Gestion des finances publiques et son impact sur l'évolution de la croissance économique en RDC( Télécharger le fichier original )par Jules KASEYA Université de Lubumbashi - Licence 2011 |
2.1.4.2. LES OPERATIONS D'EXECUTIONLes opérations d'exécution du budget de l'Etat comprennent les opérations d'exécution des dépenses budgétaires d'une part, et celles se rapportant à l'exécution des ressources budgétaires d'autre part. A. L'EXECUTION DES DEPENSES PUBLIQUES L'exécution des charges budgétaires comme l'avons souligné précédemment par deux phases : . Phase administrative :
Pour François Chouvel, « les opérations administratives incombant à l'ordonnateur sont réalisées par les services de la direction générale des impôts : ils constatent les droits, puis liquident et enfin émettent un ordre des recettes représenté par un rôle nominatif. L'ordre de recettes est pris en charge par le comptable du trésor public, rendant celui-ci personnellement et pécuniairement responsable du recouvrement de l'impôt » (F.CHOUVEL, 2008, p.69). Au regard des faits que nous avons pu relever lors de notre observation et nos entretien, il en ressort les constats ci-après : - Une grande importance attribuée aux impôts sur les revenus au dépend des autres impôts que la DGI est habilité à percevoir, - Des vérifications régulières et multiples et sans coordination des procédures qui sont déroulent pour la plupart des cas avec une certaine complaisance, - Une mauvaise tenue des documents fiscaux (comptes courants), - Une gestion calamiteuse de certains imprimés d'une importance capitale tels que les notes de perception, - Des exonérations octroyées en désordres et sans motif légal valable ce qui ne fait qu'alourdir le manque à gagner déjà énorme à L'Etat congolais conjugué au vol des recettes par les agents percepteurs et aux détournements de celles-ci par certains responsables de la DGI, - Une mauvaise politique de recouvrement des recettes basée sur la pression fiscale qui engendre l'évasion fiscale, - Etc.
Cependant, le recouvrement des condamnations financières (amendes civiles, pénales, administratives,...) est effectué par les comptables du trésor. Par rapport aux recettes mobilisées par la DGRAD nous avons pu constater les faits malheureux ci-après : - La multiplicité des taxes dont le fait générateur et l'assiette sont mal définis ; - Le vol des recettes à la source par les gestionnaires des services d'assiettes. - Etc. De façon générale dans la mobilisation et la perception des recettes publiques en nous basant sur les différentes informations que nous avons pu réunir, nous avons constaté ce qui suit : - Les recettes sont souvent volées voire détournées à la source par les différents services chargés de leur perception, - La fraude favorisée par la corruption, le trafique d'influence et l'impunité ; - Les exonérations fiscales et douanières non justifiées et qui engendrent de manque à gagner énorme, - Une désorganisation caractéristique des différents services chargés de la perception des recettes publiques, - Etc. De manière synthétique, voyons comment ont été les réalisations des recettes publiques en RD Congo au cours de notre période d'analyse. Tableau n°11 : Réalisation des recettes publiques en CDF de 2006 à 2009 v v N°
Source : par nous-mêmes sur base des données contenues dans les lois n°06/001 vol. I du 16 Fév2006 ; n°07/002 du 07juilet 2007 vol. II ; n°07/009 du 31 décembre 2007 vol. I ; n°08/017 du31 décembre 2008 vol. I portant budgets de l'Etat respectivement pour les exercices budgétaires 2006, 2007, 2008 et 2009. Pour les réalisations linéaires à dix mois (a), et les réalisations à six mois (b). Il ressort de ce tableau que les recettes effectivement mobilisées ont été de CDF 1 089 561 000 602 en 2006, 636 065 806 340 en 2007, 1 063 219 264 899 en 2008 et 964 087 000 000 en 2009 dépassant largement les prévisions, ce qui dégage un accroissement de 2006 à 2009 de CDF125 474 000 602 malgré le contexte de la crise financière internationale. Le pays devait encore faire mieux si toutes les recettes perçues et mobilisées sont canalisées vers le Trésor Public ; mais elles sont souvent détournées, volées, bref mal gérées par les fonctionnaires et agents de l'Etat qui participent à sa mobilisation ou perception ainsi qu'à sa gestion. |
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