1.3. Protection de l'environnement
Dans la plupart des pays en développement, la
dégradation des ressources naturelles est intense. Elle se manifeste
notamment par la baisse de la fertilité des sols, la
désertification, la déforestation, l?épuisement des
ressources en eau et la réduction de la biodiversité.
La Communauté Internationale en général
et les Etats en particulier, ont considérablement pris conscience de
l?importance et de la nécessité de la protection de la nature et
de l?environnement. Il suffit, pour s?en convaincre, de compter le nombre
toujours croissant de conventions et accords internationaux conclus en
matière d?environnement.
Le concept de la protection de l?environnement est tellement
complexe que l?étudier demanderait à ce qu?on tienne compte de
trois différents aspects que prend le terme environnement:
l?environnement comme objet, l?environnement comme problème de
société et l?environnement comme système. Sans beaucoup me
lancer dans les définitions du concept environnement, je
m?intéresse au deuxième aspect: « environnement comme
problème de société ».
Comme l?aborde Paul Vikanza, l'environnement en tant que
problème de société renvoie à celui qui fait
l'objet des représentations sociales et d'usages, d'inquiétudes
et de demandes, de conflits et finalement d'une gestion politique
administrative116.
Le champ de l?environnement suscite la question de savoir comment
penser l?intégration des humains et des non-humains dans une même
représentation117.
Lier la protection de l?environnement au développement
participatif en Afrique incite à porter une attention
particulière aux représentations que se font les habitants
eux-mêmes des relations entre l?homme et l?environnement. Les rapports
avec les ancêtres comme avec les vivants font partie des relations
socio-écologiques.
115 WEBER, J. (1996) Op. Cit
116 VIKANZA, P. (2005) Op.cit. p24
117 GODARD, O. Le concept d'environnement, une
hiérarchie enchevêtrée , in LERRERRE, C. et R.
LARRERE, éd, la crise environnementale, Colloque tenu à Paris du
13-15 janvier 1994, Paris, INERA, 1997, 302 pages.
La terre et la végétation conservent des liens
durables avec ceux qui les ont travaillées et façonnées
dans le passé. Ces représentations ne s?expriment pas
forcément en concepts familiers aux scientifiques et planificateurs
modernes118.
C?est aux scientifiques de reconnaître l?interaction
qu?il y a entre l?être humain et la nature et le besoin fondamental de
préserver l?équilibre entre les deux afin que l?environnement
soit préservé sans compromettre la survie de l?homme.
Une question se pose, celle de savoir si la
biodiversité importe vraiment pour la gestion de l?environnement? Comme
s?interroge Jean-Paul LEDANT, dans quelle mesure les dégradations de
notre environnement biologique se réduisent-elles à une baisse de
biodiversité? Ou dans quelle mesure les problèmes qui se posent
en rapport avec notre environnement biologique sont-ils des problèmes de
biodiversité?119
En pratique, ce sont essentiellement trois questions qui
surgissent, lorsque l?on cherche à déterminer ce qu?il convient
de faire ou de corriger ce que l?on fait. D?abord il s?agit de porter un
jugement sur les situations ou les trajectoires d?évolution de
l?environnement que l?on souhaite ou redoute, ce qui renvoie à
l?évaluation. Ensuite, il faut pouvoir prédire l?impact des
interventions physiques sur le milieu, pour déterminer quelles actions
sont favorables. Enfin, il s?agit de déterminer comment faire en sorte
que ces actions soient entreprises120.
|