2. PROBLEMATIQUE
Malgré des efforts fournis par le gouvernement
congolais depuis un certain temps, l'état actuel de la gestion des
Finances Publiques inquiète et frustre plus d'un observateur. Nonobstant
le bon déroulement des élections, le pays, « a eu du mal
à maintenir la stabilité macroéconomique et a subi
d'importants déséquilibres conjoncturels. Les Finances Publiques
ont connu en 2006 des dérapages qui ont conduit à une
accentuation du déficit budgétaire en termes nominaux »
(BAfD/OCDE, Op.cit., p. 231).
Comme l'a constaté la commission Lutundula dans
son rapport : « La morosité générale de
l'économie a des effets pervers sur les ressources de l'Etat dont les
recettes ordinaires passent de 2milliards USD dans les années 80
à 200 millions USD dans les années 90. L'Etat congolais tombe
donc en faillite totale, incapable d'honorer la moindre de ses obligations
aussi bien à l'égard de ses fonctionnaires et agents que de ses
créanciers et n'inspire plus confiance aux opérateurs
économiques toutes nationalités confondues qui
désinvestissent en masse » (Assemblée Nationale de la RDC,
2005, p.3).
La République Démocratique du Congo
regorge d'énormes ressources hydrauliques, forestières,
minières, pétrolières. Sur base de nos investigations,
nous avons constaté que le seul poste frontalier de Kasumbalesa est
à mesure de mobiliser par jour en moyenne environ USD 1,5 millions comme
recettes. Est-ce que cet argent est canalisé intégralement dans
le Trésor Public ? Le professeur Bakandeja estime que : « Dans la
pratique, les Finances Publiques sont un mécanisme qui aspirent des sous
par un bout et qui les refoule par un autre. D'où l'intérêt
de les huiler de contrôle, de dissuasion et des sanctions pour
empêcher les détournements et dilapidations par les gestionnaires
des fonds publics. Sinon, le mécanisme rouille et devient contre
productif. Tel a été longtemps le cas et semble l'être
encore en République Démocratique du Congo où les
méthodes de gestion sont aux antipodes de l'orthodoxie
financière. C'est là une manifestation de la mal gouvernance ou
mauvaise gestion qu'il faut combattre... ». (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006,
p.c.)
Les défis auxquels sont confrontés les
dirigeants sont très importants et concernent l'ensemble des secteurs
économiques, sociaux et politiques en général et la
gestion des Finances Publiques en particulier.
Toute recherche scientifique aboutit
inévitablement à une problématique qui est défini
comme « l'ensemble des questions, des questionnements et des
interrogations que le chercheur se pose sur son objet d'étude » (B.
KALUNGA MAWAZO, 2008, p.23).
C'est dans ce contexte que nous nous posons des
questions de savoir : Pourquoi les ressources financières publiques
sont-elles victimes des malversations financières, des
détournements, des dilapidations, bref de mauvaise gestion ?
Ne serait-il donc pas cause de la modicité de
salaires et avantages sociaux alloués par l'Etat congolais à ses
fonctionnaires et agents qui participent à la mobilisation et la gestion
des recettes publiques, au manque de rigueur et de contrôle dans la
gestion des deniers publics, au non respect des principes et valeurs
éthiques et déontologiques fondamentales.
Essayant d'expliciter la première
préoccupation par le questionnement, nous nous demandons
également : Que pourrait ou peut avoir comme effet, la gestion bonne ou
mauvaise des finances de l'Etat sur la croissance économique et le
développement socioéconomique du pays ?
Ne pourrait-elle pas avoir des effets positifs ou
négatifs sur la croissance économique et le développement
socio-économique selon que les ressources pécuniaires de l'Etat
sont bien ou mal gérées par les fonctionnaires et agents de
l'Etat ?
Pour avoir d'entrée de jeu des
éclaircissements supplémentaires, profonds et provisoires
à nos préoccupations, voyons le point suivant.
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