PREMIÈRE PARTIE :
REVUE DE LITTÉRATURE ET
CADRE DE L'ÉTUDE
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique 1.1.
Acacia auriculaeformis
1.1.1. Généralités sur Acacia
auriculaeformis (Cunn. A.) ex
Benth.
Acacia auriculaeformis Cunn. A.
(Syn. Acacia auriculaeformis ex
Benth., Racosperma auriculiforme) est une
leguminoseae ligneuse, arbre fixateur d'azote (AFA), de taille moyenne,
appartenant à la sous-famille des Mimosoïdeae. Elle est
présente dans les programmes de recherche et de développement
forestiers et agroforestiers de la sous-région depuis un peu plus de
deux décennies (Agbahungba, 1984 ; Dupuy et N'Guessan, 1992) dans les
actions de reboisement du Bénin et s'y développe encore (Fonton
et al., 2002b).
1.1.2. Distribution géographique
Originaire des savanes de la Papouasie Nouvelle
Guinée, des îles du Détroit de Torrès et des
régions Nord d'Australie, Acacia
auriculaeformis a été introduite en
Indonésie, en Malaisie, aux Indes pour la production de pâte
à papier. Sa présence en Afrique anglophone, notamment en
Tanzanie et au Nigeria a été signalée très
tôt (Anonyme, 1980). Elle a été par la suite introduite en
Afrique francophone en particulier au Bénin, en Côte d'Ivoire, au
Togo, en République Démocratique du Congo (Agbahungba, 1984 ;
Khasa et al., 1993).
1.1.3. Exigences écologiques
Espèce très plastique, cet
Acacia australien s'adapte à une gamme
variée de sols (Anonyme, 1980 ; Tandjiekpon & Dah-Dovonon, 1997;
Zakra, 1997). On le rencontre sur des sols très pauvres comme les sables
côtiers de Port-Bouet en Côte d'Ivoire (Zakra, 1997), sur des sols
très riches comme les vertisols de la forêt de la Lama au
Bénin (Zech & Kaupenjohann, 1985). Présent dans des
conditions tropicales humides avec une température moyenne variant de 26
à 30 °C, l'arbre peut supporter des chaleurs très fortes (35
°C) et même des situations de sécheresse très
sévère (6 mois), contrairement à une espèce
très voisine, l'Acacia mangium Cunn A. (Hall
et al., 1980). A.
auriculaeformis produit 38000 à 42000 graines propres par
kg de gousse (Date, 1986 ; Gado, 1988).
1.1.4. Utilisations
La très grande adaptabilité
d'A. auriculaeformis justifie son classement par les
chercheurs en agroforesterie parmi les arbres à buts multiples.
L'espèce est utilisée dans ses régions d'origine pour la
fabrication de pâte à papier. L'hybride provenant
d'A. auriculaeformis et d'A.
mangium produit une pâte de qualité supérieure
(Yamada et al., 1992). A.
auriculaeformis donne de bons rendements en bois de feu sur la
station forestière de Pahou au Bénin (Moumouni et Simon, 1999).
La production de biomasse ligneuse de l'espèce est plus importante
comparée à d'autres espèces à croissance rapide
comme A. crassicarpa, A.
holosericea et A. leptocarpa (Ngulube
et al., 1993). Cependant, A.
auriculaeformis a l'inconvénient de ne pas se prêter
bien à la régénération naturelle par voie
végétative. Une étude des possibilités de
régénération d'Acacia
auriculaeformis sur la station forestière de
Sèmè sur un sol sableux du cordon récent, a montré
que le plus fort taux de souches portant des rejets est de 42,91 p.c.
après une coupe à blanc d'un peuplement d'A.
auriculaeformis de 7 ans et correspondant à la
période de juin-juillet (Anonyme, 1995a). Cette contrainte pose un
problème de rentabilité de renouvellement des peuplements
d'A. auriculaeformis après
exploitation.
Outre la production de bois, l'espèce est
réputée pour l'importance de sa litière qui peut
être utilisée pour le relèvement de la fertilité des
sols. Ses émondes ont été aussi utilisées dans les
cultures en couloirs pour servir d'engrais biologique (Akonde,
1995).
Afin d'exploiter les pleines potentialités
d'A. auriculaeformis, de nombreuses
thématiques de recherche préoccupent les chercheurs aussi bien
dans ses aires d'origine que dans celles d'introduction. De nombreux auteurs
ont travaillé sur l'espèce dans la sous-région ouest
africaine. Ainsi, De Taffin et al. (1991) ont
oeuvré en Côte d'Ivoire à la mise au point d'un
système cultural durable associant le cocotier (Cocos
nucifera) à A. auriculaeformis,
arbre fixateur d'azote. Ouattara et Loupe (1993) ont contribué à
la maîtrise de la germination de la graine au Burkina Faso. Mieux,
particulièrement en ce qui concerne la litière très
abondante produite par l'espèce, Bernhard-Reversat (1993), après
avoir évalué à 10 t.ha-1 et par an la
litière
d'A. auriculaeformis
constate que cette litière se décompose plus vite que celle de
l'Eucalyptus au Congo. Zakra (1997) en Côte
d'Ivoire a conclu que cette importante matière organique fraîche
peut constituer une source d'intrant alternatif aux engrais
chimiques.
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