3.3. Aspects cliniques et évolutifs :
3.3.1. Degré de l'insuffisance rénale
chronique lors de la première consultation chez le néphrologue
:
La majorité de nos patients a consulté un
néphrologue à un stade tardif de l'insuffisance rénale
chronique
Figure n°12 : répartition des patients en fonction
du degré de
l'insuffisance rénale chronique
45
39
37
34
18
21
17
50
40
30
20
10
0
49
49
IRM IRP IRT
2004 2005 2006
Plus de 80% des patients de l'étude ont consulté
le néphrologue pour la première fois à un stade
très avancé de l'insuffisance rénale chronique avec une
différence non significative, cela pourrait s'expliquer par l'absence de
dépistage et de coordination avec les autres spécialistes
(diabétologie, cardiologie, médecine interne,
généraliste) et parfois par le non accès aux soins. Ceci
témoigne d'une absence totale d'une politique de santé dans le
cadre de la prise en charge globale de l'insuffisance rénale
chronique.
L'intervention du néphrologue en collaboration avec le
médecin traitant au stade d'insuffisance rénale chronique est
nécessaire pour guider la thérapeutique à visée
néphroprotectrice et cardioprotectrice et assurer au moment opportun la
préparation à la dialyse.
Un suivi néphrologique régulier permet dans la
quasi-totalité des cas d'assurer le traitement conservateur de
l'insuffisance rénale chronique de manière entièrement
ambulatoire et d'amener à la dialyse un patient bien
préparé médicalement et psychologiquement en bonne
état général et nutritionnel ayant préservé
son emploi et son activité.
La majorité de nos patients ont consulté le
néphrologue pour la première fois à un stade très
avancé de l'insuffisance rénale comme le montrent les
résultats de l'étude, à savoir, 45% avaient une
insuffisance rénale préterminale, 37% insuffisance rénale
terminale et 18% seulement avaient une insuffisance rénale
modérée.
Ces résultats sont comparables à ceux
rapportés dans plusieurs séries dans le monde (15, 28, 57, 77,
105, 109, 181,187).
Cette prise en charge tardive par les néphrologues a
des conséquences néfastes pour les patients dialysés sur
le plan clinique, biologique et évolutif.
-Deux études françaises (109,181)
rapportées, l'une par Jungers (109) et l'autre par Roubicek (181) ont
observé significativement plus oedeme aigu du poumon (OAP) et
d'hypertension artérielle (HTA) sévère, lors de la
première dialyse, chez les patients ayant une prise en charge
néphrologique tardive.
Des études rapportées en France (57, 77, 105, 181,
187) (ont montré
que le taux de mortalité précoce des patients pris
en charge tardivement par le néphrologue était plus
élevé.
-Trois études françaises publiées (105,
108, 181) ont observé un taux
de survie significativement moindre chez les patients ayant une
prise en charge tardive.
-Trois études françaises (28, 109,181) ont
montré un taux élevé des néphropathies inconnues
chez les patients ayant une prise en charge tardive.
-Les patients pris en charge tardivement par le
néphrologue en France avaient le plus souvent un accès vasculaire
temporaire lors de la première dialyse (60-100%), comparés
à ceux qui avaient une prise en
charge néphrologique précoce
(33-57%)(15,28,77,105,109,181).
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