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évaluation socio- économique du conseil aux exploitations agricoles mise en oeuvre par l'Association pour le Développement des Exploitations du Centre(adeac), Akonolinga (Centre Cameroun )

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par Nestor Ngouambé
Universite de Dschang - Ingénieur agronome 2008
  

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4.3.2.3 L'analyse économique

La mise en oeuvre de ce module n'a pas été facile tant pour les animateurs que les paysans. Puisqu'il fait appel aux calculs surtout arithmétiques et à une grande vigilence. Ce module s'articule autour de la détermination du profit, le choix des spéculations rentables, la répartition du revenu dans le ménage, l'élaboration du budget, du bilan et du compte d'exploitation prévisionnelle. Le choix des cultures a été fait à la fin d'une série de calculs des marges brutes de chaque spéculation. Les critères de choix des cultures étaient : la durée du cycle végétal, le nombre de jour de travail, le coût total de production, et le revenu total de la culture. Les paysans considèrent comme culture rentable, celle qui a un cycle végétal relativement court, occupant moins de temps et bon marché c'est-à-dire est vendu à temps à un bon prix.

Tous les points importants de ce module ont été enseignés. Puisque, 64 % ont traité la détermination du profit, le choix des spéculations rentables et l'élaboration du budget, du bilan et du compte d'exploitation. 21 % ont traité uniquement la répartition du revenu, 6 % ont traité uniquement la détermination du profit, 3 % uniquement le choix des spéculations et seuls 2 % des paysans ont traité tous les points de ce module. Les paysans ayant traité tous les points de ce module sont tous de Mingeumeu. Aussi, 4 % des paysans, tous de Mvan et Ndibidjeng, n'ont rien fait de ce module. La figure 9 ci après présente une répartition des points traités en fonction des zones d'interventions.

zone d'intervention

Mvan Dibidjeng Mingeumeu Ondeck Ndéllé

100,0%

80,0%

20,0%

0,0%

Pour-cent

60,0%

40,0%

Légende :

1 et 2 : détermination du profit, choix des spéculations, élaboration du budget, bilan et compte d'exploitation.

1-2 et 3 : tous les points prévus dans ce module

Figure 9: Points essentiels traités par les paysans dans le module analyse économique

Chaque paysan a retenu quelque chose dans ce module. Mais ce sont les plus éduqués qui ont le plus retenu. Ceci est dû aux opérations de calcul qui dérangent la plupart de ces paysans. Ainsi 73 % des paysans savent comment déterminer le profit net, établir un budget, bilan et compte d'exploitation, et choisir les cultures les plus rémunératrices. Parmi ces paysans, se trouvent ceux qui ont le probatoire, près de 85 % des titulaires du BEPC et 45 % titulaires du CEPE. Neuf pourcent des paysans enquêtés savent calculer leur profit et élaborer leur budget ; parmi eux, 5 % ont le BEPC et 15 % ont le CEPE. Huit pourcent d'entre eux ont retenu soit comment déterminer le profit, soit comment élaborer le budget et le bilan, soit comment choisir une culture rentable. Parmi eux, 10 % ont le BEPC et 20 % ont le CEPE. Enfin 10 % des paysans n'ont rien compris sur ce module tous ayant le CEPE et représente 20 % des titulaires du CEPE.

Au terme de la formation, la plupart des paysans (87 %) ont déclaré avoir mis en pratique les enseignements reçus et les autres (13 %), affirment ne pas voir estimer

l'importance de connaître son profit ou faire le budget. Les paysans appartenant à cette deuxième catégorie sont les personnes âgées ayant plusieurs personnes à charge et qui cultivent d'abord pour l'autoconsommation. Bien que la majorité des paysans appliquent les connaissances acquises dans ce module, tous affirment rencontrer des difficultés lors de leur application. Parmi ces dernières, ils ont cité la difficulté de considérer la main d'oeuvre familiale comme rémunérée, la difficulté de déterminer les jours de travail consacrés à une culture donnée, la difficulté dans l'estimation de la proportion de récoltes qui est autoconsommée, etc. C'est à cause de ces difficultés que chaque paysan a apporté des modifications par rapport à ce qui a été enseigné.

Quatre vingt quatorze pourcent des paysans ont dit avoir modifié les fiches proposées par les animateurs parce que jugées trop complexes et difficiles à comprendre surtout les fiches de recettes et de dépenses. Ces paysans ne tiennent donc pas compte de la valeur de leur main d'oeuvre ni de celle du terrain qu'ils exploitent ; ils remplacent tout ceci par le coût du défrichage, de l'abattage et du dégagement. D'autres ne tiennent pas compte des intérêts sur leur épargne.

Les paysans appliquant l'analyse économique dans leur exploitation ont en majorité (70 %) un registre où ils mentionnent toutes les transactions (des récoltes et d'argent). Certains évaluent le profit uniquement pour les cultures vivrières (ce sont les jeunes et les femmes) ou uniquement pour les cultures de rente (cacao et café pour les vieillards et banane plantain pour les jeunes et les femmes) ceci parce que ce sont les cultures qui leur génèrent le plus de revenu.

En cas de difficultés dans l'application de ce module, seuls 9 % des paysans retournent chez l'animateur ; chacun essayant à son niveau de les résoudre. Certains négligent juste ce qui dérange tels que l'inclusion de la main d'oeuvre comme rémunérée. Ce faible pourcentage peu s'expliquer par le fait que les paysans n'aiment pas qu'une autre personne connaisse ce qu'ils gagnent.

En somme le CEF à Akonolinga n'a pas été mis en place comme dans le Nord Cameroun. La formation des paysans s'est faite en un temps très court, ce qui n'a pas permis aux uns et aux autres de se rattraper. Trois modules ont été enseignés et mis en application par les paysans même si la majorité des paysans ont du mal à appliquer l'analyse économique dans leurs exploitations. L'application du CEF s'est véritablement faite en début de campagne 2007 puisque en 2006, les paysans suivaient encore les formations. Il n'y a que quelque uns qui ont appliqué le CEF à la seconde campagne de 2006. Ce n'est donc qu'à la fin de la

campagne 2007 et en début de l'année 2008 que les paysans perçoivent les premiers effets du CEF.

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