2. Les entreprises
Le principe de base est l'interdiction faite aux
sociétés d'intervenir sur leurs propres actions. Toutefois, de
nombreuses dérogations existent.
a) L'intervention sur les propres actions de
l'entreprise
- L'intervention en régulation de
cours
La loi a prévu des exceptions pour les
sociétés inscrites à la cote officielle ou au second
marché dans le but de «régulariser le cours de leur
titre». L'idée est de permettre aux actionnaires de la
société de profiter de toute opportunité de baisse
excessive. L'assemblée générale des actionnaires donne son
accord pour un délai maximal de 18 mois, en fixant les conditions de
l'opération en particulier le prix d'achat de vente minimum.
- Le mode des rachats d'actions
Depuis 1998, une mode fait fureur en Bourse, il s'agit du
rachat par une société de ses propres titres, pas seulement en
régularisation de cours, mais soit pour les attribuer ses
salariés par le biais des stock-options, soit pour les affecter à
un compte «d'actions propres».
b) Les interventions sur des titres
- Les titres de participation
Certaines entreprises ont par nature à gérer un
portefeuille de participation de sociétés cotées :
c'est le cas des banques qui détiennent un gros portefeuille de titres
cotés.
- Les placements de trésorerie
La frontière entre placement de trésorerie et
investissement est assez ténue. Peu d'entreprises savent, par exemple,
que les gérants de SICAV monétaires ont parfois une très
faible proportion d'actions dans leur portefeuille pour tenter
d'améliorer leur rendement.
3. Les institutionnels pour compte propre
Les fameux «Zinzins» (les investisseurs
institutionnels) jouent un rôle prépondérant à la
Bourse de PARIS, ils détiennent (en incluant les OPCVM) environ 30% des
titres cotés.
a) Les organismes de retraite
- Les caisses de retraite
Malgré la quasi-absence de fonds de pension, les
caisses de retraite sont des investisseurs en bourse : les régimes
de retraite par répartition placent en effet leurs réserves
financières en grande partie en obligations, ainsi qu'en actions et en
immobilier (5 à 10%).
- Les fonds de pension à la
française
La Préfon (Fonds de Retraite par Capitalisation des
Fonctionnaires) qui gère 20 milliards de francs est le seul exemple de
fonds de pension à la française. Le débat sur les fonds de
pension devrait aboutir dans les prochaines années à
l'instauration de fons de pension qui constitueront à coté de la
sécurité sociale et des régimes complémentaires
(tous deux par répartition) un 3ème étage du
financement des retraites.
b) Les compagnies d'assurance
Indépendamment de leur gestion pour compte de tiers,
essentiellement sous forme d'assurance vie les compagnies d'assurance ont
l'obligation, de par la loi, de justifier à tout moment
« de provisions techniques suffisantes pour le
règlement intégral de leurs engagements vis-à-vis des
assurés ou bénéficiaires de contrats » dans
le cadre de leur activité d'assurances dommages.
Un décret du 05 novembre 1990 a libéré
les compagnies d'assurance de «l'obligation de l'obligation», mais ce
poste reste primordial dans leur gestion qui suit à peu près la
répartition suivante : 60% en obligations, 30% en actions, 10% en
immobilier.
c) La caisse des dépôts et
consignations
La CDC a un rôle d'émetteur pour le compte des
entités dont elle gère les besoins financiers comme la Caisse
Nationale des Autoroutes, la Caisse Nationale des Banques, la Caisse Nationale
de l'Industrie et la Caisse Autonome de Refinancement. Elle investit
également pour son compte propre. On estime qu'elle détient
environ directement et indirectement 15% de la capitalisation obligatoire de la
place et 2% de la capitalisation en actions, son influence sur le marché
étant destinée à diminuer dans les années à
venir.
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