II-1-3-b : iLlitmniiticitilaip ~
Les populations de l?Afrique au sud du Sahara s?acharnent sur
des croyances dans leurs manières de vivre en mati~re d?alimentation.
Ces croyances sont particulièrement importantes à certaines
périodes comme : pendant la grossesse, la parturition et avant les cinq
premières années de la vie (Rwenge, 1993). Dans toute
société, chaque femme est nécessairement
imprégnée des us et coutumes de son environnement socio-culturel
et surtout de son groupe ethnique (Rwenge, 1993). Sachant que l?ethnie est le
lieu par excellence de reproduction des us et coutumes (Ngo Nsoa, 2001). Il
s?av~re crucial de prendre en compte de l?appartenance ethnique dans l?analyse
explicative de la variation de la malnutrition des enfants africains (Akoto,
1993). On sait à cet effet que le rôle de l?appartenance ethnique
est plus important que celui des facteurs socio-économiques et
environnementaux, dans l?explication de la malnutrition (Akoto, 1993 ; Wenlock,
1979 cité par Akoto, 1993).
Etant donné que les tabous alimentaires varient d?un
groupe ethnique à une autre, les comportements des individus en mati4re
d?alimentation peuvent considérablement varier selon l?appartenance
ethnique et affecter ainsi l?état nutritionnel et la santé des
mqres et des enfants (Rwenge, 1993). Ainsi l?absence de certains types de
viandes, de poissons et des oeufs dans l?alimentation des enfants peut
dégrader ou altérer leur état nutritionnel. Il en est de
même pour certaines femmes, à l?instar de celles du Nord Cameroun,
qui se privent des aliments riches en matières nutritives, de peur de
donner naissance à un gros bébé (Dackam, 1981). Leur
comportement peut affecter négativement l?état nutritionnel de la
mqre et conduire à une insuffisance pondérale chez l?enfant
à naître (UNICEF, 1996). Dans ce cas de figure, les carences
nutritionnelles commencent ds l?enfance et se prolongent au moment de
l?adolescence puis à l?age adulte. Il en découle que « des
petites mères donnent naissance à des petits bébés
qui deviendront de petites mères » (Chatterjee, 1989 cité
par Becker & al, 1996).
Comme on peut le constater ces tabous et interdits
alimentaires appliquées dans les sociétes africaines n?ont aucun
fondement scientifique. Bien au contraire, ils sont susceptibles
d?entraîner, pour l?enfant comme pour la mqre, des conséquences
néfastes au plan sanitaire (infections diverses, avitaminose et autres
carences).
II-1-3-c : Milieu de socialisation
Le milieu dans lequel la femme a grandi (au moins une douzaine
d?années depuis sa naissance) exerce une influence sur son comportement
vis-à-vis de la santé des enfants. On suppose que dans ce milieu,
la femme intériorise les normes et les valeurs de sa
société. La mère est donc censée adopter des
comportements en mati4re d?alimentation et de soins en fonction de ces normes
et valeurs. La socialisation rend compte de la culture et marque l?appartenance
de la mre à un groupe quelconque, elle isole trois catégories de
femmes : les femmes modernes socialisées dans les grandes villes, les
femmes intermédiaires socialisées dans les petites villes et les
femmes rurales socialisées en milieu rural. Elle oppose cependant le
premier groupe et le dernier. Ces deux groupes ont des comportements
différents en matière d?alimentation et de soins de l?enfant.
Ainsi, en milieu rural, les mqres sont plus attachées à leur
origine culturelle, les comportements qu?elles manifestent à l?~ge
adulte ne sont que le reflet des coutumes et traditions acquises pendant
l?adolescence.
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