7.2. Conséquences des changements climatiques
sur les conditions de vie des populations
Les changements climatiques actuels à travers leurs
extrêmes, perturbent énormément les conditions de vie des
populations locales qui se fragilisent davantage.
7.2.1. Conséquences sur l'agriculture comme
activité économique
Les changements climatiques à travers leurs effets
néfastes, affectent profondément l'agriculture, la principale
source de revenus des populations locales. Les conséquences qui en
découlent bouleversent fortement tous les aspects liés à
cette activité, le premier mode de subsistance des populations locales.
Les manifestations de ces conséquences se traduisent par des baisses
drastiques des rendements des cultures, des pertes de récoltes
considérables, des cas de mauvaises qualité de produits
récoltés pour la culture du maïs, et la recrudescence de
certaines maladies chez les animaux d'élevage. Toutes ces
conséquences sont plus particulièrement ressenties par les
producteurs à travers la baisse accentuée de leur revenu. Cette
érosion soutenue des revenus des populations locales, fragilise
davantage leur condition de vie et les confine de plus en plus dans une
situation de précarité. Cette situation de
précarité des conditions de vie engendrée par les
changements climatiques se traduit surtout par la limitation de leur
capacité d'accès aux ressources et services divers des
ménages. Au
sein des ménages l'amenuisement des conditions de vie
se manifestent donc par : difficulté de consommation alimentaire,
difficulté d'accès aux services de soins de santé,
impossibilité de faire face au renchérissement du coût de
la main d'oeuvre salariée pour effectuer les travaux agricoles à
temps, incapacité de supporter les charges scolaires des enfants qui
sont laissés à eux même, etc.
7.2.2. Conséquences sur la santé humaine
A l'instar de leur condition de vie, la santé des
populations de Sissèkpa et de Zounta subit les répercussions des
effets néfastes des changements climatiques. Ces répercussions se
traduisent par la recrudescence de certaines maladies chez les populations
locales. En effet, les maladies comme le paludisme, la tension
artérielle (hypo/hyper), les maladies diarrhéiques, les
infestions respiratoires ainsi que la rate et l'anémie chez les enfants
sont devenus très récurrentes (90% des CE enquêtés).
Particulièrement dans le village de Sissèkpa (commune d'Adjohoun)
cette liste de maladies en recrudescence est prolongée par la maladie de
l'ulcère de burili. Même si l'on ne saurait imputer exclusivement
la recrudescence de toutes ces maladies aux changements climatiques, ils y
contribuent fortement à coup sûr. En effet, les vecteurs de ces
maladies sont favorisés par les facteurs du climat : vent pour les
infestions respiratoires, et pluie pour le paludisme et l'anémie.
L'ulcère de burili et les maladies diarrhéiques sont
particulièrement favorisés par la mauvaise qualité des
eaux de boissons. En effet, dans les villages de Sissèkpa et de Zounta
le niveau d'accès à l'eau potable est faible. Les points d'eau
aménagés dans les bas-fonds constituent la source
d'approvisionnement de la majorité des populations (Photo 5).
![](Perceptions-savoirs-locaux-et-strategies-d-adaptations-aux-changements-climatiques-des-producteurs25.png)
Photo 5: Point d'eau à
Sissèkpa Source : Cliché CODJIA
Même si à la faveur de la présence des
bas-fonds, ces points d'eau ne tarissent pas avec la persistance de la
sécheresse, les excès de pluies en saison pluvieuse font drainer
vers ces points d'eau des débris et des micro-organismes de tout
genre.
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