I.2.7 Conséquences psychologiques.
Aucune des dispositions concernant l'enfant
adultérin n'envisageait son admission dans la famille de son auteur. Les
conséquences sont innombrables car elles ont des répercussions
directes sur la société dans laquelle il est appelé
à évoluer. Le fait est que la légitimité du
mariage est en cause car l'adultère est réprimé dans les
relations conjugales et sanctionné par le code pénal.
Le dilemme réside dans le fait que les victimes sont en
premier lieu le conjoint victime de l'adultère et les enfants issus de
l'union en dehors des liens du mariage. Les conséquences des diverses
discriminations faites à l'enfant adultérin, ont un impact direct
sur sa personnalité. En survivant du déni d'identité, il
parvient difficilement à s'en forger une, surtout s'il évolue
dans un environnement qui le marginalise systématiquement. La
responsabilité de reconnaitre un enfant adultérin requiert les
mêmes obligations que celles d'un enfant légitime. Malheureusement
les dispositions visant à marginaliser l'enfant adultérin
consistent à protéger le mariage et les auteurs d'acte
d'adultère pour la plupart n'assument pas pleinement leur
responsabilité. Le résultat est qu'il lui est interdit de
bénéficier d'une filiation complète comme pour la
filiation légitime.
De par sa condition, l'enfant est un être inoffensif,
que l'Etat est tenu de protéger. La Convention aux droits de l'enfant
à cet effet en son article 2 stipule que : Les Etats parties
prennent toutes les mesures appropriées pour que l'enfant soit
effectivement protégé contre toutes les formes de discriminations
ou de sanctions motivées par la situation juridique, les
activités, les opinions déclarées ou les convictions de
ses parents, de ses représentants légaux ou des membres de sa
famille. »
La responsabilité première incombe donc
à ses géniteurs. Au nom du principe d'équité et de
justice, des mesures doivent être prises contre les auteurs d'acte
d'adultère. L'innovation en matière de filiation naturelle et le
rejet radical de l'enfant adultérin risque d'ébranler la morale
sociale. Pour la majorité des doctrinaires, les enfants
adultérins conservent un aspect immoral parce qu'ils sont nés de
relations extra conjugales. Ainsi l'assimilation crée un sentiment de
frustration pour les enfants légitimes, et le mariage est donc
vidé de tout son sens.
Une modification des dispositions relatives au statut
juridique de l'enfant adultérin doit aller dans le sens de la
Convention aux droits de l'enfant et aussi adaptée aux
réalités sociales actuelles. Rappelons qu'un enfant mérite
encadrement et protection.
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