Les techniques culturales utilisées pour
valoriser la matière organique provenant d'Acacia
auriculaeformis sont le paillis et le labour d'enfouissement des
émondes et litières en combinaison avec des doses d'urée
dans le système Acacia-maïs.
En ce qui concerne les tests de technologies ou
façons culturales en station, il est remarqué qu'au cours de la
1ère saison 2002/2003 dans la station forestière
à Ouèdo, sur terre de barre, il n'y a pas eu de différence
significative (p>0,05) entre les 2 formes d'engrais organiques
(émondes et litière) et leur gestion en mode paillis ou par
labour d'enfouissement. Toutefois, pour les doses d'urée, la plus forte
dose utilisée 60 kg.ha-1 a permis une augmentation
de
rendement de 1,2 t.ha-1 en maïs grain
OBATANPA QPM à 15 p.c. d'humidité comparée à la
dose zéro d'urée.
Au cours de la 2ème saison
2003/2004 toujours dans la même station à Ouèdo, des
différences significatives (p<0,05) ont été
observées pour les émondes et les litières, puis entre les
deux modes de gestion de la biomasse, paillis et labour d'enfouissement.
Néanmoins, il n'y a plus eu de différence significative
(p>0,05) entre les deux doses d'urée (zéro et 60
kg.ha-1).
Le rendement maïs grain avec l'application des
émondes est supérieur à celui obtenu avec l'application de
la litière ; alors que le rendement maïs grain obtenu avec le
labour d'enfouissement est supérieur à celui enregistré
avec le paillis. Les résultats des deux modes de gestion des
matières organiques constituent les réponses agronomiques
attendues de l'application des conclusions des travaux de Agbahungba et Assa
(2000) qui soulignaient que l'enfouissement décompose plus vite les
émondes de A .auriculaeformis. Ainsi,
l'enfouissement des émondes d'Acacia facilite
plus le relèvement de la fertilité du sol et accroît le
rendement de récolte que celui obtenu avec le paillis. Cependant, Fonton
et al. (2002b) au cours de leurs travaux dans le
système agroforestier au Sud-Bénin avec trois formes de gestion
des émondes d'Acacia auriculaeformis (le
brûlis, l'enfouissement et le paillis) avec le maïs, ont
montré que le paillis est la forme la plus appropriée avec un
rendement en maïs grain de 1,14 t/ha avec la variété TZPB -
SR. Il faut signaler ici que leurs observations étaient dans un cadre de
culture en couloirs marquée de la compétition arbre-culture
(Acaciamaïs). Par ailleurs, le paillis est plus
en faveur des écosystèmes présentant un déficit
hydrique ou pour les années déficitaires comme c'est le cas sur
l'une des stations Recherche-Développement (R-D) de
référence à Zouzouvou de 1996 à 2001 (Anonyme,
2002b).
Pour la supériorité de rendement avec
les émondes sur celui avec les litières, Oorts et
al. (2003) dans une étude comparative de la composition
biochimique de feuilles fraîches (émondes) et de feuilles
sénescentes (litières) de 7 arbres à but multiple dont
Gliricidia et Leucaena ont
observé que les émondes sont plus riches en C, N et
polyphénol que les litières. Ainsi, dans les
présents
travaux diverses conditions de la station peuvent
masquer la tendance labour enfouissement supérieure au traitement
paillis constatée par Agbahungba et Assa (2000) notamment dans les
conditions de bonne pluviométrie où le rendement potentiel est
atteint. Dans la pratique et surtout dans le cadre de cette étude, le
brûlis se fait sur une biomasse plus importante, constituée par
des résidus ou débris de récolte ou
d'exploitation.
En milieu réel sur le site R-D à
Zouzouvou et pour la 1ère saison 2002/2003, les essais ont
été conduits avec la litière et les deux doses
d'urée. La réponse à l'apport d'urée (60
kg.ha-1) est significativement supérieure à celui de
zéro urée (p<0,05).
Dans les stations forestières à
Ouèdo et Pahou où il y a eu une comparaison entre la pratique
améliorée de gestion de la litière, des émondes et
la culture sur brûlis paysanne, mais il n'a pas été
observé de différence significative (p>0,05) entre les
rendements de maïs enregistrés avec les litières (5,152
t.ha-1) et ceux obtenus avec les émondes (4,7
t.ha-1) contre ceux statistiquement significatifs (p<0,05)
observés avec le brûlis de la litière des abatis
d'A. auriculaeformis (1,6 t.ha-1). Il est
bon de souligner que le rendement maïs grain à partir du
brûlis de litière d'A. auriculaeformis a
été supérieur de presqu'une demie tonne au rendement moyen
national des dix dernières années (1,15 t.ha-1)
(Anonyme, 2004).
Somme toute, aussi bien en station qu'en milieu
réel, il a été observé un accroissement «
bénéfique » du maïs-grain, lorsque l'urée, une
source minérale d'azote, a été apportée en
complément aux émondes ou aux litières
d'Acacia. Certes, ce résultat est non
seulement conforme à nos attentes au cours de ce travail mais aussi et
surtout est analogue à ceux de Iwuaafor et al.
(2002) qui ont observé un croît de rendement en
maïs-grain avec l'application complémentaire d'urée à
une source organique d'azote.