3.3. Comptes nationaux par pathologie :
A la demande de la direction de la recherche, des
études, de l'évaluation et des statistiques du ministère
de la santé français, le centre de recherche, d'études et
de documentation française en économie de la santé (8); a
mis au point cette méthode de construction de comptes de la santé
par pathologie pour l'estimation des dépenses de soins.
Mais selon l'approche de Paris et Renaud (8), il semble presque
impossible de chaîner avec rigueur toutes les pathologies et leurs
complications ; car dans la plupart des sources, seul le motif ou le
diagnostic relatif à la consommation de soins
observés est indiqué sans référence
à l'affection qui peut éventuellement en être à
l'origine.
Ainsi, ils privilégient une approche par appareil que par
pathologie.
Pour ce qui nous concerne, nous pouvons constater que les
maladies fébriles sont plus fréquentes chez les enfants <5ans,
les enfants >5ans, les femmes non enceintes et chez les hommes adultes. Chez
les femmes enceintes, les maladies obstétricales et
gynécologiques sont les plus fréquentes.
De plus, nous constaterons que du point de vue coût, les
maladies fébriles sont à l'origine des plus grandes
dépenses tant pour les enfants de moins de 5ans, les enfants de plus de
5ans, les hommes et les femmes enceintes. Pour les femmes non enceintes, ce
sont les maladies chirurgicales qui coûtent le plus chers.
Selon Paris et Renaud, la répartition des
dépenses de santé par grande catégorie diagnostique place
plutôt en première position les maladies de l'appareil
circulatoire, les troubles mentaux et les affections de la bouche et des dents,
etc.
Il faut noter que cette divergence dans la classification des
pathologies, est fonction du contexte épidémiologique selon les
états ou les continents.
A ce niveau, il serait également judicieux de relever
l'usage des comptes nationaux par le PHRplus ou partenaires pour la reforme du
secteur de la santé (organe de recherche créée par
l`USAID) pour comprendre le financement de certains programmes
spécifiques tels que : le programme de santé de la reproduction
(14) et les programmes de lutte contre le SIDA (15).
3.4. Présentation des dépenses des
employeurs ;
Les observations faites au niveau de ce point nous indiquent
que certaines entreprises telles que la BCC et la RVM sont contraintes de
rembourser des montants énormes pour les soins de santé de leurs
agents ; en rapport avec les offres de services de santé publiques ou
privés.
A ce sujet, on a pu constater que les montants de
remboursements les plus importants sont payés surtout par les
entreprises publiques ; et qu'un agent dans les entreprises publiques
coûte plus cher à son entreprise qu'un agent dune entreprise
privée.
Cette étude devrait inviter les employeurs à
réfléchir sur les formations médicales avec lesquelles des
conventions médicales doivent être signées car on a pu
constater que les formations médicales privées taxent leurs
services plus chers que les formations médicales publiques.
Toutefois, il ne faudrait pas négliger le fait que
l'état de vétusté avancée de l'infrastructure des
formations médicales publiques, l'absence d'un équipement
matériel adéquat sont autant de griefs à l'origine de la
baisse de leur taux de fréquentation, et au recours à des
formations médicales privées offrant un meilleur cadre
d'accueil.
Il est semble paradoxal qu'une entreprise disposant de son
propre centre médical pour réduire sa dépendance
vis-à-vis d'autres formations médicales et les frais importants
de remboursement, puisse encore enregistrer d'énormes montants pour les
soins médicaux.
A cet effet, il est difficile d'attribuer cette situation
à un problème de risque moral ou de demande induite ; d'autant
plus que le déblocage des fonds par l'entreprise peut s'avérer
bénéfique pour plusieurs.
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