4.4. Syndromes neurologiques paranéoplasiques
(SNP)
Les syndromes neurologiques paranéoplasiques
[5] (SNP) sont rares et définis par
la survenue aiguë ou subaiguë d'un syndrome neurologique
associé à un cancer (Cf annexe 2). Les troubles neurologiques
précèdent dans la grande majorité des cas la
découverte de la tumeur.
Lorsque le diagnostic de SNP est posé, le premier temps
de la prise en charge est carcinologique. L'urgence est, en effet, de mettre en
évidence le cancer et le traiter. Depuis la description des anticorps
onco-neuronaux (AON), le diagnostic de SNP a été facilité
par la possibilité de rechercher ce marqueur immunologique. Le type
d'AON, associé à un SNP particulier, guide aussi sur le type de
cancer à rechercher.
L'existence d'un anti-Yo (cf annexe 3) chez une patiente
présentant un tableau d'ataxie cérébelleuse subaiguë
affirme la présence d'un cancer gynécologique et, avant tout, un
cancer de l'ovaire [5], le SNP dans ce cas c'est le
dégénérescence cérébelleuse subaiguë
paranéoplasique.
On peut distinguer deux groupes
[1] de dégénérescences
cérébelleuses subaiguës paranéoplasiques. Dans le
premier groupe, les signes neurologiques et anatomopathologiques restent
circonscrits au cervelet et sont alors généralement
associés aux anti-corps anti-Yo, Aux anti-Tr,Aux anti-CV2, Ou aux
anti-VGCC. Fréquemment, aucun anticorps n'est retrouvé. Dans le
deuxième groupe, les troubles débutent par un syndrome
cérébelleux mais s'étendent rapidement à d'autres
groupes neuronaux pour donner un tableau
d'encéphalomyélonévrite. Dans ce cas, les anticorps
détectés sont généralement les anti-Hu.
Les symptômes cliniques peuvent s'installer en quelques
heures ou quelques jours, ou parfois être plus insidieux.
Anxiété et dépression sont généralement les
troubles les plus précoces, mais le trouble caractéristique est
l'atteinte de la mémoire antérograde avec oubli à mesure.
Les autres manifestations cliniques possiblement associées sont
l'agitation, la confusion, l'hypersomnie, les hallucinations et les crises
convulsives partielles ou généralisées. Certains de ces
troubles peuvent initialement masquer les troubles de la mémoire
antérograde caractéristiques de
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Wassim CHEHADE-Diplôme Interuniversitaire
« Psychopathologie De La Personne Agée »
TOURS
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l'affection. Le LCR peut comporter une lymphocytose
modérée et /ou une hyperprotéinorachie.
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