellement deux volets
dont l'un monétaire et l'autre bancaire.
Sur le plan monétaire, une nouvelle politique
monétaire est mise en place portant sur l'abandon du contrôle
direct du crédit au profit de mécanisme d'intervention plus
respectueux du marché, la remise en cause partielle de la fixation
administrative des taux débiteurs et créditeurs des banques, et
la modernisation du système financier par la création d'un
marché interbancaire.
Sur le plan bancaire, la politique de
libéralisation financière a consisté, d'une part, à
créer une instance supranationale de contrôle de l'activité
bancaire notamment la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC) et,
d'autre part, à renforcer les règles prudentielles.
2.2.1 La politique monétaire avant 1990
La politique monétaire est un ensemble de
mesures prises par la banque centrale, visant à faire varier la
quantité de monnaie présente dans l'économie afin d'agir
indirectement sur la valeur de la monnaie nationale, sur la production,
l'investissement, la consommation et l'inflation4.
Les instruments de politique monétaire
utilisés par la BEAC avant 1990 concernent notamment les taux
d'intérêt, le contrôle quantitatif du crédit, et le
contrôle sélectif du crédit.
a. La politique des taux
d'intérêt
Jusqu'en 1990, trois taux sont applicables par la BEAC
dans ses concours aux banques: le taux d'escompte normal, le taux d'escompte
préférentiel et le taux de pénalité. Le taux
d'escompte préférentiel concerne essentiellement les
crédits de campagne, les crédits aux PME nationales, et les
crédits aux organismes sans but lucratif. Il vaut 5 % en 1987 et 6,5 %
en 1989. Le taux de pénalité s'applique en cas de violation des
normes de plafonnement établies. Il vaut 16 % en 1987.
4 Encarta 2006
b. Le contrôle quantitatif du
crédit
Cette politique dite d'encadrement de crédit
consiste pour la BEAC à limiter le volume de crédit à
l'économie en fixant des normes aux crédits distribués par
les banques, et en plafonnant le refinancement des banques par la banque
centrale ainsi que les concours de la banque centrale aux trésors
nationaux.
c. Le contrôle sélectif du
crédit
Il s'agit d'une politique sélective du
crédit adoptée par la BEAC, qui s'appuie sur trois instruments :
les taux d'intérêt différenciés, la
sélectivité des plafonds de réescompte et les limites
individuelles. La BEAC cherche à travers cette politique, à
apporter un appui aux secteurs jugés prioritaires constitués par
les Petites et moyennes entreprises (PME) nationales, les campagnes agricoles,
l'habitat social, etc....
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