3.3. Le niveau élevé des créances
douteuses
Le secteur bancaire en Tunisie a fait des progrès en
terme de qualité des actifs, de provisionnement des créances
classées et de renforcement des fonds propres, conséquences des
réformes mises en place au cours des dernières années.
L'Oxford Business Group a souligné dans son rapport
2008 la part élevée des créances douteuses dans le total
des engagements des banques qui s'élève à 17,6% à
fin 2007 (15,5% à fin 2008) alors qu'elle est de l'ordre de 5% dans les
autres pays méditerranéens. Selon cette étude «
les prêts douteux sont en partie l'héritage d'un secteur
bancaire traditionnellement attaché à financer des projets
d'infrastructure publics à caractère industriel et commercial,
mais ils reflètent aussi une mauvaise gestion prudentielle
»77.
En effet, l'accumulation d'un lourd portefeuille de
créances douteuses résulte de la participation active des banques
au financement des secteurs d'activité qualifiés de prioritaires,
en particulier le secteur du tourisme qui présente le taux de
créances douteuses le plus élevé. Ce portefeuille de
créances douteuses est très consommateur en besoins en fonds
propres pour le respect des ratios prudentiels.
77 : ANIMA Investment Network, « Le secteur de la finance
et de la banque se renforce en Tunisie », septembre 2008,
www.animaweb.org.
Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des
établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des
standards internationaux
|