10.6. Situation d'adoption des technologies
d'agroforesterie à base d'Acacia
Des aspects adoption de la technologie ont
été examinés sur le plan socioéconomique,
l'objectif de plantation et divers autres aspects (aspects fonciers des
systèmes agroforestiers, genre, technologies appropriées) sur 60
exploitations agroforestières à base
d'Acacia dans l'arrondissement de Ouèdo. Il a
été constaté que les plantations d'Acacia
auriculaeformis gagnent du terrain au niveau des planteurs des
zones périurbaines du Sud-Bénin.
Les résultats ont montré cependant que
l'accroissement des superficies plantées est plus corrélé
avec les besoins de sécurisation foncière qu'avec les objectifs
de production de bois. On retrouve plusieurs groupes socioéconomiques ;
les plus nombreux sont surtout les commerçantes. Dans l'ensemble, les
producteurs agricoles notamment les paysans et fermiers planteurs sont les plus
représentés et ils sont suivis des salariés à temps
partiel. Sur les aspects genre, les hommes représentent les 90 p.c
tandis que les femmes planteurs sont moins nombreuses avec seulement 10 p.c
pour certaines des technologies installées par l'administration
forestière comme les écartements de plantation ; les planteurs
pour 10 p.c ; ont d'abord adapté les écartements à leurs
besoins avant leur adoption. C'est le cas des planteurs
d'Acacia pour la production de branchages pour la
pisciculture aux « Acadja » très pratiquées dans les
plans d'eau du Sud - Bénin. Ce qui signifie que le processus d'adoption
de technologie par les populations n'est pas un simple processus
d'appropriation mais aussi l'adaptation de la technologie proposée aux
réalités des bénéficiaires par ceux-ci.
Il y a unanimité pour tous les acteurs
recensés dans les plantations d'A.
auriculaeformis, autour de la sécurisation foncière.
Tous ont planté aussi pour la production du bois à l'exclusion
des artisans. Ils se sont tous investis au niveau de leurs exploitations
surtout les paysans et artisans, dans la jachère plantée à
l'exception des seuls commerçants.
On observe ainsi et avec Neef (1997) que la
sensibilité à la sécurité foncière est
liée à la proximité de centres urbains. L'arrondissement
de Ouèdo est en effet situé à 5 km de la ville
d'Abomey-Calavi, ville universitaire et à 20 km de Cotonou, la plus
grande ville du Bénin. Ce qui rejoint encore l'argument de Neef (1997)
est que la sécurité foncière est un facteur-clé
dans l'adoption de systèmes agraires durables, système agraire
bâti autour de l'arbre.
On pourrait réagir comme Rhoades (1994) qui a
étudié le rôle des agriculteurs dans la création de
la technologie, pour dire que nous avons été surpris de voir que
l'application de la technique différait de nos attentes. Pourtant, c'est
seulement 8 p.c. de la technologie et non 98 p.c. que les
agriculteurs
n'avaient pas «adoptée » telle
qu'elle leur était présentée dans le cadre de la
vulgarisation, mais ils avaient «adapté » l'idée aussi
à leurs besoins non couverts. On en déduit que l'adoption n'est
pas une simple appropriation, mais aussi l'adaptation de la technologie
proposée aux réalités des bénéficiaires par
ceux-ci.
Il faut rappeler par ailleurs qu'A.
auriculaeformis est une essence à croissance rapide et de
courte rotation. Le renouvellement des plantations a préoccupé
tous les acteurs socio-économiques à travers leur
appréciation des régimes de
régénération.
Le chapitre 10 a été consacré
à la discussion des principaux résultats. : et nous avons abouti
aux conclusions ci-après :
- La dynamique de la MO d'A.
auriculaeformis a montré que l'espèce
produit une biomasse abondante.
- Les plantations d'A.
auriculaeformis contribuent à l'accroissement
du sol en MO et en azote.
- Elles contribuent également à
l'enrichissement du carbone du sol et à l'amélioration des
propriétés physico-chimiques du sol : limon + argile ; SCE et
CEC.
- Une gestion appropriée des litières et
des émondes d'A. auriculaeformis
produit des effets favorables sur la culture du maïs à
partir de la deuxième année de rotation, rendant non
nécessaire un apport complémentaire d'azote.
- Le brûlis contrôlé ou «feu
forestier » présente des avantages pour la
régénération naturelle d'A.
auriculaeformis.
|