3.2. Présentation des dépenses de
santé avec leurs implications :
Pour ce qui est des dépenses de santé, diverses
observations furent relevées telles que :
+ Les frais liés aux consultations médicales et
aux ordonnances médicales, de manière générale sont
plus élevés chez les enfants de moins de 5 ans ; alors qu'ils
sont plus faibles pour les femmes enceintes (cfr. Tableaux 21 et 22).
Cela peut se concevoir aisément lorsqu'on sait que les
enfants < 5ans constituent la catégorie du ménage avec le plus
de cas d'épisode -maladie (soit 36,5%)
De plus, pour les femmes enceintes représentent la
catégorie présentant le moins de cas d'épisode- maladie
(soit 5.5%).
Mais la faiblesse des dépenses pour les frais pour
cette catégorie, peut s'expliquer aussi par le fait que les femmes
enceintes bénéficient dans les formations médicales
publiques ou d'Etat du district d'une attention particulière lors des
consultations prénatales (CPN), grâce à l'appui de l'UNFPA
qui fournit de nombreux intrants aux formations médicales ; et qui en
contre -partie, leur exige la réduction du coût des soins de
santé pour ce groupe à risque.
Nonobstant cet avantage, des efforts doivent être
fournis pour les femmes enceintes car le rapport SNIS 2004 du DS de Boma
indique des taux d'utilisation des services de CPN de 77.6% pour la ZS urbaine
et 29% seulement pour la ZS rurale.
Pour revenir sur les enfants<5 ans, des efforts peuvent
également être fournis par les décideurs pour faciliter
l'accès aux soins pour ce groupe à risque (constituant 19% de la
population) très exposé à des problèmes de
santé ; dans le sens de la réduction du coût des soins.
Cela pourra permettre aux décideurs politiques du district
de demeurer dans la droite ligne des objectifs du millénaire pour le
développement relatifs à la santé.
+ Pour rester dans le domaine des femmes enceintes, le rapport
annuel 2004 du district sanitaire de Boma signale un taux d'utilisation des
services de CPN de 63,5% (11).
A cet effet, notre étude a permis de révéler
que ses femmes devaient en moyenne payer 12450FC pour un accouchement soit
28$US.
+ On constate aussi dans ce travail que très peu de
ménages peuvent faire face à des problèmes de santé
dont le coût est supérieur à leurs revenus mensuels moyens
; malgré les différentes activités de survie
relevées ci -haut.
Dans sa publication relative à la santé et la
pauvreté (12), l`OCDE souligne également ce fait en affirmant que
les ménages a revenu moyen risque de s`appauvrir si un membre de famille
souffre d`une maladie grave nécessitant des soins coûteux, ou si
l`un des apporteurs de revenu ne peut plus travailler parce qu`il est
malade.
Il suggère ainsi des mécanismes de mutualisation et
de partage des risques de maladie, selon des dispositifs communautaires
adaptés aux pays pauvres.
De GRaeve,Schokkaert, cantillon et al.(13) signale que la
Belgique connaît un système plus progressif que la plupart des
autres pays dans ce sens que , la part moyenne du revenu dépensée
pour les dépenses de soins de santé est égale pour tous
les groupes de revenus.
L'idéale serait donc l'atteinte de ce niveau pour
résoudre nos problèmes de santé et assurer une
équité dans le financement des soins de santé.
+ Ce travail ne relève aucune relation significative
entre le niveau d'étude du chef de ménage, sa profession, son
statut matrimonial, sa ZS d'origine et la part du revenu mensuel moyen
alloué aux soins de santé.
Cela se comprend parfaitement lorsqu'on sait que la crise
socio-économique que traverse notre pays n'épargne aucun secteur
ni aucune couche de la société.
+ On ne note aucun impact de l'Etat en milieu rural pour
l'appui de la population dans le paiement des frais médicaux des
ménages ; le système d'ayants droit n'existant plus.
+ On relève aussi que 3% des ménages sont
obligés de s'endetter pour payer leurs soins ; et parmi eux la
majorité vit en milieu urbain.
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