4.4- Macération des pelotes par voie humide
Chaque pelote est macérée
séparément dans une boite de Pétri contenant de l'eau
additionnée de quelques gouttes d'alcool pour aseptiser le milieu et
éviter les mauvaises odeurs (Fig. 12e et f). A l'aide de pinces
entomologiques et sous une loupe binoculaire, sont séparés les
différents fragments que contient la pelote triturée
(têtes, thorax, élytres, pattes, fémurs, mandibules,
écailles, agglomérat de poils, ...) et mis dans une autre boite
de Pétri sur laquelle sont mentionnées les indications de
l'espèce, le numéro de la pelote, la date et la région de
collecte (Fig. 13).
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a- Mensurations d'une pelote de rejection de la Cigogne
blanche.
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b- Mensurations des pelotes de rejection du Héron
garde-boeufs.
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c- Balance utilisée dans la pesée des pelotes.
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d- Pelotes numérotées, datées et
conservées dans des cornets en papier.
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e- Macération de la pelote par voie humide.
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f- Trituration de la pelote.
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Figure 12- Différentes étapes suivies
dans le traitement au laboratoire des
pelotes étudiées.
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Pelote de la cigogne contenant des fragments
de coléoptères et des plumes.
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Pelote du héron garde-boeufs contenant des fragments
de coléoptères et d'orthoptères.
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Pelote de la cigogne contenant des poils et des fragments de
coléoptères.
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Pelote du héron garde-boeufs contenant des fragments
d'orthoptères.
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Pelote de la cigogne contenant des
mandibules d'orthoptères.
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Pelote du héron garde-boeufs contenant des fragments
de coléoptères.
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Figure 13- Exemple des fragments de proies
détectés dans les pelotes de rejection des deux
échassiers.
Sur l'ensemble des lots récoltés (136 pour la
cigogne et 957 pour le garde-boeufs), seules les pelotes fraîches et non
fragmentées (96 pour la cigogne et 110 pour le garde-boeufs) ont fait
l'objet de la trituration.
4.5- Détermination et comptage des items
Le suc gastrique très fort des modèles
biologiques étudiés ne laisse que peu de traces des restes des
proies vertébrés tels les poissons, les reptiles et les
mammifères (BREDIN, 1983 ; BANG et DAHLSTROM, 1987-2006). Aussi, les
proies à téguments mous comme les annélides, les
mollusques sans coquilles et certaines larves d'insectes sont peu
décelables. La détermination des fragments retrouvés dans
les pelotes reste très délicate du fait que les parties
observées soient souvent incomplètes et/ou
dénaturées.
L'identification des premiers fragments a été
rendu possible grâce à leur comparaison avec la collection des
fragments des insectes confectionné au laboratoire d'écologie et
environnement de l'université de Béjaia avec la précieuse
collaboration de Mme GHARBISALMI R. et du Dr MOULAI R.,
et grâce à leur comparaison avec les individus entiers
collectés par la méthode d'échantillonnage des
disponibilités alimentaires. La détermination de la
majorité des items a été faite par le Dr SI
BACHIR du département de Biologie de l'université de Batna, qui a
poussé la détermination systématique des items
jusqu'à l'ordre, la famille et parfois même jusqu'au genre et
l'espèce.
L'identification des proies invertébrées,
notamment celle des insectes, la classe la plus dominante tant en
espèces qu'en nombre, repose sur la reconnaissance simultanée de
plusieurs fragments chitineux comme les têtes, les thorax, les
élytres, les cerques, les fémurs, les tibias et les mandibules.
Le nombre d'individus de chaque espèce est déterminé
principalement par le nombre de têtes ou de thorax. Aussi, lors du
comptage des élytres, des mandibules et des cerques, le nombre
d'appendices gauches et droits est pris en considération.
Pour les proies non entomologiques, les coquilles restent le
seul critère d'identification des mollusques, chaque fois que cette
présence est révélée dans une pelote nous comptons
un seul individu. La présence de plusieurs apex de coquilles permet de
compter le nombre d'individus où chaque apex représente un
individu (BOUKHEMZA, 2000).
Les arachnides se différencient des autres classes par
la présence d'un céphalothorax muni de chélicères,
de pédipalpes et de pinces (VACHON, 1952). Les myriapodes sont
reconnaissables grâce au nombre important des pattes portées par
l'abdomen et des mandibules fines et pointues. Pour les batraciens, les
reptiles et les mammifères, la présence
respectivement d'un tégument, d'une écaille ou d'un
agglomérat de poils correspond à un individu.
L'identification des petits mammifères s'appuie sur
l'analyse micrographique des poils qui se base sur la spécificité
des empreintes des poils (DAY, 1966 ; KELLER, 1978-1980 ; FALLIU et
al., 1979 ; DEBROT et al., 1982 ; HAMDINE, 1990).
Pour identifier l'espèce proie à laquelle
appartiennent les poils retrouvés dans les pelotes de
régurgitation, nous avons procédé à des montages de
poils. Afin d'effectuer de bonnes observations, nous avons suivi les trois
étapes suivantes (ANNA et al., 1993 in ZENNOUCHE,
2002) :
- Macération du poil à l'eau chaude pendant 5
à 10 mn puis séchage à l'aide de papier filtre pour
éliminer les impuretés et la matière grasse et afin de
séparer les poils les uns des autres.
- Immersion du poil dans l'alcool à 70 % pendant 60 mn
afin de dissoudre les impuretés et éliminer les corps gras
résiduels.
- Séchage du poil avec de l'éther afin de faire
disparaître toute trace de graisse.
Après le rinçage, nous déposons les poils
sur du vernis à ongles transparent étendu en fine couche sur une
lame de verre. Une fois le vernis est séché, on arrache les poils
et on observe l'empreinte laissée sous le microscope optique au
grossissement (X10 et X40). La détermination est réalisée
par le Dr SI BACHIR avec consultation d'un Atlas des poils de
mammifères (DEBROT et al., 1982).
La consommation des poissons se traduit par la présence
d'écailles dans les pelotes, alors que les plumes révèlent
la consommation d'oiseaux. Un seul individu est pris en considération
quand des écailles ou des plumes sont présentes dans une pelote
de réjection.
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