2.7. L'exploitation des synergies
Les normes IFRS et les accords de Bâle II constituent
deux réformes indépendantes. Cependant, ces deux réformes
disposent de certains points de convergence et nécessitent des
évolutions organisationnelles et informatiques.
La comptabilité et la réglementation
prudentielle sont deux disciplines complémentaires. La crise
financière et les mesures entreprises post crise, ont mis l'accent sur
la nécessité de coordonner les réformes comptables et
prudentielles pour une garantir une meilleure réglementation et une
stabilité financière.
Les deux principaux points de convergences entre les normes IFRS
et les accords de Bâle II concernent :
· les impacts sur les capitaux propres et le niveau de
provisionnement des créances (IAS 39 et pilier 1 de Bâle II),
· les impacts en matière d'information
financière à fournir (IFRS 7 et pilier 3 de Bâle II)
Ces points doivent être traités de
manière coordonnée par le normalisateur comptable et le
régulateur prudentiel, pour assurer la cohérence de la
réforme et permettre aux établissements de crédit de
bénéficier des synergies existantes en matière de
communication financière à titre d'exemple.
En ce qui concerne les exigences en fonds propres, la
conduite de ces deux réformes de manière simultanée,
permettra au régulateur prudentiel de définir les « filtres
» prudentiels adéquats pour le calcul des exigences en fonds
propres réglementaires, en tenant compte des impacts comptables sur les
capitaux propres des établissements de crédit du nouveau
référentiel IFRS.
La conduite de ces deux projets de réformes doit
être réalisée de manière simultanée et
coordonnée afin de tirer profit des synergies existantes, notamment en
ce qui concerne les adaptations et les évolutions des systèmes
d'information qui peuvent être abordées de manière
associée.
2.8. La rentabilisation de l'investissement
A l'échelle nationale, la mise en application des
normes IFRS et des accords de Bâle 2, le renforcement de la surveillance
bancaire et de la gouvernance d'entreprise, en particulier au sein des
établissements de crédit, démontrent la dynamique d'un
pays et son intégration dans les standards internationaux.
Ces réformes nécessiteront certainement un
investissement considérable de la part des autorités et des
établissements de crédit, mais elles permettront de garantir la
mise à niveau, la modernisation et la stabilité du système
bancaire et financier tunisien, ce qui favorisera le développement
économique du pays.
L'adoption des « best practices »
internationaux à l'échelle internationale peut être
considérée comme étant une lourde contrainte sans pour
autant profiter des avantages potentiels.
En effet, ces réformes doivent être perçues
par les établissements de crédit, par les dirigeants ainsi que
par les opérationnels, comme étant une opportunité.
Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des
établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des
standards internationaux
L'atteinte de cet objectif, nécessite l'appropriation
de ces réformes par les établissements de crédit et
l'implication de tous les métiers et de tous les niveaux dans leur mise
en application, ainsi que le changement de la culture d'entreprise dans la
conduite des opérations.
Les établissements de crédit doivent
intégrer le couple rendement / risque dans leur processus
décisionnel, ce qui permettra d'améliorer leur rentabilité
tout en maîtrisant les risques encourus.
En effet, les accords de Bâle II permettront aux
établissements de crédit de bénéficier :
· d'une meilleure allocation des exigences en fonds propres
en fonction des risques réellement encourus,
· d'une meilleure prise en compte du risque de
crédit dans l'octroi des prêts et dans la détermination des
conditions tarifaires,
· et d'une meilleure identification et gestion des risques,
en particulier le risque opérationnel.
Ces réformes doivent donc être
considérées comme étant des opportunités, et non
des contraintes, pour tirer profit des fondamentaux de ces
référentiels, en particulier les accords de Bâle II.
Il est important d'associer les opérationnels à la
mise en oeuvre de ces réformes pour assurer leur réussite et leur
rentabilisation.
Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des
établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des
standards internationaux
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