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Les conflits liés à  la mise en pratique de la décentralisation territoriale en Côte d'Ivoire. Cas du district d'Abidjan

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par Togba Gagui ZOHORE
Université de Cocody- Abidjan - DEA en criminologie 2008
  

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I.3. Les facteurs explicatifs

Bien de conflits dans leur déclenchement, leur acuité et leur chronicité sont tributaires de ces facteurs.

I.3.1 - Le facteur « J'ai des relations ».

Ce facteur en apparence est psychologique mais en réalité il est psychosocial. Il s'agit des amitiés dont jouit l'acteur (individu, groupe ou collectivité) au sein des hautes sphères de l'administration publique et des partis politiques. Jouissant de relations personnalisées avec les hautes autorités (Etatiques ou des partis politiques), ces acteurs s'estiment « intouchables ». Effectivement, les différentes autorités ont un faible devant ces acteurs, de la décentralisation, d'un genre particulier ; elles sont quelques fois embarrassées.

Ce facteur « J'ai des relations. » constitue ainsi une disposition à la fois délictogène et conflictogène. Délictogène, parce que ce facteur dispose l'acteur à piétiner les règles du jeu (lois et règlements) volontairement. Conflictogène, parce que ce facteur incite l'auteur à la confrontation avec les autres qu'il estime « petits » et « sans importance » donc vulnérables.

Et la chronicité de bien de conflits dépend de ce facteur. L'acteur veut faire sentir son poids politico-administratif à tous. « Je ne suis pas n'importe qui. J'ai des relations. Mon répertoire (téléphonique) est de qualité, etc. »

I.3.2- Le particularisme ou le communautarisme

Alors que la collectivité travaille pour l'intérêt collectif, le communautarisme fait prévaloir les intérêts d'un groupe au sein de la collectivité. Et si la collectivité existe en principe, le communautarisme existe de fait.

Ce facteur de particularisme a un double aspect endogène et exogène. Endogène parce qu'il est une disposition psychologique. Exogène parce qu'il constitue une contrainte sociale. Il se caractérise par l'appartenance ethnique et l'appartenance politique ; on peut donc parler de particularisme politique et de particularisme ethnique.

C'est alors, que certaines collectivités territoriales sont la chasse gardée de la communauté ethnique ou de la famille politique de l'élu local. Si le particularisme politique connaît une bonne répartition dans les collectivités, le particularisme ethnique, lui, n'existe que dans quelques collectivités. Dans le district d'Abidjan notamment, trois (03) collectivités territoriales se distinguent dans la forte propension au particularisme ethnique. Seule une (01) collectivité fait exception car elle n'est concernée par aucun communautarisme.

En outre, poussé par le particularisme, le chef (l'élu local) s'engage dans le conflit. Il le fait apparemment pour l'intérêt collectif mais en réalité pour sa communauté. Il s'engage quelques fois dans le conflit sous la pression de celle-ci, à qui il s'estime redevable, « électoralement » parlant.

Le particularisme est une déviation des objectifs de la décentralisation. C'est même un délit notamment vis-à-vis de la loi n°80-1180 du 17 octobre 1980.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo