4.4.2- Variation spatio-temporelle du régime
alimentaire du Héron garde-boeufs
> Variation du régime alimentaire du
Héron garde-boeufs entre les deux zones d'étude
De même que pour la Cigogne blanche, les
coléoptères viennent en tête du régime alimentaire
du Héron garde-boeufs dans la zone d'El Madher avec 36,97 %, mais leur
taux n'est pas trop loin de celui des orthoptères (27,29 %), suivis par
les hyménoptères, représentés essentiellement par
la famille des Formicidae, avec une abondance de 18,69 %, et les
dermaptères avec 13,87 %.
A Merouana, les coléoptères et les
orthoptères enregistrent des valeurs relativement proches avec
respectivement 41,83 % et 39,69 %. De même pour les
hyménoptères et les dermaptères qui ont aussi des
proportions proches (8,82 % et 7,29 %).
Nous avons noté également, en plus des
aranéides (1,24 %) et des mantoptères (0,66 %), l'importance de
l'ordre des rongeurs consommé avec 0,42 % à El Madher, et
l'importance des blattoptères (0,71 %) et des mantoptères (0,38
%) à Merouana, soulignant, de ce fait, la diversification du
régime alimentaire de B. ibis.
Nos résultats sont comparables à ceux de
BOUKHEMZA (2000) qui a signalé l'importance des
coléoptères, des orthoptères, des
hyménoptères et des dermaptères. Les différences
dans les taux de consommation de chacun de ces ordres dans différentes
localités sont également notées par cet auteur tout en les
associant à l'entomofaune locale, reliée ellemême,
étroitement aux types de milieux existants dans chaque localité.
Ainsi, à titre d'exemple, à Drâa Ben Khedda, où les
oiseaux ont consommé plus de coléoptères, la dominance des
prairies dans cette région a favorisé leur abondance. Alors
qu'à Baghlia, au contraire, les cultures basses et les friches sont des
milieux très riches en orthoptères, ce qui a favorisé leur
forte consommation.
> Variation temporelle
Concernant la variation mensuelle, nous avons noté un
maximum de consommation de coléoptères au mois d'avril à
El Madher, et aux mois de février et de mars à Merouana. Le
minimum de consommation des coléoptères est enregistré au
mois d'août dans les deux zones d'étude, période durant
laquelle les orthoptères enregistrent leur maximum de consommation. Les
dermaptères sont présents durant toute la période
d'étude, alors que les hyménoptères sont surtout
consommés aux mois de septembre, de décembre et de janvier
à El Madher et aux mois de novembre et de février à
Merouana.
Généralement, la consommation de ces
différents ordres est très fluctuante d'un mois à un autre
; si la consommation d'un ordre diminue elle est compensée par un autre
ordre et ceci conformément à leur phénologie.
Ces observations concordent avec nos résultats
concernant les disponibilités alimentaires et leur variation, et sont
mentionnées également par BOUKHEMZA (2000), dans la vallée
de Sébaou (Tizi-Ouzou).
Il est à signaler l'importante consommation des
rongeurs par B. ibis, notamment aux mois de novembre et de
décembre. Selon SI BACHIR (2007), pendant cette période rude
(baisse de températures et rareté des insectes qui entrent en
diapause), l'espèce s'alimente des proies les plus grosses et
vraisemblablement plus énergiques pour compenser les efforts
déployés lors des longs déplacements. Ce dernier auteur
rajoute que le régime alimentaire du garde-boeufs est sujet de
variations considérables, non seulement d'une région à une
autre mais également d'une manière saisonnière dans la
même région.
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