II-1-2-b : L'instruction de la mère
L?instruction joue un rôle particuli4rement important
lorsqu?il s?agit de savoir comment les ressources seront utilisées pour
assurer aux enfants nourriture, soins et santé. Il importe cependant
d?insister sur l?interaction entre nutrition des enfants et éducation
des parents
(Rakotondrabe, 2004). Des parents plus instruits, surtout les
mères, sauront mieux nourrir leur enfant tandis q?un enfant mieux nourri
se montrera plus attentif et apprendra mieux qu?un enfant mal nourri (OUA
/UNICEF, 2000). Ces dernières années sont marquées par les
difficultés économiques en Afrique au sud du Sahara. La
Guinée a connu une grave détérioration de son syst~me
d?enseignement. Or, l?éducation des mcres est particuli~rement
importante pour la nutrition du jeune enfant. Les taux très faibles
d?analphabétisme observés parmi les femmes en Guinée
prédisposent donc une bonne partie des enfants au problème de
malnutrition. L?instruction des mqres améliore les connaissances et les
pratiques en matière d?hygi~ne alimentaire, ce qui leur confère
plus de chance de préparer des aliments de sevrage plus nutritifs et
sains, et de prendre de bonnes décisions en cas de maladie des enfants
(Berhrman, 1988, cité par Ntsame, 1999). La littérature abonde
à ce sujet et la plupart des chercheurs mettent en évidence
l?importance de cette variable dans la détermination de la
mortalité des enfants (Akoto et Tabutin, 1989 ; Caldwell John, 1981 ;
Dackam, 1990,). Dans une étude portant sur 56 pays en
développement, Flegg (1982) a souligné qu?il est plus important
d?améliorer l?instruction maternelle que d?augmenter l?effectif du
personnel médical pour qu?il y ait une baisse de la mortalité des
enfants dans ces, bien que la pénurie de personnel de santé y
soit parmi les principaux problèmes à résoudre pour
améliorer la santé des enfants.
II-1-2-c : LH\VSHOKIi\I\
Le type d?habitat est ici le site et la qualité du
logement de l?enfant, le type d?aisance et la nature des matériaux
de construction ainsi que quelques biens d?équipement modernes
possédés par ses parents. Il y a lieu de penser à une
variation significative des taux de prévalence des maladies infectieuses
(diarrhée et infection respiratoire aiguë ~) selon le type
d?habitat. Vu l?existence d?une synergie entre la diarrhée et la
malnutrition, le type d?habitat a donc un impact sur la malnutrition des
enfants. En Ethiopie, Kirkos (cité par Zo Harilala, 2002) a mis en
évidence l?influence du type de sol sur l?incidence de la
diarrhée. Trois indicateurs de la qualité d?habitat (le type de
sol, la source d?approvisionnement en eau et le nombre de personnes par
pièce) sont déjà apparus dans plusieurs enquêtes
(Enquête Démographique et de Santé (EDS) et Enquête
à indicateurs multiples (MICS),~) comme étant en relation avec la
prévalence de la diarrhée.
Le milieu urbain africain est caractérisé par un
mélange des quartiers privilégiés ou planifiés
(logements haut standing) et des quartirs défavorisés ou
spontanés (bidonvilles). En milieu urbain africain, le type d?habitat
s?apparente au type de quartier, les conditions de vie
dans ce dernier sont plus précaires que celles des
populations rurales (Akoto & Hill, 1987). Le cas de Conakry est illustratif
en ce sens que cette ville est particulièrement marquée par de
graves probl~mes d?habitation liés à la pression de la demande
sur l?offre insuffisante de logements et à la précarité
des habitations. A cela s?ajoute l?insalubrité
caractérisée par des systZmes d?évacuation des eaux
usées et des ordures ménagqres inappropriés. Les alentours
des quartiers situés dans les bas-fonds font l?objet d?accumulation des
eaux stagnantes favorables à la prolifération des
bactéries et des vecteurs d?agents pathogqnes du paludisme et de la
diarrhée surtout pendant la saison des pluies.
Il convient de noter que les besoins de la population en eau
potable sont considérables mais ne sont pas couverts par les
infrastructures existantes. En 1992, environ 37% des ménages
guinéens disposaient de l?eau courante à domicile, 39% des
ménages utilisaient l?eau des puits ordinaires ou des cours d?eau
(EDS-Guinée, 1992). La situation était encore pire en milieu
rural où à peine 10% disposait de l?eau courante, contre plus de
61% en milieu urbain. Ce déficit en eau potable est un facteur
déterminant de la prévalence de maladies infectieuses et
parasitaires dont le lien avec l?état nutritionnel des individus n?est
plus à démontrer
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