Le secteur bancaire tunisien devrait bénéficier de
la croissance économique tunisienne qui devrait se maintenir dans les
années futures, et ce malgré le contexte actuel de crise
économique mondiale.
4.1.1. Une faible exposition au marché
international
Le secteur bancaire tunisien est relativement isolé et
faiblement exposé au marché international de capitaux.
La réglementation protectionniste sur le change qui se
matérialise essentiellement par une limitation des emprunts
contractés par les banques tunisiennes sur le marché
international, l'interdiction d'investir sur les marchés financiers
étrangers et des restrictions sur les marchés de change et de
produits dérivés, a limité l'exposition des banques
tunisiennes à la crise financière internationale.
Les banques off shore quant à elles qui sont soumises
à une réglementation plus souple, représentent une faible
part du total des actifs bancaires en Tunisie (7% à fin avril
2008)78.
La principale source de financement des banques tunisiennes
correspond majoritairement aux dépôts des clients locaux, la part
des clients étrangers ou off shore, jugée plus volatile, ne
représente pas plus que 12% du total des dépôts des
clients. En ce qui concerne le financement à moyen et long terme, le
financement des banques tunisiennes sur le marché international reste
limité (inférieur à 10%) et exclusivement alloué
par des institutions financières supranationales ou
multilatérales78.
Les participations des banques étrangères
(Société Générale, BNP Paribas, Santander,
Attijariwafa Bak, Caisse d'Epargne, Arab Bank Plc...) dans le capital de
banques tunisiennes correspondent à des participations
stratégiques de grands groupes bancaires, qui ne devraient pas
être remises en cause par la crise financière actuelle.
L'ensemble des arguments présentés ci-dessus
démontrent la faible exposition directe du marché bancaire
tunisien à la crise financière et économique
internationale78.
Toutefois, la récession économique mondiale
pourrait avoir des effets négatifs sur un certains nombre de secteurs
d'activité en Tunisie, tels que le tourisme, le textile et les
industries des composants électriques et électroniques, et par
conséquent une éventuelle augmentation du risque de crédit
est envisageable sur un certain nombre d'opérateurs dans ces domaines
d'activité.
4.1.2 Un potentiel de croissance
Dans le contexte actuel de crise économique mondiale, les
autorités tunisiennes ont révisé en avril 2009 le taux de
croissance prévisionnel pour l'année 2009 de 5% à
4,5%79.
En effet, l'économie tunisienne en tant
qu'économie exportatrice, risque de subir indirectement les impacts de
la récession mondiale du fait de la baisse des commandes et de la
production industrielle en Europe, dont le marché a absorbé 80%
des exportations tunisiennes en 200880.
78 : Fitch Rating, Special report, North African Bank Exposure
to the International Financial Market Crisis: Why their Contagion Risk is
Limited, November 2008, pages 2 and 3.
79 : Révision à la baisse du taux de croissance
estimé pour l'année 2009, annoncée par le Ministre des
Finances en avril 2009, compte tenu de la récession de l'économie
mondiale et du peu de visibilité qui caractérise la conjoncture
internationale.
Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des
établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des
standards internationaux
Par ailleurs, un certain nombre de mesures ont
également été prises. Ainsi, le taux directeur de la BCT a
été ainsi réduit de 75 points de base le 17 février
2009 et ramené de 5,25% à 4,5% pour promouvoir les
investissements et la création d'emplois81.
Les perspectives à court terme restent donc relativement
encourageantes, et sont plus favorables à moyen et long terme.
Le secteur bancaire tunisien en tant principale source de
financement de l'économie, continuera à bénéficier
de ce dynamisme économique avec une meilleure vigilance et gestion des
risques.
Les banques tunisiennes seront amenés à
appliquer une politique d'octroi de crédits plus prudente et plus
performante, afin d'assurer l'amélioration de la qualité de leur
actifs pour atteindre ainsi les ratios prudentiels internationaux dans ce
domaine et augmenter leur rentabilité pour répondre au mieux aux
défis futurs restants à relever.