4.4- Variation spatio-temporelle du régime
alimentaire des deux échassiers
4.4.1- Variation spatio-temporelle du régime
alimentaire de la Cigogne blanche
> Variation du régime alimentaire de la
Cigogne blanche entre les deux zones d'étude
Le régime alimentaire de la Cigogne blanche varie
sensiblement entre les deux zones d'étude. A d'El Madher, ce sont les
coléoptères qui dominent le régime alimentaire de
l'espèce avec une abondance de 56,21 % suivis par les orthoptères
(30 %) et les dermaptères (11,67 %). A Merouana, les orthoptères
viennent en premier lieu avec 75,4 %, suivis par les coléoptères
(22,5 %) et les dermaptères (1,31 %).
L'indice de similitude de SORENSON calculé entre les
deux zones d'étude est de 75,59. Ceci signifie qu'il existe une grande
similitude entre les deux stations.
Il est à signaler que la plupart des auteurs que nous
avons consulté ont fait leurs études dans un seul lieu
d'échantillonnage. Néanmoins, nos résultats concordent
avec ceux de BOUKHEMZA (2000), dans la région de la Kabylie du
Sébaou (Tizi-Ouzou), qui a mis en évidence la dominance des
coléoptères, des orthoptères et des dermaptères
tout en signalant des différences dans leur consommation entre trois
localités différentes. A titre d'exemple, en 1992 les cigognes de
Boukhalfa et de Tdmaït ont consommé d'importantes quantités
de coléoptères tandis que celles de Drâa Ben Khedda ont
préféré les orthoptères. D'après ce dernier
auteur, ces variations reflètent les différences de l'entomofaune
locale.
> Variation temporelle
En plus de la variation constatée entre
localités, les principaux ordres composant le régime alimentaire
de la cigogne fluctuent d'un mois à un autre dans la même
localité.
A El Madher, les coléoptères enregistrant le
taux le plus élevé, sont surtout plus dominants aux mois de mars,
avril et mai. Ils sont remplacés par les orthoptères durant les
mois de juin et de juillet. Alors qu'à Merouana, les orthoptères,
dont les deux sous ordres Caelifera et Ensifera, sont
présents avec des fréquences presque semblables, dominent le
régime alimentaire de C. ciconia durant tous
les mois d'étude dépassant 51 % de l'effectif total avec des taux
élevés aux mois de février et de juillet.
Les dermaptères, représentés
essentiellement par l'espèce Anisolabis mauritanicus
noté avec une occurrence très élevée (76 %),
atteignent leur maximum aux mois de mars et de mai à El Madher et au
mois de juin à Merouana.
Ces résultats sont en relation avec les
résultats des disponibilités alimentaires, dans lesquels nous
avons noté un taux élevé de coléoptères,
plus de 30 % des invertébrés échantillonnés, durant
les saisons hivernale, estivale et automnale, et un taux faible en
été avec 11 % seulement. Contrairement aux orthoptères,
qui notent un taux plus élevé en été (3,21 %) et en
automne (1,99 %), un taux faible au printemps et une absence en hiver.
BOUKHEMZA (2000) a noté, sur deux années
successives 1992 et 1993, une augmentation considérable dans la
consommation des coléoptères par la cigogne depuis son
arrivée, pour atteindre un maximum au mois de mai. Les
coléoptères sont relayés, par la suite, par les
orthoptères, notamment au mois de juillet. Concernant les
dermaptères, ce dernier auteur a mentionné encore des
résultats similaires aux nôtres. Cet ordre est noté avec un
taux élevé au mois de mars, en 1992, et aux mois d'avril et de
juin en 1995.
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