7.2.3. Conséquences des changements climatiques sur
les habitations des populations locales
Les conséquences des changements climatiques sur les
habitations des populations locales sont considérables. Avec les vents
violents du début et de la fin de la grande saison pluvieuse, on assiste
au décoiffement de la toiture des habitats des populations locales (23%
des CE enquêtés ). Ce phénomène a été
vécu au moins une fois par le quart des exploitations
enquêtées au cours des quinze (15) dernières années.
Les excès de pluie et la violence qui leur est caractéristique
provoquent le démolissage des habitations en terre battue (59% des CE
enquêtés). Plus de la moitié des exploitations de notre
échantillon l'on vécu au moins une fois au cours des quinze (15)
dernières années.
Photo 6: Démolissage des habitations pendant
les changements climatiques Source : Cliché
CODJIA
7.2.4. Les changements climatiques et les effets ressentis
selon le genre
Tout comme les hommes, les femmes des villages de
Sissèkpa et de Zounta ne sont pas insensibles aux changements
climatiques en cours dans leurs terroirs. Elles perçoivent les
manifestations du phénomène telles que présenté
plus haut : retards/ruptures de pluies en saison pluvieuse, raccourcissement de
la durée des saisons pluvieuses, concentration de pluies abondantes sur
courtes durée, plus de chaleur, plus de vents, dégradation des
sols, érosion des sols etc. Mais leurs perceptions des
conséquences des changements climatiques s'expriment beaucoup plus
à travers la dégradation des conditions de vie au sein de leurs
ménages. En effet, pour les femmes avec les bouleversements climatiques
actuels elles ont perdu la paix au foyer ( Encadré 6).
Encadré 6: Problèmes induits par les
changements cimatiques sur les conditions de vie des femmes
Nous souffrons trop désormais ! Avec les
retards/ruptures de pluies en saison pluvieuse, les champs de nos maris ne
produisent plus grand-chose désormais. Ils n'arrivent plus à
s'occuper du foyer financièrement. Notre misère s'est accrue !
Nous autres femmes, nous n'avons pas des champs comme nos
maris. C'est les bananiers et les papayers installer aux alentours des
habitations qui étaient nos sources de revenus personnels. Mais la
persistance de la sécheresse et les vents violents ont tous
changé, désormais. Ces phénomènes provoquent des
cas de chutes des pieds de bananiers et de papayers, surtout ceux portant des
fruits. Comme ça, ces fruits à défaut de pourrir se
rabougrissent et lorsque nous les amenons aux marchés plus personne ne
veut les prendre.
Nos enfants tombent plus malades. Nous sommes tous le temps
à nous occuper des cas de maladies, surtout en période
d'abondance de pluies où le paludisme sévit beaucoup. Ça
nous fait aussi dépensé plus, car les cas d'anémies
mortelles tels que nous n'en avons jamais connu sont devenus plus
fréquents depuis 7 ans. Pour sauver la vie à nos enfants nous
aidons nos maris pour payer la transfusion sanguine à
l'hôpital.
Source : Données
d'enquêtes terrain Août-Octobre 2009
|