8.5- Ponte
La taille de la ponte varie entre 2 et 6 oeufs, assez
fréquemment de 4 (ETCHECOPAR et HÜE, 1964 ; GORIUP et SCHULZ, 1991
; WHITFIELD et WALKER, 1999), rarement de 7 (BOLOGNA, 1980). SKOV (1991b),
signale des cas de 8 oeufs au Danemark.
Ces oeufs sont pondus à 24 ou 48 heures d'intervalle
(RIGHI, 1992 ; BOUKHEMZA, 2000). En cas de la destruction de la couvée,
une deuxième ponte de remplacement peut rarement avoir lieu (GEROUDET,
1978).
La ponte est déposée au mois de février
dans les plaines marocaines et elle se déroule entre le mois de mars et
le mois d'avril en Algérie et en Tunisie (HEIM DE BALSAC et MAYAUD, 1962
; ETCHECOPAR et HÜE, 1964). Cependant, la ponte est plus tardive en Europe
centrale où elle s'étale surtout sur le mois de mai et parfois
même jusqu'au mois de juin (SCHÜZ, 1936 ; GEROUDET, 1978).
Le nombre des oeufs par ponte paraît varier sensiblement
et sans doute est-il en rapport avec l'abondance de la nourriture,
singulièrement des criquets (HEIM DE BALSAC et MAYAUD, 1962). VALVERDE
et al. (1960) in AMARA (2001), ont remarqué que les
années où la sécheresse et la plus accusée, le
nombre des pontes diminue, alors que les années
caractérisées par d'abondantes précipitations
corrèlent avec l'augmentation du nombre d'oeufs par ponte.
8.6- Couvaison et éclosion des oeufs
La couvaison commence après la ponte du deuxième
oeuf ou avant que le dernier oeuf soit pondu (SCHÜZ, 1936 ; DORST, 1971a ;
GEROUDET, 1978 ; HAMADACHE, 1991). Elle est assurée alternativement par
les deux partenaires pendant 30 à 34 jours (SCHÜZ, 1936 ; DORST,
1971a ; BOLONGNA, 1980 ; WHITFIELD et WALKER, 1999). Ils se relaient à
peu près toutes les deux heures, sauf la nuit où la femelle reste
d'habitude sur les oeufs (GEROUDET, 1978).
D'après BOUKHEMZA (2000), 15 relais sont notés
en 50 heures d'observation, soit 1 relais toutes les 3 heures et 30 minutes
environ.
Les éclosions s'échelonnent sur une dizaine de
jours à l'abri des adultes (GEROUDET, 1978), moment à partir
duquel on observe un surcroît d'activité dans le nettoyage est
l'élargissement du nid et une accélération dans les
allées et venues au nid pour la recherche de la nourriture qui se fait
tantôt individuellement tantôt en couple, cas le plus
fréquent (BOUKHEMZA, 2000).
8.7- Nourrissage et élevage des jeunes
Les parents apportent la nourriture dans le jabot et la
dégorgent toujours sur le nid où les petits la picorent, encore
enrobée de salive (GEROUDET, 1978 ; BOUKHEMZA, 2000).
Peu à peu, cependant, les jeunes se développent
et passent leur temps à se quereller, assis sur leurs tarses, ils
accueillent l'arrivée du nourricier avec le bec ouvert, en miaulant et
en agitant leurs moignons d'ailes. Accroupis en cercle, ils se hâtent
d'engloutir la provende vomie en leur milieu dont le surplus éventuel
est mangé par l'adulte. Par temps chaud, celui-ci apporte aussi de l'eau
et la déverse directement dans leurs becs et asperge à gros
bouillons, trempés par la chaleur (GEROUDET, 1978 ; SILLING et SCHMIDT,
1994 ; BOUKHEMZA, 2000).
Comme le dernier né a un retard assez important, il
n'est pas rare qu'il demeure chétif et dépérisse, victime
de ses frères et soeurs qui le réduisent à la famine, ou
même de ses parents qui le tuent en le malmenant à coups de bec,
il est alors jeté en bas de l'aire ou même dévoré
par ses parents (GEROUDET, 1978).
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