10.3.3. Capacités symbiotiques des plants d'A.
auriculaeformis de 24 semaines
10.3.3.1. Description des formes morphologiques des
nodules
d'Acacia auriculaeformis
Les sols des stations forestières de Pahou,
Sèmè et Ouèdo prélevés sous des plantations
d'Acacia auriculaeformis et hors plantations de
l'espèce ont induit la nodulation des racines d'A.
auriculaeformis au bout 24 semaines de végétation.
Deux ou trois types de nodulation représentant des formes morphologiques
de tubérisations variées de 2 à 27 mm. Certaines des
formes de nodules observées sont similaires à celles
signalées par Cornet et Diem (1982) au Sénégal sur
Acacia holosericea. Toutefois, on peut être
amené à affirmer avec Sanginga et al.
(1996) que le nombre de nodules est inversement corrélé avec le
poids de nodules.
En ce qui concerne l'effet facteur station ou type de
sol sur les capacités symbiotiques des plants d'A.
auriculaeformis, on a remarqué une différence
significative entre les trois stations pour la variable nombre de nodules. Le
test de Newman et Keuls a permis de classer la station de Ouèdo dans un
premier groupe donnant un nombre élevé de nodules par plant et
les deux autres stations dans le deuxième groupe.
Pour l'effet traitement ou de l'apport de la terre du
sous-bois sur la capacité symbiotique des plants d'A.
auriculaeformis, les valeurs moyennes obtenues aussi bien pour les
nombres de nodules (21 à 30 pour Pahou, 38 à 59 pour
Sèmè et 85 à 146 pour Ouèdo) que pour les poids
secs (17,66 mg à 220 mg pour Pahou, 205 à 525 mg pour
Sèmè et 53 à 367 mg pour Ouèdo) de nodules par
plant d'A. auriculaeformis au bout de 24 semaines de
végétation sont dans les mêmes ordres de grandeur que
celles de Kadiata et al. (1996) qui ont
enregistré une moyenne de nombre de nodules de 80 par plant et 1587 mg
de poids sec de nodules en 6 mois de végétation sur Alfisol, un
sol ferrugineux tropical échantillonné à la station IITA
d'Ibadan au Nigeria.
Lorsqu'on combine l'effet station et l'effet
traitement, on réalise qu'au niveau des stations de Pahou et de
Sèmè les nodules sont de grandes tailles mais en nombre
réduit tandis qu'au niveau des stations de Ouèdo (sol
ferrallitique) les nodules sont nombreux mais de petites tailles.
L'effet du traitement avec la terre de sous-bois
d'A. auriculaeformis donc des souches
endogènes de rhizobium sur le potentiel de fixation d'azote par
A. auriculaeformis apparaît évident et
confirmant combien cette espèce s'adapte aux souches locales de
rhizobium, puis produit des paquets de nodules à profusion (Domingo,
1986). Néanmoins, les poids secs de nodules par plant observés
restent faibles même sur le sol ferrallitique de Ouèdo et ceci en
les comparant aux poids secs de nodules par plant de Kadiata et
al. (1996) sur un sol ferrugineux tropical à Ibadan au
Nigeria. Il faut améliorer les souches locales par des travaux devant
déboucher sur des souches pures améliorées de rhizobium
plus efficient pour des inoculations en pépinière. Toutefois, en
attendant, en l'absence de renforcement de capacités pour des travaux de
microbiologie plus poussés, le terreau de sous- bois
Acacia est utilisé dans la composition des
substrats d'empotage aux fins d'inoculation des jeunes semis
d'Acacia en pépinière au
repiquage.
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