1.3- Systèmes de culture et d'élevage
1.3.1- Appréciation paysanne de la nature et de
la fertilité des sols cultivés
L'enquête sur l'appréciation des chefs
d'exploitation de la nature des sols cultivées donne :
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Mémoire Master Amadiane DIALLO
? 16 chefs d'exploitation disent avoir des sols
majoritairement de type « Deck-Dior » à forte proportion
« Dior » ; ces sols que l'on peut qualifier de sablo-argileux leur
permettent de diversifier leurs cultures
? 09 chefs d'exploitation disent plutôt que leurs sols sont
« Dior », c'est-à-dire sablonneux et plus propices aux
cultures de l'arachide et du mil.
En ce qui concerne l'appréciation de la fertilité
des parcelles de culture, les réponses agrégées indiquent
:
? 41% de bonne fertilité ? 25% de fertilité
passable ? 37% de fertilité faible
1.3.2- Assolement, superficies emblavées et
rotations pratiquées
La moyenne des Superficies Cultivées Annuellement (SCA)
est de 7,36 #177; 4,51 ha pour toutes les 25 exploitations. L'analyse de
variance avec le test de Fisher (F = 4,457 >1 et sig= 0,014< á=
5%) révèle des différences significatives entre les
moyennes des villages. Il faut noter que dans l'échantillon, il y a 8
exploitations qui emblavent en moyenne par année moins de 5 ha ; 07 qui
font entre 5 et 9,99 ha par an, et 10 qui cultivent plus de 10 ha par an.
Sur une moyenne de 5 campagnes agricoles, les exploitations
agricoles familiales ont réparti les cultures sur les surfaces comme
indiquées dans le graphique ci-après.
Figure 6 : Assolement moyen pratiqué par les
EAF
L'arachide occupe une grande partie des surfaces cultivées
(49%). La superficie totale consacrée aux cultures
céréalières (mil, maïs, sorgho, riz) est de 48%.
Malgré les difficultés
liées à la disponibilité de semences en
quantité suffisantes et la cherté des engrais, les paysans
portent toujours leur espoir d'une bonne campagne agricole sur les bons
résultats de l'arachide. Elle est ainsi devenue un « mal
nécessaire » pour eux du moment où ils ne peuvent pas s'en
passer pour leur propre alimentation et celle des animaux surtout de trait.
Le mil et le maïs sont souvent cultivés dans les
parcelles de case (près des concessions). Tandis que l'arachide et le
sorgho sont conduits dans les parcelles plus éloignées de la
concession.
La rotation bisannuelle céréales-arachide est
pratiquée dans les parcelles de brousse tandis que dans les parcelles de
case qui bénéficient d'une bonne restitution en matière
organique, la monoculture de céréales y est de mise.
Les femmes pratiquent des « cultures
dérobées » soit à l'intérieur des parcelles,
soit sur des lignes intercalées ou autour de la parcelle. C'est une
forme d'association de culture qui permet de retrouver dans la même
parcelle arachide et bissap (Hibuscus sabdarifa) ou arachide et
niébé (petit haricot).
Concernant le Jatropha, le mode de plantation « haie vive
en bordure des parcelles de culture » est essentiellement adopté
par les exploitations. Seule deux exploitations sur les 25
enquêtées ont fait, en plus de leurs haies vives, l'une, 1 ha de
Jatropha en plein champ et l'autre, 1 ha d'association avec l'anacardier. Les
superficies des parcelles de cultures qui ont fait l'objet de haie vive sont en
moyenne de 1,56#177;1,17 ha par exploitation. Il n'y a pas de différence
entre les moyennes des villages (F=0,678<1). Pour les superficies des
parcelles prévues pour le Jatropha en haie vive dans le moyen terme, la
moyenne est de 2,24#177;3,07 ha avec une différence non significative (F
= 1,539 >1 et sig= 0,234 > á= 0,05). La corrélation
positive de 24% entre la superficie cultivée annuellement et la
superficie prévue en clôture Jatropha n'est pas significative.
Pour mieux apprécier, dans mon analyse, la culture de
Jatropha en bordure, je vais essayer de faire une estimation de la superficie
correspondante à 1 ha de haie vive en rapport avec la superficie d'1ha
de Jatropha en plein champ en me focalisant sur la densité de
plantation.
Pour 1 ha de Jatropha en plein champ, les écartements 2,5
m X 2,5 m sont préconisés par le projet. Ce qui fait une
densité de semis de (100/2,5)*(100/2,5) soit 1600 plants par ha.
Pour l'implantation des haies vives, il est pratiqué
une plantation de 2 bandes de pourtour avec des écartements de 1m X 0,5
m. Ce qui donne (400/1) plants par bande soit 800 plants pour toute la haie
vive de 2 bandes. Toute chose étant égale par ailleurs, une
déduction faite
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Mémoire Master Amadiane DIALLO
des 1600 plants par ha, permet d'obtenir la superficie
fictive d'une haie vive plantée sur 1 ha de culture : 800/1600 soit
0,50 ha. En clôturant une parcelle en Jatropha avec la méthode
décrite, le producteur réalise 50% du nombre de plants de
Jatropha, voire la superficie correspondante en culture pure.
Ainsi, en choisissant d'opter pour le mode de plantation
« haie vive », les exploitations enquêtées ont fait en
moyenne 1,56*0,5 #177;1,17*0,5 ha de superficie fictive en Jatropha soit
0,78#177;0,58 ha et compte en faire dans le moyen terme 2,24*0,5 #177;3,07*0,5
ha soit 1,12#177;1,53 ha.
Ces superficies fictives de moins de 2 ha (0,78+1,12)
d'engagement dans le moyen terme par producteur montrent que les producteurs
ont choisi la stratégie d'intégration minimale du projet de
plantation de Jatropha.
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