1.3. Importance de la culture du maïs : Zea mays
L. (Poaceae)
Le maïs est de loin la culture la plus importante
dans l'économie rurale du Bénin, prenant en compte les tendances
de production et de consommation. Produit par plus de 89 p.c. des exploitations
agricoles, cette culture couvre plus du tiers des superficies totales
cultivées du pays (Minot et al., 2001). Au
Bénin, le rendement de maïs a été de 1.145
kg.ha-1 en 2000 (Anonyme, 2001a ; Anonyme, 2001b).
Cette céréale est produite sur plus de
80 millions d'hectares dans les pays en développement et quelques 56
millions d'hectares de cette aire sont sous les tropiques et subtropiques
(Anonyme, 2000b). La plupart des champs de maïs sont
réalisés par des paysans de petites exploitations de
subsistance.
Le maïs dans l'alimentation en Afrique de l'Ouest
et du Centre s'est accru sérieusement pendant ces deux dernières
décénnies. Selon les données de la FAO, 589 millions de
tonnes de ce vivrier ont été produits au plan mondial en 2000,
sur 138 millions d'hectares (Anonyme, 2001c).
Les Etats-Unis d'Amérique étaient les
plus grands producteurs de maïs (43 p.c. de la production mondiale) suivi
de l'Asie (25 p.c.) et l'Amérique latine et les Caraïbes (13 p.c.).
L'Afrique a produit 7 p.c. du maïs mondial. Le rendement moyen mondial en
2000 était de 4255 kg ha-1. Le rendement moyen aux EtatsUnis
d'Amérique était de 8600 kg ha-1. En Afrique au Sud du
Sahara, il était 1316 kg ha-1 (Anonyme, 2001b). Plus de 50
p.c. de la production du Bénin sont obtenus dans le Sud-Bénin
où les régimes de pluies permettent deux récoltes l'an.
Certaines des régions du Sud-Bénin ont des opportunités de
production hors saison. En dépit de tout cela, des déficits
élevés sont obtenus presque régulièrement dans
cette zone la plus densément peuplée où le maïs a
traditionnellement été l'aliment de base le plus important et le
besoin annuel est estimé à 70 kg par personne (Van der Akker
et al., 2000). Pour combler ces gaps se dressent un
défit non moins important ; voici une culture exigente en
nutriments.
Les sols tropicaux sont connus pour leur niveau de
fertilité bas. En plus, les pratiques agricoles historiquement
associées aux paysans sans ressources, producteurs de maïs, ont
contribué à la perte rapide d'azote, de matière organique
et de réserves en phosphore dans ces sols fragiles. Finalement, dans la
plupart des cas, l'accroissement de la production du maïs est plutôt
dû aux nouveaux défrichements, des terres très marginales,
ce qui signifie de faible productivité, voire des terres très
gradées. Un faible niveau d'azote est la contrainte nutritionnelle
majeure aux rendements du maïs sous les tropiques. La disponibilité
du phosphore, le second parmi les facteurs limitants, est fortement
dépendante de l'acidité du sol et des pratiques de gestion des
résidus. Enfin, l'acidité du sol compromet
généralement la fertilité sur au moins 8 millions
d'hectares de terres de maïs dans les pays en développement (Aihou,
2003).
La dégradation du sol et les pertes en
éléments nutritifs se sont graduellement accrues et sont devenues
des menaces sérieuses à la production vivrière en Afrique
de l'Ouest et Centrale. Par exemple le rendement du maïs obtenu par les
paysans est généralement autour de 30 p.c. des rendements obtenus
en station (Tian et al., 1995). La réduction
des temps de jachère de 6 à 2 ans a abouti à des
rendements de maïs d'environ 0,7 à 1 t.ha-1 dans
certaines
régions, exemple dans la savane
dérivée du Bénin (Anonyme, 1996a ; Houngnandan,
2000).
Des sols ne peuvent pourvoir aux quantités de
nutriments requis et les niveaux chutent rapidement dès la remise en
culture. La perte en matière organique est approximativement de 4 p.c.
par an, résultant d'un niveau dangereusement bas de carbone organique
après 15 à 20 ans de cultivation. Debrah et Koster (1999)
rapportèrent que suite aux décapages des 5 cm supérieurs
de trois types de sols au Sud du Nigeria, les rendements en maïs ont
chuté respectivement de 95,4 p.c., 72,5 p.c. et 30,5 p.c. Ils faisaient
ressortir que les pertes en nutriments causées par l'érosion
provenant de l'appauvrissement en végétation qui à son
tour augmenta la compaction à chaque fois qu'il y a eu une pluie, et
par-là réduisait le décapage et dans le cas extrême
causait l'érosion hydrique et l'érosion du sol.
A des niveaux en deçà ou en dessous des
0,5 p.c. de carbone, le sol libère moins de 50 kg N.ha-1
grain à des niveaux anormaux d'utilisation efficiente d'azote
(Weber et al., 1992). Le maïs a un maximum
d'utilisation d'azote efficient de 50 p.c. qui suffit juste pour 1
t.ha-1 de maïs. Cependant, sous une gestion médiocre
(30-40) p.c. est normale. L'utilisation des éléments nutritifs
est particulièrement importante pour le maïs quand la fourniture de
N est adéquate. Toutefois, l'aptitude pour produire plus de grains par
unité d'azote est actuellement critique sous les conditions de stress
d'azote. Les paysans sans ressources et sans terre sont obligés de
cultiver des terres trop pentues, trop squelettiques, ou trop
sèches.
1.3.1. Importance des systèmes de cultures à
base de maïs
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