8.3- Accouplement
L'accouplement a lieu sur le nid, et il n'existe qu'une seule
nichée par an (WHITFIELD et WALKER, 1999). Les accouplements sont
exécutés sur l'aire, debout le mâle sautant sur la femelle
en s'accrochant les pattes sur les épaules avant de s'accroupir en
battant des ailes, tandis que caresse du bec le cou de l'autre
(CREUTZ 1988 ; SILLING et SCHMIDT 1994). Selon SCHMITT (1967) in AMARA
(2001), un accouplement dure à peu près sept secondes, le couple
peut procéder à deux accouplements successifs.
8.4- Sites de nidification et construction du nid
La Cigogne blanche niche généralement en
colonies sur les constructions humaines, où elle est assez bien
accueillie. Elle installe son nid sur des endroits élevés, sur
les cimes d'arbres, mais souvent sur une enfourchure de branches ou de tronc
(Peuplier, Eucalyptus, Platane...), sur les toits, les tours, les
édifices, les poteaux électriques, les bâtiments, les
minarets, les églises et les grosses fermes (HEIM DE BALSAC et MAYAUD,
1962 ; YEATMAN, 1976 ; HEINZEL et al., 1985-2005 ; DUBOURG et
al., 2001 ; BROWN, 2005).
Le nid (900-1.500 mm de diamètre) est une énorme
construction de branchages, à base de branchettes, mottes de terre, de
touffes d'herbe, réutilisé chaque année, sur lesquelles
les oiseaux aménagent une coupe peu profonde garnie de foin et de
plumes, parfois de papier et de chiffons (ETCHECOPAR et HÜE, 1964 ;
GEROUDET, 1978 ; BOLONGNA, 1980 ; GORIUP et SCHULZ, 1991 ; WHITFIELD et WALKER,
1999).
Chaque année, à son retour, la Cigogne blanche
renforce son nid avec de nouvelles branches et rembourre l'intérieur
avec de l'herbe fraîche, du duvet, végétaux et même
de vieux chiffons (GEROUDET, 1978). D'année en année, ces
édifices peuvent atteindre des dimensions et poids très
importants (SIGNOLLET et MANSION, 2002).
La fidélité au nid est considérée
comme une stratégie adaptative pour l'augmentation du taux de
succès de la reproduction. Par conséquent, un échec dans
une nichée précédente a un effet sur le changement du nid
dans la nichée suivante (VERGARA et al., 2006 ; VERGARA et
al., 2007). Ces derniers auteurs suggèrent que l'âge des
Cigognes blanches est un facteur majeur et a une relation étroite avec
cette fidélité, ceci s'explique par leur expérience.
ISENMANN et MOALI (2000), signalent que lors du recensement de
1995, en Algérie, 59 % des couples ont niché dans des
agglomérations, 25 % sur des pylônes et des poteaux, 38 % sur des
toits de maisons et 37 % sur des arbres.
Selon BOUET (1936) et GEROUDET (1978), très souvent
quelques couples de moineaux (Passer domesticus et P.
hispaniolensis), de même que des bergeronnettes grises et des
étourneaux occupent fréquemment le substratum du nid et y
construisent leurs propres demeures sans être jamais molestés par
leurs puissants voisins.
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