3.4.2. Désobéissance civique et
non-reconnaissance de l'autorité de l'ICCN
L?Etat Congolais, au travers l?ICCN, se considère comme
le seul propriétaire de la forêt; ceci malgré le Code
Forestier de 2002 qui reconnait le droit d?usage des populations, dans les
forêts classées comme le PNS, et la présence des
communautés locales qui demeurent, en vertu de la coutume, les gardiens
de leurs forêts. Les populations riveraines du PNS réclament, sans
même avoir connaissance de cette loi, leurs droits d?usage sur les
ressources du Parc National de la Salonga. Mais malheureusement, l?ICCN et ses
partenaires, se bouchent .x les oreilles » et ignorent toutes ces
revendications. Devant une telle attitude, et sous l?influence d?élites,
la population locale à son tour pratique la désobéissance
et ne reconnait pas l?autorité de l?ICCN.
Nous avons été témoin d?un cas de
désobéissance civique de la population de Monkoto face à
l?autorité de l?ICCN. En effet, lors de notre séjour à
Monkoto en mai 2006, dans le cadre d?une .x étude des activités
de pêche sur les rivières bordant le Parc National de la Salonga,
et recommandations sur la mise en place d?une gestion collaborative. »,
pour le compte du WWF,
un homme politique du nom de LOOTA EBOLA, fit circuler un
document affirmant la nature non constitutionnelle des réglementations
de l?ICCN et en particulier la nature « caduque » de l?interdiction
faite aux populations locales de rentrer dans le PNS.
Il incita les populations au non-respect des
réglementations et les encouragea à pénétrer dans
le parc pour accéder à leurs ressources. Il s?en suivit une
grande confusion et on assista à un spectacle d?exploitation des
ressources pendant plusieurs jours et de désobéissance civile de
la part de la population qui pénétra effectivement dans le parc.
Il a fallu l?intervention des gardes et la tenue de plusieurs réunions
d?urgence avec les autorités locales pour ramener le calme à
Monkoto après quelques semaines.
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