I.3. Les facteurs explicatifs
Bien de conflits dans leur déclenchement, leur
acuité et leur chronicité sont tributaires de ces facteurs.
I.3.1 - Le facteur « J'ai des
relations ».
Ce facteur en apparence est psychologique mais en
réalité il est psychosocial. Il s'agit des amitiés
dont jouit l'acteur (individu, groupe ou collectivité) au sein des
hautes sphères de l'administration publique et des partis
politiques. Jouissant de relations personnalisées avec les hautes
autorités (Etatiques ou des partis politiques), ces acteurs s'estiment
« intouchables ». Effectivement, les différentes
autorités ont un faible devant ces acteurs, de la
décentralisation, d'un genre particulier ; elles sont quelques fois
embarrassées.
Ce facteur « J'ai des relations. »
constitue ainsi une disposition à la fois délictogène et
conflictogène. Délictogène, parce que ce facteur dispose
l'acteur à piétiner les règles du jeu (lois et
règlements) volontairement. Conflictogène, parce que ce facteur
incite l'auteur à la confrontation avec les autres qu'il
estime « petits » et « sans
importance » donc vulnérables.
Et la chronicité de bien de conflits dépend
de ce facteur. L'acteur veut faire sentir son poids politico-administratif
à tous. « Je ne suis pas n'importe qui. J'ai des relations.
Mon répertoire (téléphonique) est de qualité,
etc. »
I.3.2- Le particularisme ou le communautarisme
Alors que la collectivité travaille pour
l'intérêt collectif, le communautarisme fait prévaloir les
intérêts d'un groupe au sein de la collectivité. Et si
la collectivité existe en principe, le communautarisme existe de
fait.
Ce facteur de particularisme a un double aspect
endogène et exogène. Endogène parce qu'il est une
disposition psychologique. Exogène parce qu'il constitue une contrainte
sociale. Il se caractérise par l'appartenance ethnique et
l'appartenance politique ; on peut donc parler de particularisme politique
et de particularisme ethnique.
C'est alors, que certaines collectivités
territoriales sont la chasse gardée de la communauté ethnique ou
de la famille politique de l'élu local. Si le particularisme politique
connaît une bonne répartition dans les collectivités, le
particularisme ethnique, lui, n'existe que dans quelques collectivités.
Dans le district d'Abidjan notamment, trois (03) collectivités
territoriales se distinguent dans la forte propension au particularisme
ethnique. Seule une (01) collectivité fait exception car elle n'est
concernée par aucun communautarisme.
En outre, poussé par le particularisme, le chef
(l'élu local) s'engage dans le conflit. Il le fait apparemment pour
l'intérêt collectif mais en réalité pour sa
communauté. Il s'engage quelques fois dans le conflit sous la pression
de celle-ci, à qui il s'estime redevable,
« électoralement » parlant.
Le particularisme est une déviation des objectifs de
la décentralisation. C'est même un délit notamment
vis-à-vis de la loi n°80-1180 du 17 octobre 1980.
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